Qu’est-ce que l’intelligence artificielle générale convoitée par tous les géants de la Tech ?

Alors que le système ChatGPT continue de faire parler de lui, une nouvelle forme d’intelligence artificielle serait déjà envisagée par les géants de la Tech. Mark Zuckerberg, le dirigeant de Meta (Facebook, Instagram) explique dans une interview au magazine américain The Verge, vouloir lancer la recherche sur l’IAG (intelligence artificielle générale). Pendant ce temps, OpenAI et Google sont déjà au travail sur le sujet.

Plus intelligente que l’humain ?

La promesse technologique autour de l’IA générale semble encore floue. Les différents spécialistes ne s’accordent pas autour de sa définition. Le seul consensus qui semble exister à l’heure actuelle porte sur son incroyable capacité cognitive qui pourrait rivaliser avec l’intelligence humaine. Encore faut-il être d’accord sur la notion d’intelligence. Une machine, aussi bien programmée soit-elle, peut-elle vraiment arriver à la hauteur d’un raisonnement et d’une capacité cognitive humaine ? C’est toute la question.

Selon les dirigeants de la Tech, cette « super IA » serait capable d’apprendre, de planifier, prendre des décisions ou même résoudre des problèmes. Mais, Mark Zuckerberg lui-même ne semble pas sûr du potentiel de l’intelligence artificielle générale : « Je n’ai pas de définition concise en une seule phrase », confie-t-il au journaliste de The Verge, le magazine américain des nouvelles technologies.

La plupart des connaisseurs restent en tout cas sceptiques quant à l’émergence de cette nouvelle technologie, et l’assimilent à une utopie ou un coup marketing. Pourtant le PDG d’OpenAI, Sam Altman prédit son arrivée dans un avenir relativement proche.

Une menace encore bien loin d’être réelle

Si on en croit une interview donnée par le cofondateur de l'entreprise dédiée à l'intelligence artificielle, Google Deepmind, Shane Legg, l’IAG pourrait voir le jour dans les 4 ans à venir, d’ici 2028. Un scénario que tempère le chercheur Pierre-Carl Langlais, spécialiste des humanités numériques et de la data science chez opsci.ai dans les colonnes de Libération : « Une blague circule parmi les spécialistes qui dit que dans les années 40, on promettait l’IAG pour dans 30 ans. La prédiction reste la même aujourd’hui. À l’heure actuelle, on ne parvient pas à faire une intelligence autonome. Les modèles actuels sont probabilistes, ils ont appris à partir d’une multitude de textes et en tirent des déductions vraisemblables pour répondre. Pour autant, ils ne sont pas en mesure de trouver seuls la meilleure décision », explique le chercheur.

Pour lui, pas d’inquiétude concernant les pertes d’emploi que pourraient provoquer une telle intelligence : « l’éventuel développement d’une IAG s’annonce tellement long, tellement graduel. Les phénomènes d’autonomisation et de conscientisation ne vont pas arriver du jour au lendemain. »

En fait, le niveau atteint par l’IA est loin de pouvoir rivaliser avec l’intelligence humaine pour l’instant et c’est même le vice-président du groupe chargé de l’intelligence artificielle chez Meta, Yann Le Cun, qui le disait au micro d’Europe 1 en juin dernier : « On constate que les capacités d’apprentissage de ces systèmes artificiels aujourd’hui sont très en deçà de ce qu’on observe chez les animaux et les humains. Ces systèmes compensent leurs faiblesses de raisonnement par une accumulation de compétences tirées de tous les textes disponibles sur internet mais leurs connaissances du monde physique est extrêmement réduite. Or, la grande majorité de la connaissance du monde est non-linguistique. » Même face à une super IA, la plupart des salariés disposant de compétences spécifiques faisant appel à leur capacité de décision et d’apprentissage peuvent encore dormir sur leurs deux oreilles !

Crédits photo : Askar/stock.adobe.com