L'instinct, prochaine compétence clé en entreprise selon Richard Branson

"Je me suis toujours fié à mon instinct pour calculer les risques, accorder ma confiance aux gens et prendre des décisions commerciales importantes".  Cela a plutôt bien réussi à Richard Branson, patron, entre autres sociétés, de Virgin Cola, Virgin Racing Virgin Trains, Virgin Mobile ou Virgin Galactic. Plutôt médiocre à l'école mais avec une farouche envie d'entreprendre - il lance sa première société à l'âge de 9 ans - c'est en partie grâce à son intuition qu'il a intégré la liste Fortune des milliardaires du monde.

"S'il y a bien quelque chose qui ne peut pas se résumer à l'aide d'une statistique, c'est quand il faut utiliser son intuition".

Sur son blog, Richard Branson rapporte une discussion qu'il avait avec des membres hauts placés de son organisation."Nous évoquions comment nos décisions étaient de plus en plus guidées par les données, à mesure que progressent la technologie et l'intelligence artificielle. Cependant, alors que nous nous reposons de plus en plus sur l'analytique, nous perdons une part de l'instinct humain et, même, nous éliminons le raisonnement humain de l'équation". A tort, poursuit-il. La capacité à résoudre des problème, la créativité, l'art de raisonner et l'imagination sont bien plus importantes et devraient prochainement faire partie des compétences les plus importantes en entreprise. C'est particulièrement vrai pour les salariés. Sans développer leur créativité, et s'ils se contentent de compétences non-évolutives, ils finiront remplacer par les robots.

L'instinct pour rester agile

Selon le patron à la chevelure oxydée, quand on perd sa "touche d'intuition, nous devenons plus averse au risque mais aussi conservateur". Le succès de Virgin repose à l'inverse, selon lui, sur la capacité à travailler vite, à trouver de nouvelles idées et vérifier leur validité et, à défaut, à développer d'autres idées qui marchent. "Si nous étions toujours à vérifier les statistiques, nous ne serions pas capables de rester agile". S'il n'avait dû que regarder les chiffres et les risques financiers, Richard Branson n'aurait jamais lancé Virgin Atlantic. Mais, au fond de lui, il était persuadé que le marché du transport aérien était prêt à être disrupté.

Comme en écho à sa propre scolarité, le chef d'entreprise interroge d'ailleurs la façon dont on mesure le potentiel des hommes. "Comment des nombres pourraient mesurer leur degré de confiance, de résilience et leur intelligence émotionnelle ?" Selon lui, il faudrait toujours prendre en considération les impressions des gens avant toutes décisions et ne surtout pas se focaliser uniquement sur les chiffres. Et de conclure : "Ayez confiance en votre intuition, restez curiez et accordez toujours la priorité à vos collaborateurs si vous voulez avancer sur le long terme".

(Crédit Photo Virgin)