3 innovations qui vont révolutionner la vie professionnelle des personnes en situation de handicap

L’émergence de l’IA générative et les progrès fulgurants des nouvelles technologies, ouvrent la voie à une véritable révolution dans le monde de l’emploi. Pour les personnes en situation de handicap, ces innovations technologiques offrent de nombreuses opportunités, tant au niveau de leur employabilité que de leurs conditions de travail. Sopra Steria, acteur majeur de la Tech en Europe, s’est emparé de la question !

« Le handicap est une source de progrès technologique »

Par le biais de sa Mission handicap, le Groupe accompagne 750 collaborateurs en situation de handicap en France. Son objectif ? « Leur permettre de révéler pleinement leurs compétences et de travailler le plus normalement possible. Pour cela, notre rôle est de trouver des solutions pour compenser les conséquences du handicap, qui peuvent être multiples en fonction des pathologies : grande fatigue, douleurs chroniques, troubles de la concentration, troubles dys », énumère Philippe Baconnet, responsable de la Mission handicap du groupe.

Les solutions mises en place peuvent être organisationnelles, avec l’aménagement du temps de travail, le décalage des horaires, la mise en place du télétravail et/ou de matériels adaptés, comme par exemple des fauteuils ergonomiques, des écrans adaptés, des bureaux réglables ou encore des logiciels. En tant qu’ESN (entreprise de services du numérique), Sopra Steria est particulièrement avancée sur ce dernier volet. « Aujourd'hui, on a la chance d'être dans un monde où l'innovation fleurit un peu partout et le handicap est une source de progrès technologique important », assure Philippe Baconnet.

Philippe Baconnet

Responsable de la Mission handicap de Sopra Steria

En ce sens, de nombreux outils numériques sont expérimentés au sein de la société, à tel point qu’il est difficile d’en faire une sélection. En voici trois qui méritent une attention particulière :

1. Copilot

Ce nom vous est peut-être inconnu, et pourtant il s’agit de l’IA générative développée par Microsoft. « C’est un outil qui se généralise chez nous. Tous les collaborateurs ont une licence, car il sert à tous les salariés, pour préparer des discours, des présentations PowerPoint… Mais il est particulièrement utile pour des collaborateurs en situation de handicap », explique Philippe Baconnet. Il facilite notamment le quotidien des personnes atteintes de troubles de l'apprentissage, comme le TDAH, la dyslexie et la dysorthographie, qui sont des profils courants dans les effectifs de Sopra Steria. « Copilot les aide dans la rédaction, la correction orthographique, mais aussi à la structuration des idées », détaille le responsable de la Mission handicap.

2. Glaaster

Ce deuxième outil a été spécifiquement créé pour des personnes atteintes de troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie, dysphasie). Il est aujourd’hui utilisé majoritairement dans l’éducation, mais commence à se déployer en entreprise. Certains collaborateurs de Sopra Steria l’utilisent tous les jours. Son but ? « Permettre la reconfiguration totale d'un document écrit (PDF, Word, mail, etc) afin de l'adapter aux besoins spécifiques de la personne », résume Philippe Baconnet. La police et la taille des caractères peuvent être changées, tout comme l’espacement entre les lettres et les mots. Glaaster peut aussi mettre en évidence certaines syllabes en les surlignant.

Chaque collaborateur configure l’outil en fonction de ses besoins. « L’adaptation technologique du document est réalisée de façon automatique, grâce au paramétrage qu’effectue le salarié en amont », indique le responsable de la Mission Handicap. L’objectif ? « Lui permettre une meilleure lecture et faciliter sa compréhension. »

3. Iris

Vous connaissez probablement les chatbots, ces petits personnages virtuels qui démarrent une conversation pour vous aider lorsque vous consultez un site internet. Iris est un signbot, sa déclinaison pour les sourds et muets. Concrètement, « c'est un avatar qui comprend et qui signe en LSF (langue des signes française) », informe Philippe Baconnet. Développée par la société Elioz, cette technologie qui est opérationnelle mais en phase d’amélioration, est déjà utilisée par plusieurs ingénieurs et techniciens de chez Sopra Steria. « Dans l'entreprise, certains salariés sont sourds-signants et ont besoin de traducteurs en langue des signes pour des réunions ou événements, mais ces derniers sont peu nombreux au regard des demandes. Il faut généralement anticiper plus d’un mois à l’avance pour réserver un traducteur, sans compter le coût que ces prestations de services représentent », explique-t-il. Iris se présente comme une solution encourageante face à cette problématique.

Pour l’heure, le logiciel est encore en cours de développement, « car comme tout outil à base d'intelligence artificielle, Iris a besoin d'être entraîné », note le référent handicap. Plusieurs collaborateurs de l’ESN participent à son perfectionnement, grâce au partenariat de Sopra Steria avec la société Elioz. À terme, « l’idée serait d'avoir un système de traduction LSF disponible à tout moment et automatisé, permettant une grande flexibilité pour servir les besoins des collaborateurs atteints de surdité », poursuit-il.

Des outils dénichés dans le cadre du Handitech Trophy

Iris, Glaaster, Copilot… Les technologies expérimentées pour améliorer le quotidien des collaborateurs en situation de handicap sont nombreuses chez Sopra Steria. « Nous en testons plein d’autres. On pourrait passer du temps à toutes les énumérer », sourit le responsable de la Mission handicap.

La plupart d’entre elles ont été découvertes par l’entreprise lors du Handitech Trophy, un concours national d'innovation au service du handicap, dont Sopra Steria est partenaire par l’intermédiaire de sa mission Handicap.

« Avec ou sans technologie, le travailleur en situation de handicap doit évoluer dans un environnement bienveillant »

Si la technologie est un puissant levier d’amélioration de la vie des personnes en situation de handicap, elle ne peut pas tout résoudre, d’après Philippe Baconnet. « Pour certains handicaps, comme une partie des troubles psychiques ou ceux du spectre autistique (TSA), la technologie ne résout rien du tout aujourd’hui », déplore-t-il. Les salariés concernés sont donc accompagnés par des experts externes. Ces derniers forment également leurs managers et les équipes, « afin qu’ils comprennent la nature du trouble dont souffre leur collègue. Ce qui leur permet de décoder les comportements » et d’agir en conséquence.

Quoi qu’il en soit, « avec ou sans solution technologique, le travailleur en situation de handicap doit évoluer dans un environnement bienveillant et ouvert pour travailler dans de bonnes conditions », continue-t-il. Ce qui est, de toute évidence, le cas chez Sopra Steria.