Etienne, ingénieur d’études décarbonation : « Chez Dalkia, on suit le projet de A à Z »

La stratégie nationale bas-carbone (SNBC), feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique *, vise l’atteinte de la neutralité carbone du pays à l’horizon 2050. Le secteur industriel, qui représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire, a entamé sa transition énergétique avec le soutien d’acteurs tels que Dalkia. Retour d’Etienne, ingénieur d’études décarbonation industrie à la direction technique et grands projets, sur son métier.

La décarbonation, c’est quoi ? Selon la définition du gouvernement, il s’agit de l’ensemble des mesures et des techniques permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Au siège de Dalkia, à Courbevoie (La Défense), Etienne travaille au sein de la cellule décarbonation des procédés. Son objectif : développer des projets de décarbonation dans l’industrie en se rapprochant du procédé industriel du client. « Historiquement, chez Dalkia, on regardait plutôt du côté des utilités : production de vapeur avec une chaudière gaz, une chaudière biomasse, etc. Aujourd’hui, on s’intéresse plutôt aux optimisations qu’on peut faire autour du four du client, de son sécheur, etc. »

Deux grands types de projets

Créée il y a deux ans, la cellule décarbonation des procédés de Dalkia est composée d’une dizaine de collaborateurs, ingénieurs et commerciaux. Les binômes commerce-études ont pour but de développer les projets de décarbonation en France. Dans « un bon cadre de travail », l’équipe se penche sur deux grands types de projets : « Le premier concerne l’efficacité énergétique, précise Etienne. Pour cela, le plus simple est de récupérer la chaleur à un endroit, pour la réinjecter à un autre. Sur un four industriel, par exemple, la cheminée va dégager de la fumée. On va venir capter la chaleur de cette fumée pour la réutiliser, en préchauffant l’air qui rentre dans le four ou bien directement le produit. »

Etienne et ses collègues travaillent également sur des projets dits de « verdissement » pour lesquels il ne s’agit pas de « réduire les consommations mais plutôt de remplacer des consommations d’origine fossile par des énergies plus vertueuses. Par exemple, pour produire l’air chaud qui va servir à un sécheur, avant, on utilisait du gaz. Maintenant, on peut utiliser une pompe à chaleur alimentée à l’électricité ou de l’air produit avec une batterie vapeur ou de la biomasse **. »

« On identifie des solutions »

Le point de départ de chaque projet : l’audit flash. « On va chez le client sans connaître, par avance, la solution que l’on va lui proposer. On identifie des solutions et, si on peut, on décide d’un budget. A la suite de cet audit, on fait une première restitution au client et on lui propose nos idées. Si cela l’intéresse, on met en place un protocole d’études plus poussées de faisabilité, de détail, etc. Enfin, on enchaîne avec la réalisation du projet », détaille Etienne.

Etienne

Ingénieur d’études à la direction technique et grands projets de Dalkia

Depuis deux ans, Etienne développe des projets de décarbonation à destination des clients industriels de Dalkia.

Une façon de porter et suivre les projets qu’Etienne n’a pas connue dans ses précédentes expériences professionnelles. Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur spécialisé en mécanique énergie, ce dernier est embauché dans une entreprise de conseil en efficacité énergétique, puis dans un bureau d’études du même secteur d’activité. Il y a deux ans, il rejoint Dalkia. « Dans mes précédents postes, je conseillais les clients puis m’en allais. Il y avait un caractère un peu frustrant, car on ne savait jamais réellement s’ils mettaient en place les solutions conseillées. Ce que j’aime chez Dalkia, c’est que l’on suit le projet de A à Z ! » souligne Etienne.

Face à leurs clients, Etienne et ses collègues doivent parfois se montrer pédagogues. « Tous les projets sont associés à une réalité économique liée notamment au coût du gaz. Il y a un an, son prix ayant augmenté, les entreprises étaient très intéressées par les solutions proposées. Avec la baisse du prix du gaz, les projets sont aujourd’hui plus difficiles à vendre. La pédagogie, c’est montrer aux clients que l’échelle de temps des projets n’est pas la même que celle des marchés de l’énergie. Un projet peut prendre jusqu’à trois ans ! » indique-t-il.

« J’apprends de nouvelles choses tous les jours »

Au plus près des acteurs de l’industrie, Etienne nourrit son intérêt pour le secteur. « Cela me plaît de voir comment les choses sont fabriquées ! Lors de mes visites, je vois par exemple l’acier en fusion dans les fours, c’est impressionnant ! De plus, les enjeux derrière la décarbonation sont vertueux. Il s’agit de faire des économies pour la transition énergétique et je suis content d’avoir un métier en phase avec mes valeurs, pointe-t-il. Depuis le siège de Dalkia, mes projets me mènent à travailler dans différentes régions. J’y rencontre beaucoup de personnes et observe des méthodes de travail diverses, c’est très enrichissant. »

Son métier se transforme aussi au gré des nouvelles normes et avancées technologiques. « C’est un point que j’adore ! J’apprends de nouvelles choses tous les jours, au contact de personnes dans les usines qui y travaillent depuis 20 ans et qui connaissent leurs procédés sur le bout des doigts. On a aussi des choses à leur apprendre et c’est cela qui est passionnant », conclut-il.

* La SNBC a été introduite par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) du 17 août 2015.

** La biomasse est une matière organique (végétale, animale, bactérienne ou fongique), utilisable comme source d'énergie.