Influenceur, un métier comme un autre ?
L’Assemblée nationale examine à partir de cette semaine une proposition de loi visant à réguler le secteur de l’influence.

C’est un nouveau métier apparu avec l’émergence des réseaux sociaux : influenceur. Il crée du contenu sur les réseaux sociaux en partageant ses goûts ou son mode de vie avec sa communauté, tout en faisant la promotion de produits via l’intermédiaire de partenariats avec des marques. Il existerait actuellement en France près de 150 000 influenceurs qui exerceraient cette activité à titre principal ou secondaire.
Un métier très en vogue qui fait rêver les jeunes mais suscite aussi de nombreuses polémiques : certains influenceurs ont été accusés de pratique commerciale trompeuse, en faisant la promotion d’arnaques financières ou d’opérations de chirurgie esthétique douteuses. C’est pour limiter ces abus qu’une proposition de loi portée par deux députés Renaissance et socialiste est examinée à partir d’aujourd’hui par l’Assemblée nationale afin de réguler la profession. On fait le point.
Un statut plus légal pour les influenceurs et leurs pratiques commerciales
Les députés veulent que le statut d’influenceur soit règlementé : « Est considéré comme influenceur toute personne physique ou morale qui, à titre onéreux ou en échange d’un avantage en nature, produit et diffuse par un moyen de communication électronique des contenus qui visent, à l’occasion de l’expression de sa personnalité, à promouvoir des biens, services, ou une cause quelconque » précise la proposition de loi.
L’activité d’agent d’influenceur définie par la loi
Ils sont chargés de représenter les influenceurs dans leur relation avec des marques. Avec cette proposition de loi, ces agents devront obligatoirement signer un contrat avec l’influenceur dont ils s’occupent stipulant l’absence de conflits d’intérêts, le montant versé par la marque pour la prestation et la commission prise en contre-partie.
Le travail des mineurs encadré
Les adolescents de plus de 16 ans devront demander une autorisation parentale avant d’exercer une activité d’influenceur. Pour les plus jeunes, l’activité devra être soumise à un agrément de l’Etat, limitant ainsi les dérives des enfants influenceurs. 90% des revenus de ces derniers seront ainsi bloqués sur un compte jusqu’à leur majorité.
L’interdiction de certaines promotions frauduleuses
La proposition de loi stipule que la promotion, la vente, la réalisation ou la consommation d’actes à visée esthétique par des non-professionnels de santé sera interdite. La promotion de services ou de placements financiers également. Les influenceurs qui feront la publicité de pronostics sportifs ou de jeux d’argent ou de hasard seront contraints de diffuser un bandeau lisible pendant toute la durée de la publication stipulant que ces activités sont réservées aux personnes majeures. Les partenariats en lien avec des marques d’alcool seront aussi strictement encadrés par la loi Evin.
Une mention obligatoire des images retouchées
Finie la diffusion d’images avec filtres sur les réseaux sociaux. Désormais, le texte de loi indique que « Les images ayant fait l’objet d’une modification par tous procédés de traitement d’image doivent être accompagnées de la mention : « Images retouchées ». Cette mention doit être visible sous tous les formats sur le contenu modifié, photo ou vidéo, et ce durant l’intégralité du visionnage.
La règle sera la même pour tous même si les influenceurs résident à l’étranger
« Un influenceur domicilié à Dubaï qui exerce une activité d’influenceur sur le consommateur français sera soumis aux mêmes règles et aux mêmes sanctions » a précisé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Plus de contrôle par la répression des fraudes
15 agents de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes) formeront dans les prochaines semaines, « une brigade d’influence commerciale » afin de contrôler et sanctionner les fraudeurs à ces nouvelles règles.
Des sanctions financières jusqu’à 300 000 euros
En cas de non-respect de ces règles, les influenceurs pourront se voir attribuer des amendes. « Les influenceurs qui ne respectent pas ces règles en matière de publicité trompeuse ou d’interdiction sectorielle seront soumis à de nouvelles sanctions pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Le juge pourra également prononcer une interdiction d’exercice de l’activité d’influence. Le compte d’un influenceur pourra ainsi être suspendu » a expliqué Bruno Le Maire.
Un guide de bonne conduite
En complément du projet de loi, le Ministère de l’Economie a partagé un document qui s’adresse à tous les influenceurs et à leurs agents, et leur rappellent leurs principaux droits et devoirs.
Crédits photo : Hassan Ouajbir /Unsplash
- X
Sur la même thématique
Préparez-vous à
décrocher votre job !
155 000
CV lus en moyenne chaque jour, soyez le prochain à être vu !
soyez visible auprès des recruteurs
913 499
offres en ce moment, on vous envoie celles qui collent ?
soyez alerté rapidement
Toutes les offres d’emploi
- Paris
- Lyon
- Toulouse
- Marseille
- Nantes
- Bordeaux
- Rennes
- Lille
- Strasbourg
- Nice
- Montpellier
- Aix-en-Provence
- Dijon
- Grenoble
- Angers
- Reims
- Annecy
- Nanterre
- Rouen
- Metz
- Accueil
- Média de l'emploi
- Être bien au travail
- Influenceur, un métier comme un autre ?
{{title}}
{{message}}
{{linkLabel}}