Inflation, pénurie de talents... les salaires des Français vont-ils augmenter ?
Vous voulez savoir si votre salaire va augmenter dans les mois à venir ? Demandez-vous d’abord si votre métier est très recherché !

Oualid Hathroubi, directeur au sein du cabinet de recrutement Hays, a accepté de répondre à nos questions concernant les augmentations de salaire dans les mois qui viennent, dans un contexte inflationniste. Selon lui, plus que la hausse des prix, c’est surtout la guerre des talents pour certains métiers qui pousse les entreprises à améliorer les rémunérations… mais aussi tout ce qui a trait à la qualité de vie au travail !
Les secteurs et les métiers les plus porteurs
Les secteurs les plus pénuriques sont ceux où les rémunérations s’envolent le plus facilement, explique d’emblée Oualid Hathroubi. Parmi ceux-ci, l’IT (technologies de l’information) bat tous les records en termes de rémunération : « Année après année, ça ne faiblit pas ! Ce secteur échappe quasiment à toute logique… On forme de plus en plus de professionnels mais ils ne sont toujours pas assez nombreux. On fait face à une pénurie chronique et les rémunérations ne cessent d’augmenter. »
Les professionnels de la finance ou les gestionnaires de paie sont également très demandés et ont de grandes chances de voir leur rémunération évoluer à la hausse dans les prochains mois. Les chargés de recouvrement connaissent aussi un pic d’intérêt récent dans les recrutements : « A chaque période instable, les entreprises tentent de récupérer l’argent qui est dehors » précise M. Hathroubi. Enfin, à l’instar de l’IT, les postes de commerciaux ne connaissent pas la crise, car « les entreprises auront toujours besoin de vendre. »
Concernant les négociations annuelles obligatoires, l’inflation ne devrait pas être un facteur déterminant cette année, selon notre expert : « Les employeurs subissent déjà des départs et continuent à beaucoup recruter. Ils sont déjà très bien renseignés sur les échelles de salaires et il n’y a pas d’inquiétude particulière de leur côté : ils veulent garder les meilleurs et recruter les meilleurs. La situation actuelle est assez paradoxale car on a l’impression dans les médias que la crise est là, mais dans les faits le business se porte très bien… Les entreprises font des profits et recrutent ! On le voit en tant que cabinet, on n’a jamais eu autant de recrutements. Tapez n’importe quel métier sur un moteur de recherche et vous verrez que tous recrutent à tour de bras. Si une crise doit survenir, elle ne suit en tous cas pas une logique habituelle. »
Les augmentations salariales devraient donc se poursuivre au même rythme dans les mois qui viennent, ni plus ni moins, dans un contexte de pénurie de candidats et de guerre des talents : « Si jamais l’inflation perdure dans les années à venir, les entreprises devront augmenter leurs prix pour conserver leurs marges et les salaires suivront en conséquence. La vraie réflexion des entreprises, c’est quel pouvoir d’achat elles donnent à leurs salariés. Sachant qu’une forte inflation qui perdure ferait augmenter les prix pour tout le monde, le problème ne serait plus seulement une question de salaires mais plutôt un enjeu d’ordre politique et monétaire. »
Abonnement Netflix, semaine de 4 jours… Les nouvelles marges de manœuvre des entreprises
Les entreprises qui veulent rester compétitives dans la guerre des talents, sans pour autant proposer des rémunérations sur lesquelles elles ne pourraient pas revenir, sont en revanche prêtes à explorer de nouvelles méthodes.
La QVT (qualité de vie au travail) est le nouvel enjeu sur lequel les employeurs font de plus en plus d’efforts, explique Oualid Hathroubi : « A un moment donné, on ne peut pas payer les gens 300 000 euros. Les entreprises sont donc obligées de jouer sur d’autres variables que le salaire. Et on le voit, notamment chez certains pays frontaliers, la semaine de 4 jours est un élément de QVT très à la mode. Ça arrive de plus en plus dans les entreprises françaises également. Il y a donc toute une réflexion autour du confort au travail : permettre d’arriver plus tard, réduire le temps de travail, augmenter les jours de télétravail, améliorer les locaux, aménager une salle de sport, proposer des abonnements à certaines activités, etc. Il y aussi des entreprises qui proposent des abonnements à des plateformes de VOD dans les contrats. Ça parle à toute une génération de salariés et ça ne coûte pas grand-chose en plus à l’employeur. »
Une telle situation ne serait-elle pas une véritable aubaine pour les candidats en recherche d’emploi ? « C’est surtout un atout pour les jeunes moins expérimentés », selon notre expert.
« Certes, certains candidats n’hésitent pas à demander plus que la fourchette indiquée sur l’offre d’emploi. Mais les entreprises sont prêtes à payer une certaine somme et ne peuvent pas toujours aller au-delà. Dans ce contexte de pénurie des talents, certaines commencent donc à se tourner vers des potentiels pour les faire grandir plutôt que vers des professionnels expérimentés, qui rempliraient tous leurs critères mais sont plus chers et surtout plus rares. Si ces jeunes potentiels, parfois tout juste sortis d’école, acceptent de ne pas être dans la fourchette haute en termes de salaire, car ils n’ont pas encore toutes les compétences requises, ils peuvent avoir de très belles opportunités. »
Crédits photo : Pormezz/stock.adobe.com
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