« Chaque individu peut s’approprier les sujets RSE de son entreprise »

Ces dernières années, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est sur toutes les lèvres dans le monde du travail. Quel est l’impact social et environnemental de l’entreprise sur la société ? Comment s’assurer du bien-être ou encore de l’inclusion des personnes en situation de handicap ? Autant de questions auxquelles il faut répondre à l’échelle d’un groupe comme au niveau local. Illustrations avec Antoine Chevallier, responsable RSE et Christelle Pelleray, responsable RH région Centre Ouest et référente handicap chez In Extenso.

« Une entreprise engagée a aujourd’hui conscience des incidences négatives que son activité occasionne sur la société, et travaille logiquement sur celles-ci. Il est toutefois essentiel qu’elle identifie également les impacts positifs qu’elle a la pouvoir d’exercer en matière de développement durable. L’organisation n’attend pas les évolutions réglementaires pour agir sur les axes sélectionnés, mais actionne les moyens et leviers à sa disposition, quel que soit son secteur d’activité », affirme Antoine.

« Il faut que chacun se sente valorisé et épanoui »

A ce sujet, In Extenso a choisi de mener des actions sur diverses cibles. « C’est un engagement vis-à-vis de nos clients, dans le souci de leur apporter un service de qualité et de construire des relations durables, mais aussi auprès de nos collaborateurs et associés. Il faut que chacun se sente valorisé et épanoui, et puisse avoir une vision à long terme de son avenir chez nous, à travers le développement des compétences, des sujets de bien-être au travail et de reconnaissance des performances », souligne Christelle.

Christelle Pelleray

Responsable RH région Centre Ouest et référente handicap chez In Extenso.

Car la RSE « concerne tout le monde » appuie Antoine : « L’ensemble des services est concerné par ces sujets qui ont nécessairement une incidence sur leur métier ou la façon de l’exercer. Chaque individu peut s’approprier ces enjeux, que cela soit dans le cadre professionnel ou personnel. Cela renvoie également à la notion de sens, du rapport à soi-même et à son épanouissement. A cet effet, je pense que s’engager au travail peut donner des idées pour sa vie personnelle. Cela a été le cas chez In Extenso pour certains, au moment de la collecte et du calcul de notre bilan carbone. »

Un réseau de référents en région

Via une équipe dédiée à son siège de Lyon, la stratégie RSE du groupe a évolué avec le temps. « Une raison d’être a été créée : chez In Extenso, on est à la fois acteur du développement des entreprises, du dynamisme des territoires mais aussi de l’accomplissement de chacun », énonce Antoine. En 2023, un rapport RSE est publié afin de matérialiser les engagements de l’entreprise ainsi que ses ambitions à différents horizons. Le réseau de l’entreprise s’est également étoffé de référents RSE. « Il s’agit d’un ou plusieurs collaborateurs ou associés par région, qui accompagnent la mise en place de la politique du groupe mais développent aussi leur propre stratégie régionale. »

Labellisé Lucie 26000 * depuis février 2023, In Extenso a notamment et durant ce temps, créé sa charte d’achats responsables et effectué son bilan carbone. En 2019, le Groupe a également fondé le Fonds de dotation In Extenso Entrepreneur & Solidaire « pour encourager, à l’origine, des projets entrepreneuriaux. Aujourd’hui, il vise à soutenir et conduire, directement ou indirectement, toute mission d’intérêt général, à caractère scientifique, sportif, culturel, éducatif ou social », précise Antoine.

Antoine Chevallier

Responsable RSE d'In Extenso

Au siège, une équipe est également dédiée à l’éthique. « Naturellement, lorsque l’on fait référence à l’éthique, on pense à des sujets de comportements professionnels vis-à-vis des clients. Mais l’éthique est aussi très centrée sur des principes de transparence, de respect mutuel et de responsabilité dans un environnement où chacun à sa place et chacun doit se sentir respecté pour ce qu’il est. C'est un pilier essentiel qui soutient notre vision et nos objectifs stratégiques chez In Extenso », souligne Christelle.

Sensibiliser, lever les tabous et formaliser les engagements

A l’échelle locale, cela donne quoi ? « On a décidé de se lancer dans le travail de notre politique handicap en 2019, précise Christelle. Avec l’appui d’un partenaire, on a d’abord analysé nos forces et nos faiblesses en la matière et plus généralement de prévention des risques professionnels. Le but était également de formaliser cette politique d’accompagnement et donner du sens à ce que l’on fait pour pouvoir ensuite le communiquer auprès de nos collaborateurs. »

Dans la région Centre-Ouest d’In Extenso, Christelle et ses collègues ont ainsi procédé en plusieurs étapes sur la question du handicap. La première : sensibiliser l’ensemble des équipes du territoire. « On a commencé par nos associés, par les organes de direction, les équipes RH puis les managers, le CSE et enfin, l’ensemble des collaborateurs », liste-t-elle. Etape n°2 : « Mesurer la perception qu’ont nos collaborateurs du handicap en entreprise et lever les freins et les tabous s’il y en avait. Cette démarche, au-delà de la sensibilisation était, en quelque sorte, un prétexte pour aborder le sujet avec nos collaborateurs et les amener à réfléchir sur le fait que, potentiellement, ils peuvent aussi être impactés par une difficulté de santé qui nécessiterait un accompagnement. Enfin, on a formalisé nos engagements dans une charte », continue Christelle.

Ce travail de communication interne a permis d’accompagner un certain nombre de collaborateurs. « Du fait de ces actions, certains collaborateurs ont compris la nécessité d’associer les équipes RH et le management à leur difficulté de santé, pour ensemble pouvoir trouver les solutions adaptées à leur pathologie. Cela a engendré des aménagements de postes de travail voire d’organisations. On a également accompagné plusieurs personnes vers la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Nous avons aussi fait le choix de leur attribuer des chèques Cesu pour les soulager dans leur quotidien », indique Christelle.

« Démystifier le handicap, c’est en parler dès l’entretien »

Côté actions, In Extenso Centre-Ouest, participe, depuis plusieurs années, au DuoDay lors de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Le principe ? « On invite des collaborateurs à constituer, le temps d’une journée, un duo pour permettre à des personnes en situation de handicap de découvrir nos métiers », illustre Christelle.

La politique handicap de la région est également présentée aux nouveaux collaborateurs lors d’une journée dédiée à leur accueil, baptisée Welcome Day. « Au-delà de la stratégie RH et de celle du cabinet, je leur expose les différents dispositifs dont ils peuvent bénéficier en matière de prévention au travail et de la gestion du handicap », continue-t-elle. Tout au long de l’année, enfin, Christelle et ses équipes communiquent sur le sujet via des témoignages de collaborateurs qui ont reçu un accompagnement et sollicitent des feedbacks de leurs collaborateurs, via des sondages.

Côté recrutement, le processus est le même qu’on soit en situation de handicap ou non. « Bien entendu, on va l’adapter en fonction de la pathologie du candidat. En revanche, selon moi, l’essentiel est de pouvoir aborder ces sujets lors de l’entretien d’embauche », explique Christelle. Et de conclure : « Ce n’est pas toujours facile pour le candidat parce qu’on pense souvent que parler de handicap, cela peut être préjudiciable. Or, je pense qu’au contraire, pour démystifier le handicap, il faut en parler. Cela nous permet, en tant qu’employeur, de rassurer la personne sur le fait que ce n’est pas un frein pour nous ! Nous sommes là pour accompagner le collaborateur dans son quotidien et mettre en place des dispositifs pour pallier ses difficultés. »

* Le label Lucie 26 000 est aligné sur la norme internationale ISO 26000 et atteste de la mise en place réussie d’une démarche RSE au sein d’une entreprise.