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Être bien au travail

Les hôtesses pourront-elles un jour s'affranchir des tenues correctes exigées ?

Par Juliette Bergé • Publié le

Une polémique agite actuellement les courts de tennis de Roland Garros.

Les hôtesses pourront-elles un jour s'affranchir des tenues correctes exigées ?

Est-on forcément obligée de porter une robe et des talons quand on est hôtesse d’accueil ? Un guide des bonnes pratiques vestimentaires pour les employées en charge de l’accueil du public fait parler de lui actuellement. Les hôtesses du tournoi international de tennis de Roland Garros doivent respecter un dress-code très strict, ce qui a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Injonction à l’épilation et obligation de déboutonner leur polo

Chaque hôtesse d’accueil recrutée par l’agence qui officie sur les courts de l’évènement sportif se serait vu remettre un « Guide de l’Hôtesse parfaite » selon les informations du journal le Parisien.

Ce document précise que les employées doivent avoir un « maquillage léger mais toujours présent et résistant aux intempéries », « une bombe de laque pour les mèches rebelles » mais surtout, « les jambes et les aisselles épilées ». Deux tenues sont également à leur disposition : « une petite robe polo bleu marine et blanc puis un pantalon fuseau moulant avec un polo » mais cette deuxième option n’est valable que si la température descend.

Et, un détail a son importance : « Si les hôtes masculins doivent boutonner leur polo jusqu’en haut, il est demandé aux femmes de laisser ouvert le premier bouton ».

Est-ce légal d’imposer un tel code vestimentaire à des employés ?

L’agence qui emploie ces hôtesses justifie ces injonctions par la nature de la fonction : « Un métier d’image qui implique un savoir-paraître ». Sur la question de la légalité, le code du travail reste assez vague et renvoie la balle du côté de l’employeur : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » souligne l’article L1111-1.

En clair, une tenue peut être imposée par un employeur en raison de la nature des missions ou fonctions exercées. En l’occurrence, pour le métier d’hôtesse, il s’agit d’une volonté de respecter une certaine image de l’entreprise, contestable d’un point de vue sociétal. Une hôtesse doit-elle forcément renvoyer une image stéréotypée de la femme, maquillée, épilée, en robe et en talons pour faire bonne impression auprès de son employeur ou des clients ? Le débat est lancé.

Ce code vestimentaire strict imposé aux hôtesses n’a pas tardé de faire réagir certains élus. En premier lieu, Sandrine Rousseau, députée de la 9e circonscription de Paris, connue pour ses engagements féministes : « En demandant une épilation aux hôtesses, on sexualise leur corps » a-t-elle déclaré dans les colonnes du Parisien. La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet s’en est aussi émue sur BFM TV : « Il y a un vrai problème avec le métier d’hôtesse qui est structuré par des stéréotypes sexistes. On nie leur professionnalisme en les enfermant dans un rôle de potiche. »

Le secteur peut-il évoluer ?

La secrétaire générale de la CGT a demandé aux organisateurs du tournoi de « prendre leurs responsabilités et d’introduire des critères de recrutement pour cesser ce sexisme structurel ». Verra-t-on un jour des hôtesses d’accueil en jean-basket, libres de se coiffer ou de se maquiller comme bon leur semble ? Le secteur évolue lentement (mais sûrement). Au dernier salon de l’Automobile qui s’est déroulé à Paris en octobre dernier, les hôtes et hôtesses portaient souvent des tenues mixtes : pantalon, tee-shirt et baskets. Les constructeurs veillent désormais à ne pas renvoyer l’image de la femme objet, d’autant que le secteur cherche à valoriser les profils féminins dans ses métiers.

Les compagnies aériennes semblent aussi prendre le sujet à cœur. Parmi le personnel navigant, l’uniforme est obligatoire mais l’image de l’hôtesse de l’air en jupe et escarpins à plus de 10.000 mètres d’altitude semble se démoder de plus en plus. Une compagnie britannique, Virgin Atlantic a même annoncé récemment la mise en place d’un uniforme inclusif pour tous les employés à bord des avions. Libre aux stewards et hôtesses de porter pantalons ou jupes indépendamment de leur genre.

La compagnie avait aussi acté en 2019, la fin du maquillage obligatoire et la possibilité de porter des chaussures plates. Une autre compagnie ukrainienne, SkyUp Airlines avait aussi décidé en 2021 de mettre fin aux uniformes jupes et talons de ses hôtesses. Pantalon large et baskets sont désormais de rigueur ! Un soulagement pour les employées qui avaient reconnu être plus à l’aise en vol dans des chaussures plates.

Crédits photo : BullRun/Stock.adobe.

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