Si les hommes se mettaient plus à temps partiel, est-ce que cela réduirait les inégalités salariales ?
De plus en plus d'hommes optent pour ce rythme de travail chez nos voisins suisses.

Arrêter de travailler un jour par semaine afin d’avoir plus de temps libre : l’idée semble séduire de plus en plus d’hommes en Suisse. C’est ce que révèle le quotidien Le Temps relayé par Courrier International. Encore largement pris par les femmes pour avoir plus de temps pour leur vie de famille, le temps partiel en devenant plus masculin permettrait-il de réduire les inégalités hommes/femmes ? Pas si sûr. Décryptage.
La demande de temps partiel augmente plus fortement chez les hommes en Suisse
De manière générale, comme dans de nombreux pays européens, les travailleurs suisses ont envie de travailler différemment. Selon l’office fédéral de la statistique du pays, les helvètes optent de plus en plus pour le temps partiel. « Plus d’un tiers des actifs âgés de 15 à 64 ans sont concernés » note le quotidien Le Temps. La Suisse se place même en deuxième position des pays européens avec le plus de temps partiel, juste derrière les Pays-Bas et avant l’Autriche.
Seulement, chez nos voisins suisses, la proportion d’hommes qui choisissent le temps partiel augmente fortement. Le nombre d’actifs occupés âgés de 15 à 64 ans travaillant à temps partiel a augmenté beaucoup plus fortement chez les hommes que chez les femmes : + 43,3 % contre + 7,8 %. Est-ce un signe d’une prise de conscience chez les travailleurs masculins ? Ont-ils envie de prioriser leur vie de famille ? L’article ne le dit pas, mais il est possible qu’une prise de conscience émerge du côté des salariés pour avoir un meilleur équilibre vie pro/vie perso.
Même si cette nouvelle tendance émerge, les femmes suisses travaillent encore majoritairement à temps partiel. 75,8% des travailleurs à temps partiel sont des femmes. Cet écart est encore plus flagrant dans les fonctions managériales. Seulement 9,9% des hommes ont opté pour ce rythme contre 43,3% des femmes. Et alors que les motivations de ces dernières résidaient principalement dans la garde des enfants, leurs homologues masculins arguaient plutôt la poursuite d’une formation.
Ce changement de rythme pourrait-il diminuer les inégalités salariales ?
Choisi ou subi, le temps partiel reste un des facteurs des inégalités salariales qui perdure dans le monde professionnel, même s’il est loin d’être le seul. En France, 18,1 % des salariés optent pour un temps partiel et il concerne plus d’une femme sur quatre contre moins d’un homme sur dix selon les dernières statistiques de la DARES. Ce qui entraîne une perte de salaire plus important du côté des femmes.
L’une des explications de cette prédominance des temps partiels chez les femmes s’expliquent en grande partie par la répartition genrée des tâches domestiques. « Ainsi, près d’une femme sur deux ayant la possibilité de travailler davantage dit être à temps partiel pour pouvoir s’occuper de ses enfants ou d’un autre membre de la famille » souligne une enquête de la DARES en 2021 réalisée par la chercheuse Karine Briard. « Un temps laissé libre pour réaliser des tâches domestiques et familiales non rémunérées et n’ouvrant pas les mêmes droits sociaux » précise l’analyse. En revanche, les hommes ne semblent pas utiliser forcément ce temps libre en plus pour se consacrer à la vie du foyer.
« Les hommes n’ont pas aussi souvent recours au travail à temps partiel que les femmes pour concilier travail et responsabilités familiales. Parmi la faible population d’hommes d’âge actif ayant choisi de travailler à temps partiel, ils sont plus nombreux à avoir fait ce choix pour des raisons de santé ou de formation, plutôt que pour assurer la garde de leurs enfants » abonde un rapport de l’OCDE sur la question.
Pourtant, on pourrait supposer qu’en prenant plus de travail à temps partiel pour des raisons familiales, les hommes laisseraient le champ libre, au moins un temps donné, à leur compagne pour poursuivre leur carrière à temps plein et conserver ainsi le salaire associé. Pour poursuivre la réflexion, des temps partiels partagés pourraient être instaurés au sein des couples en fonction des contraintes de vie personnelle du moment. L’un et l’autre alterneraient ces périodes, en cas de besoin. Pour s’occuper d’un enfant en bas-âge ou d’un proche âgé par exemple. En effet, une prise de conscience est en cours et, de plus en plus de salariés, même les cadres, placent désormais leur famille en tête de leurs priorités. Gageons que cela pourrait entraîner une réflexion au sein des couples en vue d'une meilleure répartition des charges familiales.
Crédits photo : JenkoAtaman/stock.adobe.com
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