La Grande démission c'est fini ?

Depuis la crise du Covid-19, des millions de travailleurs ont quitté leur emploi. Outre-Atlantique, ils étaient près de 50 millions à donner leur lettre de démission en 2022 selon le Bureau américain des statistiques du travail (BLS). Un phénomène d’exode massif des travailleurs qu’un professeur américain, Anthony Klotz a nommé grande démission en 2021. Deux ans après, ce même universitaire pense que cette grande démission touche à sa fin.

Des salariés qui évoluent actuellement dans un contexte économique incertain

Le nombre de démissions aux Etats-Unis est revenu au niveau d’avant pandémie d’après les derniers chiffres publiés en mai par le Bureau américain des statistiques du travail. Ce qui fait dire à Anthony Klotz que le phénomène s’essouffle. « Je pense que nous pouvons dire que c’est fini », déclare-t-il à la BBC.

Selon lui, l’une des explications de la baisse du nombre de démission est l’instabilité économique actuelle sur le marché du travail. « L’économie a ralenti, il y a des licenciements dans les gros titres, des avertissements concernant l’IA qui menace nos emplois, ça fait réfléchir à deux fois avant de quitter un emploi », renchérit l’expert.

Pourtant, actuellement le marché de l’emploi aux Etats-Unis reste solide avec de nombreuses offres et un taux de chômage historiquement bas autour de 3,7%.

Des conditions de travail qui se sont améliorées

Pour Anthony Klotz, l’autre explication, c’est aussi que les salariés ont moins de raisons de quitter leur emploi. De nombreux postes sont devenus plus flexibles avec l’essor du télétravail, les rémunérations ont augmenté et les employeurs ont pris conscience de l’importance de l’équilibre vie pro/vie perso pour les salariés.

« Les entreprises ont pensé au bien-être de leurs salariés au cours des deux dernières années et ont investi beaucoup plus pour rendre leurs lieux de travail plus inclusifs et diversifiés ».  D’ailleurs, une enquête datant de fin 2022 réalisée auprès de 2 000 travailleurs américains a révélé que plus de 60% d’entre eux étaient satisfaits de leur emploi. Parmi les plus épanouis, se trouvaient d’ailleurs les démissionnaires de la pandémie.

« De manière générale, les employés sont en fait plus heureux que jamais », déclare Klotz. Mais en dehors de cette vision positive du marché de l’emploi actuel, les démissions continuent dans certains secteurs : la santé, la construction, l’industrie. Ainsi, la Grande Démission est finie mais n’a pas mis un terme aux démissions ponctuelles. Klotz reste convaincu qu’elles continueront de se maintenir à un niveau haut, tout simplement parce que le rapport au travail a changé et qu’on ne garde plus forcément le même job tout sa vie !

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