"The planning falacy", ou pourquoi nous ratons toujours les deadlines
C'est un grand classique : quand il s'agit d'estimer le temps imparti pour une tâche, nous sommes toujours à côté de la plaque. Ce phénomène a un nom - "The planning fallacy" - et repose sur un biais d'optimisme. Explications.

Pourquoi, malgré l'expérience, sous-estimons-nous la durée nécessaire à la réalisation d'une mission ? Pourquoi ce trait de caractère qui nous laisse penser que nous serons davantage organisés et "au taquet" lors du prochain projet ? Et, surtout, pourquoi, acceptons-nous, voire proposons-nous, une date de rendu totalement impossible à tenir ? Les premiers à avoir donné un nom à ce phénomène se nomment Daniel Kahneman et Amos Tversky. En 1977, les deux psychologues ont en effet conceptualisé le planning fallacy (erreur de planning). Ils notent alors que malgré toutes les informations dont nous disposons, comme de savoir que des tâches antérieures de nature ont pris plus de temps que prévu, nous demeurons optimistes sur nos chances d'y parvenir dans les délais.
Le planning fallacy ne concerne que les personnes qui fixent elles-mêmes les délais. Quand un observateur extérieur anticipe le temps nécessaire à la réalisation de la même tâche, il a au contraire tendance à surestimer la durée. Un biais de pessimisme qu'il serait bon d'écouter : le planning fallacy amène à surestimer les avantages des actions menées et entraîne un dépassement des coûts.
En 1994, lors d'une étude menée auprès de 37 étudiants en psychologie, il leur était demandé d'estimer la durée nécessaire pour finir leur thèse. En moyenne, ils ont répondu 33,9 jours. Ils devaient aussi jauger la durée "si tout se déroulait le mieux possible", ils ont alors répondu 27,4 jours et "si tout allait le plus mal possible" (48,6 jours). Résultat, la majorité des étudiants ont mis 55, 5 jours, et seulement 30 % d'entre eux ont réussi leur thèse dans le temps prédit.
Comment lutter contre le planning fallacy ?
Contrecarrer ce biais cognitif n'est pas simple puisque, on l'a dit, même si nous avons déjà mis plus de temps que prévu lors d'une précédente mission, nous avons tendance à être optimiste pour la suite. Et pourtant, c'est l'unique façon d'agir... Lors de la planification d'un événement, il faut toujours proposer une marge de temps supplémentaire pour faire face à d'éventuels imprévus ou contre-temps. Un bon moyen de ne pas tomber dans des cycles de frustration et de stress préjudiciables.
Vous pouvez aussi lire tous nos articles pour améliorer sa productivité et comprendre comment ne plus être débordé au travail. Vous apprendrez ainsi à être plus efficace grâce à la technique Pomodoro.
Ou encore, pourquoi il ne sert à rien d'embaucher davantage de collaborateurs pour exécuter une tâche, sous peine de perdre encore plus de temps. C'est la fameuse loi de Brooks qui rappelle que ce n'est pas en doublant l'effectif d'une équipe projet que l'on divise le temps de développement par deux.
(Getty Images/ jat306)
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