Comment gérer un collègue qui ne fait que se plaindre ?

Soyons clairs : que serait la vie de bureau si on ne pouvait pas se plaindre de la direction avec ses collègues ? Une étude de l’IFOP parue l’année dernière nous apprend même que le sujet des conditions de travail est l’un des plus abordés à la machine à café : 77% des salariés en parlent entre eux (à quasi-égalité avec… Le small talk). Un sujet fédérateur donc, parfois même constructif, mais qui peut s’avérer problématique lorsqu’il devient omniprésent dans la bouche d’un collègue… Au point de sévèrement peser sur votre moral. Voici quelques conseils pour vous protéger, et si possible améliorer sa situation :

L’encourager à en parler aux personnes concernées

Tout le monde n’est pas atteint du syndrome de Calimero. Vous trouvez ces revendications légitimes, mais n’êtes pas à même d’y répondre ? Encouragez-le à prendre son courage à deux mains pour qu’il fasse part de ses frustrations à la personne qui aura les clés pour agir… Mais encore faut-il savoir qui ! Avec lui, vous pouvez alors identifier la bonne personne. Cela peut varier selon la nature de la plainte : le manager direct (pour les questions liées aux tâches quotidiennes ou à l'organisation du travail), les ressources humaines (pour les problèmes de salaire, de congés ou de formation), la direction (pour les questions stratégiques ou organisationnelles plus larges), un représentant syndical (pour les problèmes collectifs ou les conflits avec la hiérarchie) ou même un médecin du travail !

De la critique à l'action : transformer les plaintes en propositions constructives.

Écouter et analyser les vraies raisons de ses plaintes

Derrière une plainte futile se cache souvent un mal-être plus profond. Vague de licenciement, des problèmes financiers, de santé, etc… Autant de problèmes parfois durs à partager, surtout dans un cadre professionnel. Toujours est-il que certaines personnes arrivent à évacuer leurs frustrations en protestant contre des choses futiles. Comprendre les vrais raisons du mal être de votre voisin de bureau vous permettra certainement de mieux appréhender ses plaintes à répétition, et peut-être même de l’aider.

Le faire sortir de sa boucle

Votre collègue se sent lésé par la direction, et chaque petite contrariété vient nourrir cette conviction personnelle ? Autrement dit, chaque décision de l’entreprise vient selon lui trahir une mauvaise intention à son égard ? Si de votre point vue, son obsession commence à flirter avec la paranoïa, peut-être vous faut-il juste le faire sortir de sa boucle. Un collègue borné qui répète quelque chose en boucle n’a parfois besoin que d'un ajustement de perspective pour sortir de sa spirale négative : faites-lui prendre du recul sur la situation, laissez-le entrevoir la fameuse bigger picture en remettant le problème à plat. Explorez les motivations de l'entreprise en réfléchissant aux raisons potentielles derrière les décisions de la direction. Essayez de comprendre la logique commerciale, opérationnelle ou stratégique qui pourrait les justifier… Et en quoi elles s’adressent à TOUTE l’équipe !

Faire émerger des solutions

Si certaines de ses préoccupations sont légitimes, aidez-le à formuler des propositions constructives plutôt que de simplement se plaindre. Cela peut l'aider à se sentir plus impliqué et un peu moins comme un simple rouage d’un mécanisme qu’il juge injuste. Le faire passer de victime de sa situation à proactif peut parfois tenir à une simple phrase, comme : « comment tu ferais toi, idéalement ? » ou « qu’est ce que tu préconiserais ? ». Lui tendre un miroir peut mener à transformer ses frustrations en force motrice pour le changement, et amener des critiques constructives.

Laisser couler

Certaines personnes deviennent des plaignants chroniques parce qu'elles ont l'impression de ne pas être entendues. Elles répètent leurs commentaires négatifs jusqu'à ce que quelqu'un valide ce qu'elles ont à dire. Ne pas être à l’écoute, être hermétique à son mal-être ne fera que renforcer son sentiment d’injustice. Et s’il suffisait d’un « Si j'étais à ta place, je ressentirais la même chose » pour interrompre son besoin de répéter un message négatif ? 

Optez pour le second degré

Outre cette vilaine manie de s'apitoyer sur son sort, vous appréciez votre collègue et entretenez une bonne relation avec lui ? Comme souvent dans les situations de conflit, l’humour peut s’avérer être la meilleure solution pour lui tendre un miroir et le confronter à sa propre image de Calimero. Assurez-vous tout de même qu’il comprend votre humour et qu’il ne prendra pas la mouche… Ce qui lui donnerait encore une raison de se plaindre !