J’ai froid sur mon lieu de travail, que faire ?

La plupart des régions françaises connaissent des températures très froides en ce début janvier. Et vous faites peut-être partie des travailleurs qui ont le sentiment de grelotter sur leur lieu de travail. Alors, que faire si votre bureau est mal chauffé ou que vous exercez une profession en extérieur avec cet air glacial ? On vous donne nos conseils pour tenter de vous réchauffer un peu et vous protéger !

Je travaille à l’intérieur d’un bureau mais j’ai froid, que faire ?

Hélas, vous ne pourrez pas vous appuyer sur un article du Code du travail pour faire respecter une température minimum. Il n’en existe pas à ce sujet ! Un article R4223-13 précise que les locaux fermés doivent être chauffés pendant la saison froide et que le chauffage doit fonctionner de manière à maintenir une température convenable. Mais qu’est-ce qu’une température convenable ? Là est toute la question !

Certains salariés peuvent avoir pieds et mains gelés à partir de 19°C quand d’autres enlèveront la petite laine et oseront le bras de chemise sous prétexte qu’il fait trop chaud dans les bureaux ! Un seuil de température existe tout de même pour les entreprises. L’Institut national de recherche et de sécurité estime qu’un environnement de travail est considéré comme froid en dessous de 18°C. Si vous êtes obligé de porter plusieurs couches, voire un manteau ou des mitaines quand vous travaillez à l’intérieur, il est temps d’alerter un représentant du personnel ou une responsable RH. N’hésitez pas à faire la demande avec d’autres collègues de votre service qui ressentent la même sensation désagréable, cela aura plus d'impact auprès de votre employeur.

Je travaille en extérieur, puis-je refuser de venir en raison des températures négatives ?

Le Code du travail prévoit un droit de retrait pour les salariés s’il existe un danger grave et imminent pour leur vie ou leur santé. Aussi, si votre employeur ne prévoit pas de mesures de précaution (vêtements chauds, salle de pause chauffée) alors que vous travaillez dans le froid en continu, vous pouvez exercer votre droit de retrait. En revanche, les intempéries comme le verglas ou la neige ne suffisent pas à justifier l’exercice de votre droit de retrait.

Est-ce que tout le monde perçoit la sensation de froid de la même façon ?

Non, tout dépend de votre activité physique. La sensation de froid peut vite être renforcée par une position sédentaire. Si vous êtes assis devant un ordinateur toute la journée, vous aurez sans doute plus facilement envie de revêtir d’une petite laine supplémentaire alors que si vous travaillez en mouvement, le ressenti sera différent. C’est ce qu’explique Françoise Thellier énergéticienne spécialisée en thermo-physiologie et professeure à l’université Paul Sabatier de Toulouse dans les colonnes du Huffington Post : « Plus on bouge, plus on produit de la chaleur. Pour quelqu’un d’assis au repos, avec ce qu’on appelle une tenue standard d’hiver, la température idéale c’est entre 20,5 et 22 °C. »

Les hommes et les femmes ressentiraient aussi la sensation de froid différemment. Des études scientifiques ont démontré qu’il y aurait deux degrés de différence entre les sexes. Une température idéale comprise entre 22 et 24 degrés chez les hommes contre 24,5 et 26 degrés chez les femmes.  Les hormones pourraient aussi jouer un rôle dans la régulation thermique selon le résultat des recherches de plusieurs chercheurs français. Ainsi, chez les hommes jeunes, quand le taux de testostérone est très élevé, la frilosité diminue mais réaugmente quand ils vieillissent. Ce qui explique que les hommes âgés aiment parfois se couvrir d’un plaid quand ils sont chez eux.

D’après l’un des chercheurs de l’étude, Dimitri Gkika qui se confie dans Le Monde : « les normes thermiques actuelles semblent basées sur le confort des hommes mais c’est un problème global dans la science et dans beaucoup d’études scientifiques, les tests sont réalisés sur l’organisme masculin ». En préconisant une température de 19°C en intérieur comme l’a fait le gouvernement l’an dernier par nécessité de sobriété énergétique, on peut supposer que de nombreuses femmes n’y trouvent pas leur compte… Et si on tentait des solutions constructives pour en finir avec la guerre du thermostat au bureau ?

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