En France, le chômage en augmentation chez les chefs d'entreprise
Ils étaient près de 30 000 au premier semestre 2024, selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs.

Le chômage recule, sauf chez les patrons. Quand ils mettent la clef sous la porte, les dirigeants d’entreprise ne sont pas, en principe, couverts par l’Assurance chômage de France Travail (ex-Pôle emploi). Résultat, on les associe moins aisément à la perte d’emploi. Or, selon les dernières données de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de GSC * et du groupe Altares – reposant sur les souscripteurs d’une assurance auprès de GSC – les chiffres les concernant sont inquiétants. Les plus touchées : les PME.
En France, selon l’Unedic, les dirigeants d’entreprise, y compris les mandataires sociaux, n’ont pas le droit au chômage, car ils exercent leur fonction sans lien de subordination. Ils peuvent cependant être assurés contre le risque du chômage s’ils exercent une activité salariée au sein de leur entreprise, pouvant être justifiée par un contrat de travail et si les missions qu’il contient sont différentes de celles exercées dans le cadre de son mandat social. Les autres se tournent vers des assurances privées.
« 180 entrepreneurs perdent leur emploi chaque jour »
Au 1er semestre 2024, 29 958 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi, soit une augmentation de 18,4% vis-à-vis de la même période l’année précédente **. Un ralentissement notable sur un an (+36,6% en 2023) qui se rapproche pourtant « des pics de pertes d’emploi des chefs d’entreprise observés entre 2013 et 2015. Plus de 180 entrepreneurs perdent leur emploi chaque jour depuis le début de l’année », relève Anthony Streicher, président de l’association GSC.
Des chiffres qui ne devraient pas calmer l’impatience des organisations patronales comme le Medef dont le président, Patrick Martin, a exhorté le prochain gouvernement à suivre le cap économique et fiscal d’Emmanuel Macron, lundi 26 août, en ouverture de l’université d’été du syndicat à l’hippodrome Paris-Longchamp.
Les petites entreprises en première ligne
Au premier semestre, 6 chefs d’entreprise sur 10 en situation de perte d’emploi avaient plus de 41 ans, selon le rapport. Les plus jeunes, de moins de 26 ans, ont été les plus épargnés (704 se sont retrouvés sans activité).

Une majorité était gérants de petites structures (moins de cinq salariés) : près de 9 pertes d’emploi sur 10. Les dirigeants à la tête d’entreprises de 6 à 9 salariés, aussi, (+40,2%) et de PME entre 10 et 19 salariés (+31,1%). En cause, selon l’Observatoire : « Des structures financières insuffisantes qui fragilisent
La construction en tête des secteurs les plus touchés
Côté secteurs, la construction affiche les plus graves dommages : 7 669 chefs d’entreprise ont demandé à être indemnisés, soit une augmentation de 34,2%, dont un quart des entrepreneurs de travaux en maçonnerie générale et gros œuvre. Les agences immobilières (+ 66,4 %), la construction de maisons individuelles (+ 40,7 %) et les travaux de peinture et de vitrerie (+ 35,1 %) ont également été largement affectés. Les secteurs de l’hébergement, restauration, débit de boisson (3 734 pertes d’emploi), du transport et de la logistique (+30,5%) et du service aux entreprises (18,2%) sont également notablement touchés. « La crise immobilière a dangereusement affecté l’ensemble de la filière construction, tandis que le transport de marchandises montre des signes de dégradation. Aucun territoire n’échappe à cette tendance et les acteurs de petite et moyenne taille restent vulnérables, sans espoir d’amélioration significative d’ici la fin de l’année », commente Anthony Streicher.

En tête des régions qui ont vu leur nombre de patrons au « chômage » augmenter : l’Ile-de-France (31,9% soit 7 215 chefs d’entreprise), la Normandie (24,7%) et la Bretagne (21,6%). Les dégâts ont été plus limité en Nouvelle Aquitaine et dans les Hauts-de-France avec, respectivement, +9,5% et +6,6%.
* Le GSC a été imaginé, il y a 45 ans, par les syndicats patronaux (Medef, CPME, U2P et certains branches professionnelles) pour « répondre au besoin de protection « chômage » des chefs d’entreprise et indépendants. »
** Ces données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce ou judiciaire au premier semestre 2024.
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