Femmes dans le transport : « Chez Chalavan et Duc, nous sommes accueillies à bras ouverts ! »

Evoluer en tant que femmes dans un milieu d’hommes, Nathalie Broizat et Louane Richard connaissent parfaitement. Dans un secteur qui, de surcroît, souffre d’énormément de clichés : celui des transports. Pour elles, la réalité est-elle semblable à cette image bien ancrée ? Témoignages.

Les dernières offres d’emploi

Louane tient sa passion de l’asphalte de son papa. A seulement 22 ans, elle fait partie des rares femmes françaises à sillonner les routes à bord d’un poids lourd. « Originaire de l’Est de la France, j’ai commencé mon parcours par un Bac pro conducteur transport routier marchandises, que j’ai préparé en trois ans à Gap (Hautes-Alpes) », raconte-t-elle.

Son diplôme et ses permis B et CE en poche en 2019, elle décide d’arrêter ses études pendant un an pour prendre la route. « J’ai repris l’année suivante, avec un BTS GTLA (gestion des transports et logistique associée) à Montélimar. Cela me permettra d’être à mon compte, un jour, si je le souhaite, et de travailler dans l’exploitation transport et, ainsi, de gérer les chauffeurs », explique la conductrice. Au cours de son BTS, Louane effectue un stage exploitation de transport chez Chalavan et Duc et roule l’été. A la fin de ses études, elle est embauchée dans l’entreprise familiale montilienne.

« J’aime être libre sur la route »

La conductrice part à la semaine. Elle travaille du lundi au vendredi, parfois le samedi et « fait sa vie » à l’intérieur de son camion, dans lequel elle transporte de la marchandise dite générale. Il peut notamment s’agir de matériaux, de cartonnages (produits pharmaceutiques, cartons de parfum…) ou encore de nourriture sèche. « Tout ce qui ne nécessite pas un conditionnement spécial », éclaire-t-elle. Ce qu’elle affectionne le plus dans son métier ? La liberté ! « J’aime pouvoir être libre sur la route toute la journée, voir des paysages, du monde, créer des relations avec les clients. »

Conductrice, c’est physique comme métier, non ? « Il n’y a presque pas de manutention chez Chalavan et Duc, répond Louane. Beaucoup de choses ont été adaptées, c’est plus confortable qu’avant ! » Un aspect confirmé par Nathalie, responsable d’agence de Portes-lès-Valence (Drôme) pour Trada, une des filiales du groupe (*), et manager de Louane. « Aujourd’hui, être un bon conducteur ce n’est plus une question de capacités physiques. Un bon conducteur, c’est une personne qui va respecter le cahier des charges de la livraison, qui a un comportement commercial satisfaisant vis-à-vis du client, une conduite économique ou encore, qui respecte la RSE (réglementation sociale européenne) … Des sujets sur lesquels une femme peut largement rivaliser avec un homme ! » appuie-t-elle.

« On manque de conducteurs et encore plus de femmes ! »

Dès l’arrivée de Louane, la réaction de ses collègues est très positive. Pourtant, elle est la seule conductrice de l’agence. « Les femmes sont accueillies à bras ouverts. On manque de conducteurs et encore plus de femmes ! Chalavan donne sa chance à tout le monde, débutant ou non, âgé ou non, femme ou homme », soutient-elle. Chose peu commune, selon elle, dans une entreprise de 1 300 collaborateurs, « la hiérarchie connaît tout le monde et fait en sorte de répondre à toutes les demandes. C’est hyper important et de plus en plus rare, surtout dans un grand groupe. Il y a un esprit d’équipe, une cohésion et c’est ce qui fait du bien au quotidien ! »

Du côté de Nathalie, le son de cloche est similaire. Pendant vingt-cinq ans, elle évolue dans de très grands groupes de transport européens, à des fonctions commerciales au départ, puis, passe très vite manager. « J’ai continué de me former à la gestion des ressources humaines ainsi qu’à l’exploitation », complète-t-elle. Nathalie rejoint Chalavan et Duc en janvier dernier. « Dans mes précédentes expériences, j’avais l’impression d’avoir perdu les premières raisons pour lesquelles j’avais choisi ce métier, c’est-à-dire partager des valeurs humaines et avoir la possibilité de faire grandir mes équipes », relate-t-elle.

« Rester une femme dans un métier d’homme »

De même que Louane, Nathalie n’a jamais eu l’impression de vivre une différence de traitement en raison de son sexe. « Je n’ai ressenti ni gêne ni appréhension à mon arrivée. J’ai été très bien intégrée ! » glisse-t-elle. Une explication à cela, selon la responsable d’agence : dans le transport comme ailleurs, les compétences et la valeur d’une personne prévalent son genre. « Dans toutes mes expériences professionnelles, j’ai toujours été considérée, à la fois par ma hiérarchie et par mes équipes, comme quelqu’un qui n’a pas de « sexe ». Je suis chef », appuie Nathalie.

Se distinguer en tant que manager n’a d’ailleurs jamais impliqué pour elle de changer sa manière d’être. « J’ai toujours revendiqué le fait de rester une femme dans un métier d’homme, c’est-à-dire de conserver mon individualité, de pouvoir continuer d’être une femme et donc, d’être différente d’eux. Je suis féminine, je porte des talons, parce que cela fait partie de ma personnalité et je ne changerai pas ce que je suis. Selon moi, c’est la posture managériale qui fait qu’on obtient le respect et la légitimité. L’important c’est de savoir rester toujours juste dans ses prises de décisions, ses analyses et ses actes », raconte-t-elle.

« Il y a de plus en plus de conductrices »

Le secteur est lui-même en pleine évolution, note Louane. « Il y a de plus en plus de conductrices. Avant, je n’en voyais presque pas et pourtant, cela fait seulement quatre ans que j’ai le permis. Maintenant, j’en croise quatre ou cinq par jour ! L’évolution a été rapide et tant mieux ! J’arrive toujours à passer un peu de temps avec une femme sur les moments de pause. Il y aura éternellement des hommes qui préféreront nous voir à la cuisine, mais ils sont nombreux à être très ouverts et à nous aider », explique-t-elle.

Un sentiment partagé par Nathalie : « Il y a beaucoup de gentillesse entre eux ! De toute ma carrière, je n’ai jamais rencontré, dans ma position de manager, une personne qui m’ait manqué de respect ou entendu parler d’une telle situation envers une conductrice. Ce sont de grands bonhommes, parfois maladroits, mais qui restent des gentlemen, en général. On est dans l'un des rares métiers où on a la chance de pouvoir être dans une relation simple, directe, avec des gens authentiques », souligne-t-elle.

« Être égoïste n’est pas un défaut, il faut savoir ce que l’on veut et foncer. Si j’avais un seul mot pour les femmes qui hésiteraient à travailler dans le transport, c’est : foncez ! Il n’y a pas que routier, le panel de métiers est immense ! » conclut Louane. Prête à vous lancer ?

Oui, je postule !

(*) Le groupe Chalavan et Duc est composé, sur la partie Transport/logistiques de huit filiales, transport Chalavan et Duc (cinq agences en France : Montélimar (26), Gondreville (54), Tours (37), Floirac (33), Villejust (91)), Transports Duc Industrie (26), Transport Duc Limousin, Transports Duc Nord (59), Transports Ferlay (74), Transports Trada (26), Transport Duc Lyonnais (69) et Duc Logistique. Sur la partie Services, il comprend Duc Gestion (services supports), Duc Services (maintenance) et Allègre et Duc Formation conseil (centre de formation).

Crédit photos : HelloWork/Chalavan et Duc