Être une femme dans l'industrie : « Un vrai équilibre vie pro-vie perso chez Volvo ! »

« L’industrie m’a toujours attirée, révèle Hocéane Tedie, ingénieure en bureau d’études chez Volvo. J’aime voir le fruit de mon travail, qu’il soit tangible. » Elle n’est sans doute pas la seule, et pourtant ce secteur n’est pas celui vers lequel les femmes s’orientent naturellement. « On pense tout de suite à l’usine, à la partie logistique. Alors qu’il y a beaucoup d’autres départements annexes à la production » s’est rendu compte Hocéane en menant quelques recherches.

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 « J’ai décidé d’élargir mon périmètre de recherche »

La jeune femme a rejoint le groupe Volvo il y a 12 ans, après des études en statistiques et informatique à Lyon. « La proportion de femmes était très faible et souvent elles se dirigeaient vers l’industrie pharmaceutique après leur master. Ce domaine d’activité m’intéressait moyennement alors j’ai décidé d’élargi mon périmètre de recherche. Et quand on vit en région lyonnaise, on tombe rapidement sur Renault Trucks (filiale du groupe Volvo) ! »

A l’époque, la data science n’était pas « aussi populaire qu’aujourd’hui », ce qui explique pourquoi Hocéane a effectué son stage de fin d’études au service après-vente de l’entreprise. Elle a part la suite rejoint le département R&D, avant de devenir data analyst puis data scientist au service qualité produit. « Depuis deux ans, j’occupe un rôle plus global pour développer des solutions basées sur les nouvelles technologies, notamment l’IA, pour résoudre des problématiques de qualité. » Avec une responsabilité mondiale sur ce département !

35% de femmes chez Volvo d’ici à 2030

Si les vocations féminines précoces, comme celle d’Hocéane, sont encore trop rares, le groupe Volvo fait tout pour changer la donne. « Nous sommes convaincus que la diversité est une source de richesse », affirme Marie Vallin, directrice communication du centre logistique de Volvo.

L’objectif du groupe Volvo est clairement défini : atteindre 35% de femmes à l’horizon 2030. Dans certains services, comme les achats ou la communication par exemple, la parité ne pose pas de problème particulier. « C’est un peu plus compliqué sur les métiers techniques, notamment au sein des bureaux d’études, révèle Odile Da Costa Dias, Responsable Recrutement & Campus Volvo Group France. Même si ça bouge beaucoup depuis quelques années ! »

La marge de progression est grande aussi côté logistique. « La partie industrielle du groupe Volvo est composée à 80% d’opérateurs et d’opératrices logistiques, explique Marie. En 2016, on était à 9% de femmes au total dans le centre de distribution, même en comptant les fonctions supports. Aujourd’hui on est montés à 26% ! »

Le résultat d’une politique de recrutement très volontariste menée depuis plusieurs années. « Si on ouvre quatre postes d’opérateurs, on recrute systématiquement deux hommes et deux femmes. » Et si aucune candidate ne postule ? « Nous optons pour du travail temporaire en attendant de trouver les bonnes personnes! » Pour autant, hors de question d’embaucher la première personne venue. « Le choix se fait toujours à compétences égales », soutient Marie.

Des relations d’équipe plus sereines et des évolutions de carrière rapides

Les bénéfices concrets ? « Quand le nombre de femmes a augmenté dans les équipes, on a constaté qu’il y avait beaucoup moins de conflits. » Plus étonnant, le volume sonore a aussi diminué considérablement ! « Les gens parlent moins fort en réunion. Quand les femmes sont absentes, les hommes ont tendance à s’invectiver et à se charrier davantage. Au-delà de cet effet de bord, les relations sont plus apaisées, les discussions plus neutres. »

Par ailleurs, on constate que les femmes opératrices évoluent souvent rapidement vers des fonctions responsables de petites équipes ou de pilotes de production. Par exemple, nous avons déjà 50% des pilotes qui sont des femmes, soit 2 fois plus que les hommes en proportion.

« Si on ne fait rien, on ne reçoit que 10% de candidatures féminines dans nos bureaux d’études »

Du côté des bureaux d’études, la majorité des collaborateurs proviennent d’écoles d’ingénieurs. « Nous recherchons des compétences en mécanique, mécatronique, data, IT… des filières dans lesquelles le pourcentage de femmes est plutôt faible », constate Odile.

Pour y remédier, le groupe Volvo a décidé d’agir à la source en nouant des partenariats avec certaines écoles en phase avec ses objectifs. « Nous suivons les efforts fait dans nos écoles partenaires notamment sur la mixité et lançons parfois des actions communes. » Et ce n’est pas le seul critère de sélection : « Il faut aussi qu’elles soient ouvertes à la diversité au sens large : milieu socio professionnel, parcours scolaire atypique, étudiants étrangers par exemple. »

L’entreprise va aussi directement au-devant des jeunes filles pour ouvrir leur champ des possibles. « Des collaborateurs interviennent régulièrement dans les collèges, les lycées afin de promouvoir les métiers scientifiques. Tout se joue parfois à ce stade ! »

Ces initiatives portent leurs fruits : « Si on ne fait rien, on ne reçoit que 10% de candidatures féminines dans nos bureaux d’études. Or, aujourd’hui, on recrute 34% de femmes », se félicite Odile. Loin de se reposer sur ses lauriers, l’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Quand on va dans un bureau d’études en Suède (la patrie d’origine du groupe Volvo), les effectifs sont beaucoup plus mixtes qu’en France », relève-t-elle.

Le réseau WIN pour lutter contre le plafond de verre

Les stéréotypes de genre sont encore très prégnants et le recrutement n’échappe pas à la règle. « Prenons l’exemple d’une offre d’emploi. Une femme ne se positionnera qu’à condition de cocher toutes les cases ou presque, déplore Odile. Les hommes se lancent plus facilement, même s’ils n’ont pas toutes les compétences listées. C’est facile de se dire "les femmes ne postulent pas sur des postes de management". Alors qu’il suffit souvent d’aller un peu les chercher, de les rassurer pour qu’elles le fassent. »

Pour lever ces freins et accompagner les femmes dans leur parcours de carrière, le groupe Volvo compte parmi ses nombreux réseaux d’employés, le réseau WIN (Women Inclusion Network). « On se voit proposer diverses formations de développement personnel, du mentoring, des conférences, précise Hocéane, qui en fait partie. Ces initiatives favorisent l’inclusion et de diversité à tous les niveaux de la hiérarchie. »

« C’est en fait assez facile de s’intégrer quand on est une femme »

La société évolue, le travail aussi. La barrière n’est pas du côté de l’entreprise, selon Hocéane. « Il faut oser et ne pas hésiter à avoir une discussion ouverte au moment du recrutement. Qu’est-ce qui est possible ou pas ? C’est un échange ! »

« Il faut balayer les a priori qu’on peut avoir sur le monde de l’industrie, complète Marie. Pas besoin d’avoir de gros bras pour travailler chez Volvo et c’est assez facile de s’intégrer quand on est une femme ! » Hocéane abonde : « L’ambiance est bienveillante, on est vraiment chouchoutées. »

Les efforts menés par le groupe sur l’ergonomie et les conditions de travail profitent autant aux femmes qu’aux hommes. « Tout le monde recherche un bon équilibre vie pro-vie privée ! », conclut Odile. C’est aussi votre cas ?

Oui, je postule !

Crédit photos : HelloWork/Volvo