Qu'est-ce que la fatigue cognitive, qui toucherait 10% des salariés, et comment la prévenir ?

Votre efficacité et votre motivation ont baissé ? Vous avez perdu le goût du travail ? Comme 10% des salariés, vous êtes peut-être trop connecté et exposé à une surcharge mentale excessive. Gare à la fatigue cognitive !

Etes-vous hyperconnecté ?

Avez-vous déjà consulté vos mails pros le week end ? Travaillé sur un projet en dehors de votre temps de travail ? Vous vous sentez parfois un peu submergé par vos mails ? Vous êtes loin d’être le seul ! Avec l’apparition du travail hybride, les limites entre vie pro et perso sont devenues de plus en plus poreuses, entraînant des risques de sollicitation permanente. Outre-Atlantique, la tendance humoristique du « pls fix » (« veuillez régler ça ») traduit bien l’impossible déconnexion de certains salariés, notamment les cadres. Or cette hyperconnexion n'est pas sans conséquence pour la santé !

Le cabinet de conseil en transformation digitale Lecko, en partenariat avec le spécialiste des neurosciences CogX, a tenté d’en savoir plus sur ce phénomène en France. Pour ce faire, ils ont mené une vaste étude auprès de 20 000 utilisateurs de Microsoft 365 pendant deux ans. Leurs travaux ont permis de déterminer trois types de salariés :

• Le Zen : il interagit uniquement pendant les heures de travail. Le Zen représente 15% du panel étudié
• L’intermédiaire : il interagit ponctuellement en dehors des heures de travail et doit faire face à certains pics d’activité. Il représente 75% du panel.
• L’hyperconnecté : Il envoie au moins un mail en dehors des heures de travail (au sens large : 8h-20h) 9 jours par mois et assiste à 188h de réunions par trimestre en moyenne. Il participe à une quinzaine de réunions en dehors des plages 8h-12h et 14h-18h chaque trimestre. Sa plage moyenne d’envoi de mails est de 9,2 heures. Il représente 10% du panel.

C’est bien entendu les 10% de salariés hyperconnectés qui sont les plus à risque. Sollicités trop régulièrement, ils n’ont pas l’occasion de faire de véritable pause et de récupérer pleinement. Une surcharge mentale qui peut conduire à des pertes de capacités cognitives : baisse d’efficacité, de motivation, perte du goût au travail, des liens sociaux et in fine un risque accru de burnout.

Quelles solutions simples mettre en place ?

Un phénomène de surcharge qui s’est considérablement accentué avec l’apparition du télétravail et des organisations hybrides, comme l’explique le directeur général de Lecko, Arnaud Rayrole, au micro de BFM TV : « Avant le temps de travail était délimité par notre temps de présence dans les murs de l’entreprise, aujourd’hui on a gagné en flexibilité, mais on a du coup étendu nos plages de travail. »

Comment lutter contre les risques liés à l’hyperconnexion ? Pour Arnaud Rayrolle, questionner l’utilisation des réunions au sein des entreprises serait un premier pas en avant. Une piste de réflexion confirmée par un sondage Opinon Way paru fin 2022 : pour 59% des salariés français, la moitié des réunions pourraient être raccourcies ou évitées.

Pour autant, si l’hyperconnexion est un risque avant tout structurel et inhérent aux organisations, certains comportements individuels peuvent aussi entraîner de la fatigue cognitive, par exemple un salarié qui aurait du mal à gérer son temps. Or ces salariés hyperconnectés sont souvent victimes et bourreaux puisqu’ils sursollicitent également leurs collègues…

Si vous pensez faire être un hyperconnecté à risque, Lecko et Cog’X recommandent quelques astuces pour tenter de casser ce cercle vicieux :

• Faire des pauses régulières dans la journée
• Veiller à bien délimiter son temps de travail au quotidien
• S’octroyer des moments de récupération durant la semaine en pratiquant des activités non liées au travail
• Réduire drastiquement le nombre de ses notifications quotidiennes

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