44 % des cadres s’attendent à une augmentation « significative » en 2022

Selon le cabinet, le contexte de guerre de talents, plus intense que jamais, redonne du pouvoir aux candidats et cadres face aux entreprises. Preuve en est, la rémunération repasse en tête des critères de leur satisfaction. Quelles perspectives d’évolution des salaires pour les cadres en 2022 ?

Les cadres en position de force pour négocier

Après des années ponctuées par un ralentissement de l’activité et les confinements, le marché de l’emploi semble retrouver depuis la fin du premier semestre 2021 son niveau d’avant crise. Conséquences auprès des cadres : la reprise économique, associée à l’inflation dont le taux record a atteint 2,8 % sur un an en novembre, a généré de nouvelles attentes. Ils attendent désormais une « forme de reconnaissance et de rattrapage ».

Parmi les cadres interrogés, 44 % s’attendent ainsi à une augmentation sur leur fiche de paie en 2022. Plus encore, ils sont 80 % à se dire « confiants et optimistes » au sujet de leur salaire et du marché de l’emploi.

Du côté des employeurs, s’ils sont 58 % à juger les attentes de leurs collaborateurs « trop élevées », ils sont également 95 % à se déclarer « préoccupés quant à la rétention de leurs collaborateurs ». La rémunération étant le critère de satisfaction principal des salariés, ils devront donc repousser les limites de leurs grilles salariales et faire preuve de créativité, notamment sur les fiches de poste et le package de rémunération. Le risque ? De ne pas réussir à retenir – et attirer – les talents. En novembre dernier, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, a d’ailleurs estimé que beaucoup d’augmentations sont à prévoir début 2022 en raison de l’inflation et du manque de main-d’œuvre.

Quels secteurs bénéficieront des plus fortes augmentations ?

D’après l’enquête, des fortes hausses sont attendues pour les fonctions qui ont été particulièrement mises en avant dans l’actualité mouvante. C’est le cas notamment :

des spécialistes de la chaîne d’approvisionnement (supply chain) qui peuvent s’attendre à une augmentation moyenne de 11 % ;

du secteur de l’informatique avec une hausse moyenne des salaires de 7 %. Les architectes (+ 18 %) et les consultants en cybersécurité (+ 13 %) seront les plus concernés par cette augmentation ;

des métiers de la finance, avec une augmentation moyenne de 9 %.

De manière globale, les métiers exigeant une expertise pointue et les cadres bénéficiant d’une expérience de 15 ans et + pourront aisément tirer leur épingle du jeu en 2022.

Des cadres plus exigeants sur leur qualité de vie au travail

Les tensions sur le recrutement font pencher la balance en faveur des cadres, qui sont désormais en position de force. Conscients de leur valeur sur le marché de l’emploi, ils se montrent plus exigeants et attachés à leur qualité de vie et se disent « prêts à partir » si leur entreprise ne répond pas à leurs attentes.

Selon l’étude, ils sont d’ailleurs deux sur trois à envisager de changer d’emploi d’ici les deux prochaines années. Si leur employeur mène une mauvaise politique RSE, près d’un cadre sur cinq (21 %) déclare même prêt à démissionner plutôt que d’exprimer son désaccord. Des chiffres révélateurs sur les attentes des salariés qualifiés et les nouveaux enjeux du travail. Dans un contexte de pénurie des talents, les entreprises devront ainsi plus que jamais faire preuve de flexibilité (télétravail, salaires, etc.).

D’un côté, les réticences des employeurs, de l’autre, les réclamations et les envies de mobilité des salariés… Les tensions sur le marché de l’emploi devraient toutefois permettre aux cadres de s’en sortir globalement vainqueurs.

Pour en savoir plus : l’étude de rémunération 2022 du cabinet Walter People a été réalisée auprès de plus de 1 700 cadres et entreprises en France. Ils ont été interrogés en ligne en septembre 2021.

Crédit image : étude de rémunération Robert Walters 2022 / vectormine - stocka.adobe.com