Entretien d'embauche : du coup, genre, c'est quoi les fautes et mots à ne pas dire en fait ?

Les candidats, en mode ils commettent des fautes en entretien ? Mais genre ! Oui, nous avons tous nos petites béquilles à l’oral, les mots qu’on dit tout le temps, nos expressions fétiches, les fautes récurrentes… sans même parler du débit, de la prononciation ou encore de la respiration qui sont propres à chacun. Vous êtes complexé par votre expression orale ? Vous ressentez le besoin de vous améliorer à l’approche d’un entretien d’embauche ? Quelques conseils d’une spécialiste pour vous rassurer et vous aider à progresser.

Dire une fois « du coup », ça va. Cinquante fois, bonjour les dégâts !

Si les tics de langage vont et viennent au gré des saisons, certains traînent parfois une réputation épouvantable au point de finir cloués au pilori. Dernier exemple en date avec la désormais célèbre locution adverbiale « du coup », qui ne serait plus acceptable au sein de la bonne société : sens dénaturé, utilisé à toutes les sauces… N’en jetez plus ! Du coup, mieux vaudrait bannir « du coup » en entretien d’embauche ?

Pour Aurore Ponsonnet, ces tics de langage ne sont ni un problème en soi ni une fatalité : « Tous ces petits tics de langage tels que « en mode », « du coup », « tout à fait », « voilà », et « en fait » n’ont rien de rédhibitoire s’ils ne sont pas utilisés en excès. Au cours d’une discussion normale, avec des amis par exemple, c’est assez naturel de les utiliser. Nous avons tous des mots qui viennent ponctuer nos phrases, car nous n’aimons pas les silences. Il ne faut pas forcément les éliminer, car ces mots ont une fonction importante qu’on appelle fonction phatique, comme « allô », qui n’a pas de sens en soi, mais qui montre qu’on est disponible pour écouter son interlocuteur. C’est leur utilisation excessive qui agace. En l’occurrence, « du coup » remplace souvent « par conséquent », « de ce fait », « donc » et cela n’a rien de dramatique. Si vous dites deux ou trois fois « du coup » lors d’un entretien, le recruteur ne s’en rendra sans doute pas compte. En revanche, si vous l’utilisez à chaque phrase, il n’entendra plus que ça… »

Vous faites partie de ceux qui utilisent « du coup » à tout bout de champ ? Pour y remédier, commencez par ralentir votre débit de parole et prenez le temps de parler calmement lorsque vous vous exprimez, conseille Aurore Ponsonnet.

« Pour éviter d’utiliser « du coup », il faut faire un effort quotidien au départ, mais à force d’exercice, on prend le pli et on arrête d’utiliser ce genre de mot. Ce n’est pas une fatalité ! Si nous commencions tous par assumer nos blancs et si nous acceptions de faire des pauses entre chaque phrase, ces tics de langage seraient sans doute beaucoup moins répandus. »

Comment progresser à l’oral à l’approche d’un entretien ?

Au-delà de ces petits mots sans prétention, comment progresser dans son expression orale en général ? La vidéo est un excellent outil pour travailler de façon autonome, selon Aurore Ponsonnet, orthophoniste de formation.

« Vous pouvez vous filmer en vous mettant dans les conditions d’un vrai entretien d’embauche. En regardant la vidéo et entendant votre voix et vos intonations, vous allez ensuite pouvoir observer plus facilement votre niveau de langue, votre vitesse d’élocution, vos tics de langages, vos hésitations et si vous êtes clair ou non. Ce recul va vous permettre de vous améliorer pour la suite. »

Autre astuce : la lecture à voix haute. Un exercice très utile pour améliorer son articulation selon la formatrice, qui rappelle que savoir s’exprimer intelligiblement est essentiel aux yeux de certains recruteurs, par exemple pour des postes en vente. « Ce que je préconise à certaines personnes que je coache, c’est de lire à haute voix en marquant la ponctuation : dire « point », « virgule » ou « points de suspension » quand ils apparaissent dans le texte par exemple. La deuxième étape consiste à marquer la ponctuation, mais uniquement dans sa tête. Cela permet d’apprendre à gérer sa respiration et assumer les blancs entre chaque phrase. Le but est que cela finisse par devenir naturel. »

Des dizaines d’exercices sont également disponibles sur YouTube, précise Aurore Ponsonnet, pour travailler sa voix, son articulation, muscler ses cordes vocales, respirer, se tenir droit, etc. Enfin, si vous ressentez un véritable handicap de ce côté-là ou que vous voulez devenir un as de l’expression orale, il existe des ateliers de prise de parole en public ou des cours d’improvisation théâtrale qui constituent d’excellents entraînements. Autre discipline à laquelle on pense moins, mais qui est tout aussi pertinente : « Le chant ! C’est parfait pour l’ancrage et la posture, mais aussi la respiration, l’articulation et la voix. »

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