Je me suis trompé de conversation ou de destinataire sur ma messagerie pro… comment me rattraper ?

Vous venez de divulguer par mail une information qui devait rester confidentielle ? Vous avez critiqué ouvertement une personne présente dans le groupe Teams ou WhatsApp de votre travail ? Voici comment vous rattraper !

De la suppression électronique au message d’excuse : des solutions s’offrent à vous

Première bonne nouvelle : les erreurs de conversation ont été anticipées par les opérateurs des messageries instantanées les plus utilisées. Sur Teams, Slack ou Discord, il est possible d’effacer ou de modifier immédiatement un message que l’on vient d’envoyer. Il suffit juste de réaliser un clique droit sur le texte envoyé pour le supprimer définitivement. Vous empêcherez ainsi sa lecture à condition de vous en rendre compte avant que quelqu’un d’autre n’en prenne connaissance.

En revanche, si vous vous êtes trompé de destinataire par mail, la correction s’avère plus compliquée. Il faut s’apercevoir de sa bévue aussitôt le message envoyé. La boîte de réception Gmail prévoit un délai de 5 secondes pour annuler un message envoyé au mauvais destinataire, autant dire que c’est très peu. Vous pouvez cependant allonger ce délai dans la rubrique « Paramètres » et l’onglet Général > Annuler l’envoi. Vous obtiendrez ainsi jusqu’à 30 secondes supplémentaires.

Sur Outlook, vous pouvez annuler l’envoi d’un message uniquement si vos destinataires n’ont pas encore lu le mail. Si vous avez un caractère étourdi, vous avez la possibilité de retarder l’envoi de vos mails de quelques minutes. Votre message restera dans votre boîte d’envoi et vous aurez ainsi le temps de le supprimer si vous avez commis une erreur.

Si jamais il est trop tard pour toutes ces options, il ne vous reste qu’à avouer votre erreur : « Ce message ne vous était pas destiné, je suis désolé » ou à attendre que votre interlocuteur s’en rende compte et vous demande des explications. Si vous avez critiqué ouvertement votre manager dans un message qui lui était adressé, sollicitez impérativement un rendez-vous avec lui pour vous expliquer de vive voix.

Comment éviter que cela se reproduise ?

Le mieux pour ne pas se tromper c’est de ne pas se précipiter. Les erreurs surviennent souvent dans l’urgence, quand on est stressé ou sous le coup de l’émotion.

Si vous êtes énervé par le comportement d’un collègue ou les décisions d’un manager, ne vous ruez pas sur votre clavier d’ordinateur pour vous en plaindre, c’est là que l’erreur de destinataire peut arriver. Vous pensez tellement à la personne visée, que vous finissez par lui adresser le message !

Prenez toujours le temps de vous relire quand vous vous apprêtez à rédiger un message, que ce soit par mail ou via une messagerie instantanée et vérifiez bien le groupe ou le destinataire de votre message.

Sur les messageries instantanées, avant de cliquer sur le bouton d’envoi, assurez-vous que vous êtes dans le bon groupe de conversation. En général, chaque membre affiche sa photo, ce qui peut vous aider !

Que risque-t-on si on critique son responsable par message et qu’il s’en rend compte ?

Le principe de la liberté d’expression s’applique à l’ensemble des salariés, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise. Vous avez donc le droit de manifester un désaccord ou une opinion dans une conversation privée, tant que vous ne tenez pas des propos injurieux ou diffamatoires.

Cependant, attention, les messageries professionnelles ne revêtent pas un caractère privé. Si vous insultez votre manager par message, vous prenez le risque d’être licencié.

Des propos injurieux envers sa hiérarchie ou la stratégie de l’entreprise tenus sur une messagerie professionnelle peuvent justifier un licenciement pour faute. En effet, ces conversations n’ont pas de caractère privé puisqu’elles ont lieu sur un outil mis à disposition des salariés pour communiquer dans le cadre de leur travail.

La Cour de cassation avait confirmé le licenciement d’un salarié qui avait insulté son patron dans un mail destiné à son épouse, mais finalement envoyé à l’un de ses collègues.

Evidemment, des éléments de contexte comme le statut, l’ancienneté du salarié ou son rapport avec sa hiérarchie peuvent atténuer ou aggraver la sanction qui se fait souvent au cas par cas.

Crédits photo :  fizkes /stock.adobe.com