Salaire : comment se situer et bien négocier sa rémunération en entretien d’embauche ?

De nombreux candidats ne sont pourtant pas à l'aise sur la question en entretien et c'est bien naturel : le sujet de l'argent reste encore compliqué à aborder en France et face à eux se trouvent des recruteurs souvent à l'aise sur ce thème et rompus à l'exercice de la négociation. Si c'est votre cas, pas de panique : respirez un grand coup et suivez nos conseils pour mieux aborder la question du salaire lors de vos entretiens d’embauche.

Si l’idée d’évoquer vos prétentions salariales et de négocier votre rémunération vous fait suer à grosses gouttes, sachez que cette question fait partie du processus normal de tout recrutement et qu’avec une bonne préparation en amont, tout devrait bien se passer pour vous. Découvrez comment bien préparer votre négociation salariale pour ne plus jamais être stressé à l’idée de parler d’argent en entretien.

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Comment savoir quel salaire je peux demander lors de l’entretien ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour savoir quelle rémunération vous pouvez demander. Pour cela, il faut faire un petit benchmark personnel :

• Votre expérience : Plus vous gagnez en expérience professionnelle, plus vous allez apporter à l’entreprise et donc plus vous touchez un meilleur salaire. Un profil senior a des prétentions salariales plus élevées qu’un profil junior.
• Votre précédent salaire : Une progression de votre rémunération est envisageable mais doit s’inscrire dans la continuité de votre salaire précèdent ou actuel. Vous ne doublerez pas votre salaire du jour au lendemain, mais vous avez quand même raison de penser que vous pourrez évoluer en changeant d’entreprise.
• Votre secteur d’activité : Renseignez-vous le plus possible sur les salaires pratiqués dans votre branche. Discutez avec d’autres professionnels, jetez un œil aux autres annonces et consultez les grilles de salaires disponibles.
• Votre convention collective : Sur votre contrat de travail, vous trouverez à quelle convention collective vous êtes rattaché. Deux autres éléments y figurent : votre coefficient et votre classification. Ils permettent de vous situer dans la grille salariale de votre convention collective. En examinant votre place sur cette grille, vous pouvez vous projeter plus facilement sur une nouvelle fourchette de salaire.
• La taille de votre future entreprise : Vous n’aurez pas la même marge de négociation avec une petite PME qu’avec une grande entreprise internationale comptant des milliers de salariés. Les avantages hors rémunération ne seront pas les mêmes non plus.
• Votre secteur géographique : Les salaires parisiens et ceux des grandes métropoles sont plus élevés que ceux du reste du pays. Cependant, le coût de la vie y est également plus élevé. Prenez en compte votre secteur géographique pour vous adapter aux salaires et au coût de la vie sur place.
• La concurrence et la demande pour votre poste : Si vous exercez une profession où la pénurie de main d’œuvre se fait durement sentir, votre salaire peut littéralement s’envoler… La loi de l’offre et la demande ! Tenez-vous informé des tendances de votre secteur. Si vous êtes régulièrement contacté par des recruteurs, c’est un indice de premier plan.
• Le salaire indiqué dans l’annonce : Le salaire présent sur l’annonce d’emploi, s’il est précisé, sera probablement exprimé avec une fourchette de rémunération. C’est une base de réflexion pour vous sur les possibilités salariales offertes par l’entreprise. Si vous voulez dépasser cette fourchette, mieux vaut que vous ayez de très solides arguments.

A quel moment dois-je aborder la question du salaire lors du recrutement ?

Le premier entretien consiste souvent en une prise de contact visant à vérifier votre compatibilité et votre intérêt pour le poste. Le recruteur évoquera peut-être la rémunération mais ce n’est pas encore l’heure de la phase de négociation.

La question du salaire commence à se faire plus précise dans la phase suivante du processus de recrutement. Le deuxième entretien peut être un bon moment pour commencer à en parler. En tant que candidat, attendez que le recruteur fasse le premier pas. Il peut simplement vous demander quelle rémunération vous souhaitez pour le poste ou combien vous gagnez actuellement.

S’il ne le fait pas, demandez des précisions sur le processus de recrutement pour savoir quand sera venu le bon moment de l’aborder. Si vous avez besoin de plus de temps pour comprendre le poste et vous y projeter avant d’évoquer vos prétentions salariales, le recruteur devrait entendre vos arguments sans trop de problèmes.

Comment négocier mon salaire pendant l’entretien ?

Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une négociation d’égal à égal où les deux parties ont des objectifs différents mais pas incompatibles.

• En tant que candidat, vous souhaitez être reconnu à votre juste valeur et obtenir la meilleure rémunération possible en fonction de vos objectifs.
• En tant qu’employeur, l’entreprise cherche à attirer les meilleurs profils en étant attractive financièrement tout en respectant les plafonds de rémunération qu’elle s’est donnée. Elle doit aussi veiller à assurer la cohérence de sa grille salariale et anticiper l’éventuelle progression salariale de son futur employé.

Maintenant que vous avez cela en tête et après avoir fait votre benchmark personnel, préparez vos arguments pour les exposer lors de la négociation. Fixez-vous un objectif personnel à atteindre et demandez un peu plus pour avoir une marge de négociation (environ 10%). Soyez précis sur la composition de votre rémunération : salaire fixe et part variable, prime d’intéressement, 13^e mois, etc.

Le moment venu, donnez une fourchette salariale comme base de discussion. Cela laisse une marge de manœuvre au recruteur face à vous et vous rend flexible en retour. Donner un chiffre unique pourrait bloquer le processus.

Parlez en salaire brut annuel en détaillant les raisons qui vous poussent à évoquer cette fourchette : appuyez-vous sur les éléments que vous avez compris du poste lors du premier entretien (niveau de responsabilité, niveau hiérarchique, diversité des missions, importance stratégique de votre travail) et mettez-les en relation avec votre ancien salaire, les normes du secteur à poste égal, votre expérience et le niveau de vie que vous pouvez obtenir en fonction de la zone géographique du futur emploi.

Soyez franc et factuel, sans chercher à forcer la main de l’autre partie. Et surtout, soyez honnête. Une fois votre proposition faite, restez à l’écoute des arguments qu’on vous donne et prenez en compte les contraintes de votre futur employeur. S’il vous fait une contre-proposition qui ne vous convient pas, ne vous braquez pas : la négociation ne fait que commencer !

Essayez de construire à deux une solution qui puisse satisfaire tout le monde. De nombreuses options peuvent être envisagées : revoir vos prétentions à la baisse en échange d’autres avantages, une réévaluation ultérieure inscrite dans le contrat, une part de salaire variable, une participation au bénéfice, des primes, etc. A vous de voir ce que vous êtes prêt à accepter ou non.

Quels éléments autres que le salaire dois-je prendre en compte lors d’une négociation salariale ?

Votre rémunération n’est pas votre seul élément de motivation ni la seule source d’attractivité d’une entreprise.

Pensez à prendre en compte tous les autres éléments qui constituent votre vie professionnelle : le rythme de travail, la pression au quotidien, le sens que vous donnez à votre emploi, l’équilibre avec votre temps personnel, la culture d’entreprise, le cadre de travail, etc.

A cela s’ajoute la qualité du poste proposé en rapport avec vos compétences et vos envies de carrière. Accepteriez-vous un poste moins rémunérateur que prévu mais qui pourrait constituer un véritable tremplin pour votre avenir professionnel ? Être plus épanoui en étant moins payé peut-il vous convenir ?

N'oubliez pas non plus de mettre dans la balance tous les autres avantages qui peuvent vous être offerts hors rémunération : voiture de fonction, Comité d’Entreprise, chèques restaurants, conciergerie, mutuelle, etc.

Nos conseils pour surmonter ces craintes répandues sur la négociation salariale

Vous avez peur d’être rabaissé. Ne tombez pas dans l’affect et ne vous laissez pas gagner par l’émotivité : on ne juge pas votre valeur professionnelle et encore moins votre personne. La rémunération est d’ailleurs un sujet que les recruteurs ont l’habitude de traiter.

Vous avez peur d’être rabat-joie. Vous ne travaillez pas gratuitement et votre rémunération est un élément qui compte. Laissez croire le contraire risque d'ailleurs de provoquer de la méfiance du recruteur. Inutile de vous mettre la pression mais ne prenez pas la question à la légère.

Vous avez peur de ne pas obtenir ce que vous souhaitez. C'est le jeu de la négociation et vous n'avez rien à perdre si vous êtes qualifié et compétent pour le poste. En revanche, ne gonflez pas les chiffres de votre rémunération actuelle ou passée. Il est légitime de vouloir obtenir une progression salariale mais les recruteurs connaissent le marché de l’emploi et ne risquent pas d’apprécier que vous mentiez. Ce n’est pas le début idéal pour une relation de confiance.

Vous avez peur de donner votre salaire actuel. Si vous refusez d’évoquer votre salaire actuel, le recruteur peut en déduire que vous ne lui faites pas confiance. Un entretien est toujours confidentiel et vous pouvez lui fournir cet élément sans arrière-pensées.

Vous êtes mal à l'aise avec vos prétentions salariales. Ne vous sous-évaluez pas. Non seulement ça vous portera préjudice pour la suite de votre carrière mais cela peut inquiéter le recruteur sur votre pertinence pour le poste. Être capable de s’évaluer correctement est un élément de sérieux et de savoir-être professionnel.

Vous avez peur d’évoquer votre vie privée. Ne faites pas part de vos états d’âmes et restez factuel. Tenez-vous en à vos arguments professionnels et aux chiffres : ne parlez pas de votre pouvoir d’achat, de votre besoin immédiat d’argent, de vos crédits, etc. On ne vous le demandera pas et vous n'avez pas besoin d'en parler.

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