Entretien d'embauche : 10 signes que ça s'est mal passé

Après un entretien d’embauche, on n’a qu’une crainte : ne pas obtenir le poste convoité. En attendant la réponse du recruteur, comment savoir si un rendez-vous s’est mal déroulé ? Le langage corporel de l’interlocuteur, ses questions ou encore la durée de la conversation peuvent en dire long. Repérez les signes qu'un entretien s'est mal passé, et suivez nos conseils pour réagir avec intelligence et tirer le meilleur parti de l’expérience : lors de vos prochains entretiens, vous pourrez peut-être retourner la situation en votre faveur.

1. Le recruteur semble découvrir votre CV

Un entretien réussi, ça se prépare, et pas seulement du côté des candidats. Mais voilà que votre interlocuteur hésite, parcourt fébrilement votre curriculum vitae, bref, semble découvrir votre candidature… Ce recruteur a peut-être déjà sélectionné quelqu’un d’autre. Il n’a donc pas jugé utile de revenir sur votre profil avant l’entretien. Il peut aussi s’agir d’une personne très occupée, qui reçoit de multiples candidats, ou encore d’un nouveau venu qui maîtrise mal le processus de recrutement.

Face à un recruteur mal préparé, la meilleure attitude est de lui laisser le bénéfice du doute. Essayez de l’intéresser à votre parcours en lui résumant vos compétences et votre expérience à l’oral.

2. Le langage corporel de votre interlocuteur est négatif

Un recruteur intéressé par un candidat a une posture dynamique, qui montre qu’il s’investit dans l’entretien. Il se tient droit ou légèrement penché vers vous. Il s’exprime avec conviction, sinon avec enthousiasme. Selon sa personnalité, il peut être très avenant ou bien garder une attitude plus sobre, mais son langage corporel transmet toujours une certaine énergie. Durant votre échange, votre interlocuteur s’est montré trop décontracté, le dos contre la chaise, les bras croisés, voire le regard fuyant ? Ce genre d’attitude fait partie des signes qu'un entretien s'est mal passé…

Face à un recruteur distant, vous pouvez tenter de créer la connexion. Recherchez le contact visuel, gardez votre enthousiasme et restez concis : pour regagner l’attention d’un interlocuteur, gare au piège du long monologue !

3. Le recruteur fait autre chose pendant l’entretien

Certains recruteurs sont vraiment débordés. Répondre rapidement à un coup de fil urgent au cours d’un entretien, cela peut arriver. Par contre, si votre interlocuteur contemple son écran d’ordinateur au lieu de regarder votre CV, écrit un mail en même temps que vous lui parlez ou semble désespérément distrait, vous avez de bonnes raisons de vous interroger sur son intérêt pour votre profil.

Là encore, ne vous laissez pas perturber. Si vous tenez toujours à travailler avec cette personne, essayez de rendre votre présentation la plus attrayante possible. Au moins, vous n’aurez aucun regret.

4. Le recruteur ne cherche pas à vous connaître

Un entretien qui se déroule bien permet d’aller au fond des choses : le recruteur vous demande des informations détaillées sur votre parcours et sur vos compétences, ses questions sont précises, un vrai dialogue se crée. Si votre interlocuteur vous pose uniquement des questions générales (« Qu’est-ce qui vous plaît dans ce poste ? ») ou, pire, s’engage dans un bavardage superficiel, méfiance : à moins qu’il ne débute dans l’univers du recrutement, c’est mauvais signe.

Le recruteur n’écoute pas vraiment vos réponses et ne vous relance pas pour obtenir d’autres informations ? Vous n’avez rien à perdre à inverser les rôles en le questionnant sur son entreprise ou sur le poste proposé. Face à un interlocuteur passif, la meilleure réponse, c’est l’attaque !

5. Il présente l’entreprise ou le poste sous un jour négatif

Un entretien d’embauche vise à convaincre le recruteur… mais aussi le candidat. S’il vous appartient de mettre votre profil en valeur, votre interlocuteur a tout intérêt à vous présenter l’entreprise de façon positive s’il souhaite vraiment vous voir la rejoindre. Il peut évoquer une équipe sympathique, une culture d’entreprise attractive, des avantages sociaux, des challenges excitants, etc.Il fait tout le contraire ? Ce n’est évidemment pas bon signe…

On peut penser de même si le recruteur, au lieu de pointer les atouts du poste, met l’accent sur ses aspects négatifs. Un tel discours peut laisser penser qu’il essaie de vous décourager. Mais votre interlocuteur peut aussi vouloir tester votre motivation pour l’emploi. Dans le doute, jouez le jeu, par exemple en affirmant votre intérêt pour les challenges.

6. Il émet des appréciations négatives sur votre profil

Certes, l’objectif d’un entretien d’embauche est d’évaluer le profil du candidat, et non pas d’enchaîner les compliments. Mais si le recruteur porte un jugement très négatif sur un point important de votre candidature, c’est le signe que les choses sont mal engagées. Votre interlocuteur peut déclarer que vous manquez vraiment d’expérience ou, au contraire, que vous êtes surqualifié pour le poste, voire que « vous allez vous ennuyer ». Il peut aussi insister sur les compétences requises en exprimant des doutes sur la pertinence de votre profil : « Mais vous savez, dans cet emploi, il faut vraiment avoir du leadership ».

Tout n’est pas perdu pour autant. Savoir répondre à des critiques avec calme peut impressionner favorablement le recruteur. Un entretien agressif est aussi un bon exercice de maîtrise de soi, qui pourra vous aider à faire la différence lors d’un autre recrutement : profitez de l’expérience !

7. Le recruteur mentionne l’existence d’autres candidats intéressants

Même si vous n’êtes pas tout seul à passer des entretiens, un recruteur intéressé se concentre en principe sur votre profil. Le recruteur a passé son temps à parler d’un autre candidat ? Cela fait également partie des signes que l’entretien s'est mal passé. Peut-être que ce recruteur a déjà fait son choix lors d’un rendez-vous antérieur, et que vous arrivez trop tard.

L’entretien se présente mal également si votre interlocuteur évoque une concurrence très rude et de nombreux candidats. Il peut s’agir d’une façon détournée de vous signifier que vos chances d’avoir le poste sont minces. Ne vous laissez pas intimider. Prenez l’expérience comme un challenge et défendez vos compétences (sans agressivité).

8. Il ne vous projette pas dans le poste à pourvoir

Un recruteur séduit par le profil d’un candidat le visualise dans le poste, et cela se ressent dans son discours. Il évoque vos futures conditions de travail de façon très concrète, par exemple en vous demandant vos prétentions en matière de salaire. Il peut aussi s’adresser à vous « comme si c’était fait », en adaptant son langage en conséquence. Il vous parle alors de « vos » missions ou de « votre » équipe.

À l’inverse, un recruteur peu intéressé évoque le poste à pouvoir dans un langage neutre, comme s’il vous relisait l’annonce d’emploi. Plus l’entretien avance et plus vous sentez la distance entre vous et ce « futur responsable/assistant/employé » que vous ne semblez décidément pas incarner. Mais êtes-vous d’accord avec le recruteur ? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez tenter d’adapter votre langage pour tenter de faire meilleure impression : « Donc, une fois en poste, je… ».

9. Votre interlocuteur semble pressé de finir l’entretien

La durée d’un entretien d’embauche qui se déroule bien varie en fonction de sa forme. En face-à-face ou en visio, elle peut aller de 30 minutes à 90 minutes. Au téléphone, l’entretien peut être plus succinct. L’échange se raccourcit aussi si le poste visé n’exige pas de nombreuses compétences, si la concurrence est faible, ou encore si le recruteur a arrêté son choix sur la base de votre candidature écrite. Dans tout autre cas, un entretien très court constitue un signe négatif, surtout si votre interlocuteur abrège vos propos ou ne vous invite pas à l’interroger sur le poste.

Quand un recruteur écourte un entretien, il n’y a pas grand-chose à faire, à part rester courtois jusqu’au bout. Mais en quittant votre interlocuteur rapidement, vous gagnez également du temps : reprenez vite votre recherche d’emploi, vous aurez sans doute plus de chance la prochaine fois.

10. Il clôt l’entretien sans vous ouvrir de perspectives

Votre rendez-vous s’est terminé par une poignée de main molle et un simple « On vous rappellera » ? Une telle conclusion est l’un des principaux signes qu'un entretien s'est mal passé. Un recruteur qui souhaite vous revoir prend généralement le temps de vous expliquer les autres étapes du processus de recrutement. Il peut vous demander vos disponibilités en vue d’un prochain entretien, voire vous proposer une visite de l’entreprise.

Si vous ressortez d’un entretien d’embauche sans la moindre idée de ce qui va suivre, c’est sans doute que le poste n’est pas pour vous. Pour autant, ne baissez pas les bras : si vous désirez vraiment cet emploi, envoyez un mail de remerciement au recruteur et rappelez-vous à son bon souvenir une semaine à 10 jours plus tard. Car quels que soient les mauvais signes, retenez ceci : la seule vraie preuve qu’un entretien d’embauche est un échec, c’est une réponse négative !