Les salariés aiment toujours le télétravail mais c'est parfois à leur détriment !

Quasiment quatre ans après son développement à grande échelle dans les entreprises, le télétravail semble toujours faire autant l’unanimité côté salariés. Une première étude de l’Observatoire du télétravail vient de paraître. Cette unité, lancée par l’Ugict-CGT, regroupe un collectif de chercheurs universitaires et de syndicalistes dont le but est d’interroger la pratique et son évolution. Au total, 5 400 salariés ont répondu à ce questionnaire qui leur demandait un retour d’expérience sur cette nouvelle organisation hybride. On vous dévoile leur ressenti !

Le télétravail reste plébiscité par les salariés pour pouvoir mieux équilibrer leur vie professionnelle et personnelle

92% des salariés interrogés vivent plutôt bien ou très bien le télétravail, notamment parce qu’il permet, en premier lieu, un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle ainsi qu’une meilleure concentration dans son travail.

Le fait de rester à son domicile évite déjà les trajets quotidiens parfois stressants ou chronophages. Une très large majorité de salariés (91%) reconnaissent que la réduction de leur temps de trajet est la motivation principale de leur télétravail. La moitié des répondants indiquent que le télétravail leur fait gagner 1h à 1h30 de temps de trajet. Sur une semaine complète, les gains de temps pour les activités personnelles sont donc loin d’être négligeables. En majorité, les salariés consacrent d’ailleurs ce temps supplémentaire à leur vie de famille et leur repos (et oui, le réveil sonne souvent moins tôt quand on s’évite le trajet domicile-travail).

En revanche, la frontière entre vie privée et vie personnelle apparaît parfois plus floue. Plus de la moitié des répondants soulignent qu’il n’y a pas de dispositifs d’évaluation du temps de travail (55%) et peu se disent informés d’un dispositif de droit à la déconnexion dans leur entreprise (36%). En raison de l'absence de trajet, l'organisation du travail en forfait jour pour certains salariés, semble aussi poser des problèmes d’organisation. Certains étant tentés de profiter de leurs gains de temps de trajet pour avancer sur des dossiers.

Une pratique qui demande encore des améliorations côté employeur

Le constat de l’enquête d’après les réponses des salariés, tend vers une demande de plus d’encadrement de la part des employeurs. Votre bureau ou votre fauteuil sur lequel vous télétravaillez par exemple, ont-ils été pris en charge financièrement par votre entreprise ? Si, la réponse est non, vous êtes loin d’être le seul, car c’est le cas aussi de nombreux télétravailleurs. 42% d’entre eux indiquent que leur employeur ne participe pas aux frais induits par le télétravail (en dehors des frais de restauration).

Le management à distance semble aussi être un impensé des nouvelles organisations hybrides. Les managers ont plus de difficultés à cerner le mal-être de leur salarié en télétravail. 57% d’entre eux estiment d’ailleurs que le télétravail rend leur mission de management plus complexe.

Aussi, le collectif d’expert de l’observatoire du télétravail demande des efforts aux employeurs dans la prise en compte des besoins de leurs salariés, que ce soit un meilleur encadrement des temps de travail, la mise en place de bonnes pratiques concernant la déconnexion ou un management plus adapté à cette nouvelle réalité qui nécessite des formations spécifiques. Quand aux frais d’équipements pour votre bureau ou siège de télétravail, l’Observatoire rappelle que « les employeurs bénéficient d’exonérations et contributions sociales pour la prise en charge de ces frais à hauteur de 10,40 euros par journée de télétravail. »

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