L'empowerment, un outil de management efficace

"Capacitation", "empouvoirement", "habilitation"... Les traductions françaises du mot empowerment peinent à exprimer son sens véritable. Dans la revue Idées, Marie-Hélène Bacqué, précise néanmoins que l'empowerment "articule deux dimensions, celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder. Il peut désigner autant un état (être empowered) qu’un processus".

Ce terme, initialement utilisé par les féministes dans les années 70, a une portée émancipatrice. L'empowerment c'est donner les clés pour se libérer. En France, il est entré dans la novlangue managériale, quitte à perdre de son sens originel. Il articule alors "productivité, autonomie, responsabilité, délégation, réalisation personnelle, projet collectif et d’entreprise", poursuit la professeure à l'Université Paris Ouest-Nanterre. S'il est à la base un concept politique d'affirmation de soi et de lutte, les manuels de management l'ont depuis, il est vrai, édulcoré. Ce qui ne veut pas dire qu'il est inintéressant...

Encourager les initiatives

Ce qu'il faut notamment retenir de ce concept, c'est qu'il vise à émanciper les salariés. Dans des organisations de moins en moins verticales et où les employés rêvent d'entreprise libérée, l'empowerment peut aider les managers dans leur tâche quotidienne. Il repose alors sur trois principes :

• la vision : le manager doit définir et expliquer clairement le sens des missions aux collaborateurs et la direction que souhaite prendre, à court et moyen terme, l'entreprise
• l'appropriation :  si le manager a su motiver ses troupes, ils s'impliqueront individuellement et collectivement dans le projet
• l'autonomie : une fois le projet compris et les collaborateurs pris au jeu, le manager doit les laisser le plus autonome possible dans leur tâche et insuffler un esprit d'entrepreneur afin qu'ils proposent de nouvelles idées.

Le management par l'empowerment, c'est donc l'inverse du micro-manager qui est sur le dos de ses collaborateurs. Cela améliore la productivité du service, favorise des prises de décisions rapides, engage les salariés, valorise la marque employeur et renforce la cohésion de groupe.