Emploi des seniors : et si c'était le salaire qui bloquait ?

Le cabinet de recrutement Robert Walters a interrogé les entreprises et les cadres pour tenter de comprendre ce qui freine l’embauche des profils seniors (à partir de 50 ans ou 55 ans). S’il en ressort un consensus sur les difficultés observées, il semble plus difficile de mettre en évidence les nœuds au sein des entreprises qui bloqueraient ces embauches.

Qu’est-ce qui bloque ?

Après la réforme des retraites et tandis que le gouvernement souhaite faire baisser les chiffres du chômage, le faible taux d’emploi des seniors revient régulièrement sur le devant de la scène depuis le début d’année 2023. Index seniors, temps partiel, aides à la formation… de nombreuses pistes ont été évoquées.

Mais d’après la dernière étude du cabinet Robert Walters, le handicap majeur de ces salariés expérimentés ne serait pas leur âge mais plutôt leur rémunération ! Selon 78% des entreprises interrogées, leur rémunération trop élevée serait le principal frein à l’embauche. Idem pour une très large majorité des cadres interrogés avec une proportion de 92%.

La forte rémunération des plus âgés en fin de carrière serait donc LE critère discriminant lors des processus de recrutement. En deuxième position, on retrouve l’usage des technologies et des nouveaux modes de travail. Une opinion beaucoup moins répandue (48% des entreprises et 30% des cadres) et qui varie fortement selon l’âge des répondants, les plus jeunes ayant moins confiance en leurs capacités sur ce plan.

Comment améliorer la situation ?

Pourtant, les profils seniors auraient peu l’occasion d’exprimer leurs prétentions salariales puisque 64% des cadres estiment que leurs candidatures sont bloquées dès la réception du CV. Une opinion également partagée par les entreprises dans une moindre mesure (44%) ! Paradoxal ?

En revanche, le point de vue diffère quant à la responsabilité du blocage. Pour les cadres, c’est au niveau des RH et des recruteurs que ça bloque (73%). Du côté des entreprises, on estime plutôt que ce sont les opérationnels qui freinent l’embauche de profils plus expérimentés (56%) quand ce n’est pas le faible nombre de candidatures qui en serait responsable (32%).

Et si les cadres comme les entreprises se renvoient la balle sur les causes de ces blocages, les deux groupes s’accordent pourtant à reconnaître les nombreuses compétences des seniors parmi lesquelles sont citées l’aisance relationnelle, la résistance au stress, le leadership, la fidélité ou encore le management.

Enfin, du côté des pistes mises en avant par l’étude pour faciliter l’embauche de ces profils, deux options fortes sont plébiscitées par les cadres comme par les entreprises : d’une part, une meilleure formation des recruteurs pour éviter les biais de discrimination, d’autre part, une communication plus transparente sur la rémunération dans les offres pour permettre à ces profils de postuler en toute connaissance de cause. Un dernier point sur lequel, à HelloWork, nous sommes d’accord !

Crédits photo : Halfpoint/stock.adobe.com