L’égalité femmes-hommes au travail, un levier de croissance pour l’économie mondiale

Et si pour améliorer la croissance mondiale, il suffisait de donner aux femmes les mêmes conditions d’égalité que les hommes, en matière de rémunération, de travail, d’accès à l’entreprenariat ou même de parentalité ? C’est le constat du rapport de la Banque mondiale publié lundi 4 mars, à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes. L’étude analyse les indicateurs d’égalité de près de 190 pays à travers le monde et dresse un constat plutôt alarmant, même si des progrès sont notables dans certains pays émergents.

92 pays n’ont pas encore de mesures pour imposer une égalité de salaire

Aujourd’hui, seuls 14 pays parmi les pays les plus développés donnent les mêmes droits aux hommes et aux femmes. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède. « Près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler n’ont toujours pas les mêmes droits juridiques que les hommes. Plus de la moitié d’entre elles vivent dans les régions d’Asie de l’Est et Pacifique », conclut le rapport.

Les progrès les plus notables en matière d’égalité viennent plutôt des pays de l’Afrique subsaharienne. Sept pays ont adopté des réformes positives en matière d’égalité hommes/femmes : le Benin, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Malawi, l’Ouganda et le Sénégal. La Côte d’Ivoire a ainsi levé des restrictions concernant l’accès à l’emploi des femmes, quand le Gabon impose une rémunération égale pour un travail égal.

Actuellement, 92 pays n’ont pas adopté de mesures visant à promouvoir l’égalité des rémunérations. En conséquence, la Banque mondiale estime qu’en moyenne, les femmes gagnent 7,7 dollars lorsque les hommes en perçoivent 10.

Le problème de la garde d’enfants demeure à l’échelle mondiale

« La majorité des experts s’accordent à dire que moins de la moitié des femmes sont à l’abri de la violence fondée sur le genre et que les femmes se heurtent à des obstacles importants après avoir eu des enfants. » Au niveau mondial, encore de trop nombreuses femmes n’ont pas accès à des services de garde d’enfants de qualité et d’un coût abordable. Sans surprise, ce sont les pays émergents qui sont en retard sur ces questions, tandis que les scores dans les pays développés sont plus élevés, avec une égalité des droits presque totale, notamment au Canada.

Cet enjeu de la garde d’enfant est pourtant essentiel pour permettre aux femmes d’avoir une activité professionnelle et donc d’acquérir leur indépendance économique dans de nombreux pays.

« La réduction des inégalités hommes/femmes, en matière d’emploi et d’entreprenariat, pourrait pourtant accroitre le produit intérieur brut mondial de près de 20% », conclut l’étude. « Aujourd’hui, à peine la moitié des femmes font partie de la population active mondiale contre près de trois hommes sur quatre. Ce n’est pas seulement injuste, c’est un véritable gâchis », estime Tea Trumbic, la principale autrice du document dans les colonnes du Monde. Le travail des femmes dans un contexte d’égalité professionnelle s’avère donc un enjeu majeur de développement pour les prochaines années.

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