Droit à la déconnexion : qu’en est-il pour les cadres ?

Le droit à la déconnexion en pratique

Les outils numériques ont bouleversé nos usages et ont rendu difficile la possibilité de se déconnecter complètement du travail. L’accès à sa boîte mail depuis son téléphone n’a jamais été aussi rapide, tout comme les nombreux outils de messagerie instantanée accessibles en quelques clics, que l’on soit chez soi ou à l’autre bout du monde. La possibilité de se connecter facilement (à ses collaborateurs, ses clients, etc.), rend logiquement plus difficile la déconnexion. Une problématique qui s’illustre par la hausse du stress, de la charge mentale professionnelle et des cas de burnout parmi les cadres.

Pour tenter de limiter l’impact néfaste de l’hyperconnexion, un droit à la déconnexion a été instauré le 1er juillet 2017. Il est défini par l’article L2242-8 du Code du travail qui dispose que les entreprises doivent mettre « en place (des) dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques, en vue d'assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale ». Seul bémol : si cette loi autorise les salariés à ne pas se connecter, elle ne prévoit pas de sanction pour les employeurs qui ne mettent pas en place des mesures de régulation concrètes. Chaque entreprise ayant ses propres usages, le législateur laisse donc le soin aux partenaires sociaux de trouver un accord sur le sujet avec la direction.

L’application de mesures permettant aux salariés de mieux déconnecter dépend donc de la bonne volonté des employeurs. Certaines entreprises comme Volkswagen par exemple ont instauré la désactivation automatique des envois de mails vers smartphones à partir de 18 h. 

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Quid des cadres ?

Les cadres sont les premiers concernés par l’hyperconnexion. Selon le baromètre Ugict-CGT – SECAFI publié en novembre 2020, ils sont 76 % à indiquer utiliser pour un usage professionnel les nouvelles technologies sur leur temps personnel. Plus encore, 69 % d’entre eux souhaitent disposer d’un droit à la déconnexion effectif. Dans les entreprises de moins de 200 salariés, ils sont 81 % à s’estimer être soumis à des durées excessives de travail (contre 70 % pour les entreprises de plus de 200 salariés).

Mais les cadres autonomes et dirigeants ont un statut particulier : puisqu’ils ne sont pas soumis aux horaires classiques de travail, on pourrait penser qu’ils échappent également au droit à la déconnexion. D’ailleurs, certaines chartes en entreprise les en excluent. Toutefois, le droit à la déconnexion est, par extension, un droit au repos. Pour un cadre extrêmement sollicité – même en vacances – il reste donc possible de faire valoir ce droit et miser sur le fait que l’employeur a l’obligation de prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé mentale de ses salariés ». Enfin, il est important de noter qu’un employeur ne peut pas obliger ses salariés (cadres compris) à travailler pendant leurs congés. 

Conseils pour réussir à déconnecter

Selon JuriTravail, en 2019, 93 % des Français considéraient le portable comme responsable de la connexion inévitable avec le travail (contre 28,5 % en 2017). Pour déconnecter complètement, il convient ainsi d’apprendre à s’éloigner de son téléphone. Cela passe notamment par :

• Désactiver les applications liées au travail

Gmail, Slack, Outlook, Teams… Pour ne plus penser au travail et résister à la tentation d’ouvrir votre boîte mail ou de vérifier ce qu’il se dit dans les échanges, vous pouvez désactiver les notifications, voire supprimer certaines applications le temps de vos congés. 

• Prévenir vos contacts

Pour ne pas subir de charge mentale et vous déconnecter du travail, définissez avec vos collaborateurs les cas d’urgence où ils sont autorisés à vous contacter et via quels outils (mails, messages, etc.). Pensez également à programmer un message automatique d’absence afin de prévenir vos contacts de vos congés. 

• Apprendre à déléguer 

Lorsque l’on gère des projets importants ou que l’on a un poste à responsabilités, la tentation est de rester connecté afin de s’assurer du bon déroulement des opérations. Apprendre à déléguer est ainsi capital pour partir en vacances sans être constamment inquiet de l’impact de votre absence. 

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