« Notre ambition est de créer un environnement où chacun peut être qui il est »

Au sein de leur entreprise, Colin et Audrey forment un excellent binôme. En plus de leur métier chez Rubix, leader de la distribution de fournitures industrielles et de services associés *, ils ont accepté d’enfiler la casquette de référents diversité-inclusion, et handicap.

Depuis mai 2022, Colin Lesueur est chargé de recrutement dans l’entreprise. « Je m’occupe principalement des recrutements sur les fonctions support ainsi que dans nos centres d’expertise. Je suis également référent diversité et inclusion depuis la fin d’année dernière », explique-t-il. De son côté, Audrey Delamotte a rejoint le groupe en août 2021, comme juriste en droit social. « C’est la partie juridique du département RH. J’ai commencé comme référente handicap vers janvier 2022, au moment où on a vraiment lancé le sujet », précise-t-elle.

« Un sujet porteur de valeurs dans l’entreprise »

Tous deux se sont engagés par sensibilité pour ces questions. Pour Colin, tout est parti d’un échange avec sa responsable : « Au départ, l’idée c’était de dire : « Moi j’estime que c’est un sujet important, qu’est-ce qu’on peut faire à l’échelle de l’entreprise ? ». Chez Rubix, on a la chance d’être dans un environnement au sein duquel nos responsables, et même plus haut, sont ouverts aux propositions et à l’écoute des différentes idées. J’ai été d’ailleurs étonné de la vitesse à laquelle cela a évolué ! » raconte-t-il.

Une rapidité en partie imputable à la voie ouverte par la référente handicap : « J’ai toujours eu une sensibilité sur ce sujet, indique Audrey. J’ai d’ailleurs travaillé dans une entreprise de transport de personnes en situation de handicap. Six mois après mon arrivée chez Rubix, la référente sur le sujet est partie et ma responsable a tout de suite pensé à moi pour prendre le relais. J’ai accepté avec plaisir ! On a toujours voulu en faire un suivi et on a été contactés par l’Agefiph** dans la foulée. C’est un sujet porteur de valeurs dans l’entreprise et c’est pour cela que j’ai voulu m’engager. » 

« Cela nous a fait prendre conscience qu’on pouvait s’améliorer » 

Sur la partie handicap, un diagnostic est lancé par le cabinet JLO, mandaté par l'Agefiph, d’octobre 2022 à juillet 2023. Son objectif ? « Faire un état des lieux des choses déjà mises en place, comme la sensibilisation ou l’accès aux chèques Cesu (chèque emploi service universel), par exemple. Cependant, nous n’avions pas encore de politique clairement définie en la matière. Le diagnostic nous a donné une feuille de route plutôt complète sur les thématiques à travailler en termes de secteur adapté et protégé, de sensibilisation, de formation ou encore de communication », éclaire Audrey.

Côté recrutement, de nombreuses avancées ont eu lieu en fin d’année dernière, « en collaboration avec des organismes qui touchent un public, principalement, de travailleurs en situation de handicap, complète Colin. Nous avons noué un partenariat avec handicap.fr et leurs salons de recrutement Hello handicap auxquels nous avons participé à plusieurs reprises. On s’est aussi rapprochés d’Humando, qui s’occupe du volet social de l’insertion, des réfugiés par exemple, mais également sur la partie handicap. »

Les offres d’emploi du groupe ont aussi été retravaillées en ce sens, « avec un petit paragraphe plus détaillé sur la partie inclusion-diversité, continue le chargé de recrutement. Le partenariat avec handicap.fr nous a fait prendre conscience qu’on pouvait s’améliorer. Notre première approche est désormais par téléphone et non par visio, afin de rassurer les personnes en situation de handicap qui redouteraient ce moment. Cela nous a poussés à nous adapter encore plus, car nous sommes déjà très flexibles. »

« Des petites actions qui ont leur importance »

Autre partenariat, celui noué depuis le début d’année 2024 avec l’athlète handisport Flora Vautier. La pongiste nîmoise, triple championne de France de Handi ping ou para tennis de table, a remporté la médaille de bronze en double mixte cet été, à Paris. De son côté, l’entreprise a participé au financement de son matériel et à ses déplacements avant les compétitions. « Flora nous a beaucoup apporté, glisse Colin. Elle est venue au siège pour la signature du partenariat, elle nous fait des petites vidéos update et de sensibilisation. Les équipes l’ont soutenue et encouragée. »

Toujours sur la partie handicap, Rubix a participé à son premier DuoDay au mois de novembre. Le principe ? Accueillir, le temps d’une journée, une personne en situation de handicap en duo avec un professionnel volontaire. Au programme : une découverte du métier et une immersion dans l’entreprise. « Nous avons concrétisé neuf duos dans toute la France. C’était notre premier, on fera plus l’année prochaine ! insiste Audrey. On a d’ailleurs repris en stage deux des stagiaires venus à cette occasion. »

En plus de participations à des événements externes, pour renforcer la visibilité de l’entreprise sur les questions du handicap, la Mission Handicap a développé sa communication interne. « Nous avons annoncé cette démarche via notre émission interne, dédiée aux collaborateurs. Ce sont des petites actions mais qui ont leur importance, poursuit-t-elle. On a créé un encart dédié dans notre livret d’accueil et notre intranet, afin que les personnes qui en ont besoin puisse retrouver les informations qui leur sont utiles, comme les demandes RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), par exemple. On fait également pas mal d’accompagnement sur les aménagements de postes. Les collaborateurs savent désormais vers qui se tourner pour ce type de demandes. »

« Réfléchir à ce que l’on peut mettre en place »

Côté diversité et inclusion, « tout reste à faire, c’est ça qui est challengeant ! commente Colin. Pour l’instant, on est plus sur un état des lieux et une structuration d’action, même si certaines choses ont déjà été lancées en début d’année. On a, par exemple, diffusé une petite vidéo à destination des collaborateurs, pour informer tout le monde sur le fait que Rubix se mobilise sur ces thématiques. La suite se fera avec le groupe de travail ! »

Composé d’une quinzaine de personnes issues de différents services, ce groupe est inspiré des avancées sur la partie handicap. « On est là pour réfléchir à ce que l’on peut mettre en place. On se dirige notamment vers la création d’un réseau d’ambassadeurs afin que les agences soient relais de la sensibilisation, de l’information. On étudie aussi la possibilité d’un diagnostic avec des partenaires extérieurs », ajoute-t-il. Les idées fusent aussi côté sensibilisation : « On n’a pas encore tranché sur le format, mais on étudie plusieurs pistes, que ce soit du e-learning ou de la formation interne. »

« On donne la parole aux collaborateurs »

L’inclusion concerne tous les publics, et Rubix a déjà, avant de se pencher officiellement sur le sujet, mené de nombreuses actions en ce sens, souligne Colin : « On est bien avancés sur la parité femme-homme, par exemple, avec un index de l’égalité professionnelle de 89/100. Sur la partie insertion professionnelle des jeunes, on mène une politique d’apprentissage conséquente puisqu’on recrute, chaque année, entre 100 et 150 jeunes dans nos agences et au siège. Il y a aussi un travail qui est mené sur l’emploi des seniors et la transition vers la retraite. »

Le gros du dossier reste la sensibilisation. « Sur le handicap mais aussi les origines, la religion, l’identité de genre, l’orientation sexuelle… Tout ce qui peut faire partie de l’inclusion-diversité. On est ouvert ! Notre ambition est de créer un environnement où chacun peut être qui il est, peu importe qui il est. C’est pour cela que l’on donne la parole aux collaborateurs. On a plein d’idées, maintenant il faut y aller étape par étape ! » insiste Colin.

En tant que référents, Audrey et Colin sont à l’écoute des collaborateurs sur les sujets qu’ils portent. Plus tard, d’autres dispositifs seront mis en place, sous l’impulsion du groupe de travail. Pour le moment, une adresse mail dédiée a été créée afin de joindre le binôme de manière anonyme, confidentielle et un service externalisé, via un numéro spécial, recueille la parole des collaborateurs qui en ressentent le besoin. « Désormais, je pense qu’ils se disent que c’est un sujet important pour la direction. On a plus confiance pour parler et être libre d’être qui on est. Les choses se font de manière plus naturelle, même si on est au début. L’idée est que ça avance et que ça devienne un non-sujet, et ce qui est génial, c’est qu’il y a un boulevard pour faire des choses ! » conclut Colin.

* Rubix est présent en France et en Europe.

** Association de gestion de fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées