Déconnexion : un droit « effectif » réclamé par 69 % des cadres
69 % : c’est la part des cadres qui réclament aujourd’hui un « vrai » droit à la déconnexion.

Ce chiffre issu du dernier baromètre ViaVoice et Secafi pour l’Ugict-CGT révèle une problématique récurrente chez les cadres : la difficulté de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Décryptage.
Charge de travail : que disent les cadres aujourd’hui ?
Le baromètre sur « Ce que veulent les cadres » a été mené en novembre 2020. Son but ? Les interroger sur leurs préoccupations en cette période de crise sanitaire. Résultats : après avoir été extrêmement sollicités par leur entreprise pour maintenir les objectifs malgré les confinements, ils aspirent aujourd’hui à « travailler et vivre autrement ».
Autrement… mais pourquoi ? Si le droit à la déconnexion a toujours été une préoccupation pour les cadres, son application est aujourd’hui plus que jamais réclamée. Selon les salariés interrogés, la charge de travail ne fait qu’augmenter, parallèlement au temps consacré à leurs missions. En cause : la réorganisation des process pour garantir la continuité de l’activité et la santé de leurs équipes. Du temps de travail supplémentaire qui a – forcément - fini par empiéter sur leur vie privée.
Preuve en est :
- 76 % des cadres déclarent être connectés en dehors de leur temps de travail ;
- 61 % estiment que leur charge de travail s’est accrue par rapport à l’année précédente ;
- 53 % considèrent que leur temps de travail a également augmenté ;
- 39 % disent travailler plus de 45 heures par semaine et 59 % pendant leurs jours de repos.
Si ces constats sont généraux et concernent les cadres de tous horizons, qu’importent la taille de l’entreprise, le domaine professionnel et le secteur d’activité (public ou privé), certains salariés sont toutefois plus exposés. Le sondage révèle, en effet, qu’au sein des entreprises de moins de 200 salariés, 81 % des cadres déclarent être soumis à des durées excessives de travail, contre 70 % dans les structures de plus de 200 salariés.
Des cadres épuisés et peu représentés : quelles solutions ?
Quand la sphère privée est absorbée par la vie professionnelle, les risques pour la santé s’aggravent. Un droit à la déconnexion effectif passe par une prise de conscience de l’administration, mais pas seulement. Le baromètre souligne qu’il existe aujourd’hui un réel défaut de représentation syndicale et de négociation d’accord avec les syndicats pour défendre ce droit, notamment dans les petites entreprises. Or, l’exposition à des durées excessives du temps de travail ne fait qu’augmenter.
Depuis le 1er janvier 2017, l’article L2242-8 du Code du travail impose pourtant une obligation de négociation… sauf si l’employeur l’inscrit lui-même dans une charte unilatérale. Pour rendre la loi plus efficace et dissuasive pour l’entreprise, l’Ugict-CGT propose notamment :
- qu’un salarié ne puisse pas être contacté en dehors de son temps de travail ;
- la limitation du forfait jours aux cadres réellement autonomes ;
- la majoration des heures supplémentaires à 25 % et 50 % ;
- une négociation dans chaque entreprise sur l’usage des outils numériques ;
- une 6e semaine de congés payés ;
- l’obligation de respecter la durée maximale de travail journalier/hebdomadaire avec un système d’alerte si dépassement.
Quid de la reconnaissance salariale ?
Ce mécontentement est accentué par un manque de reconnaissance salariale. Si la charge et le temps de travail ont en effet augmenté, cela n’a pas été le cas des rémunérations. D’après le baromètre, plus d’un cadre sur deux exprime sa colère à ce sujet : ils ont dû faire preuve d’une implication plus importante, alors même que les accords de performance collective et le chantage à l’emploi ont justifié l’austérité salariale.
En 2020, les cadres se sont ainsi estimés « non reconnus » sur le niveau de leur salaire par rapport à :
- leur degré d’implication (pour 62 % d’entre eux) ;
- leur charge de travail (57 %) ;
- leur temps de travail réel (56 %) ;
- leur qualification (49 %) ;
- leurs responsabilités (45 %).
Le saviez-vous ?
L’Ugict-CGT est une structure professionnelle créée en 1963 par la CGT. Son rôle : permettre aux 80 000 Ingés, Cadres et Techs affiliés de définir leurs revendications et de décider de leurs actions. Contrairement aux organisations corporatistes concentrées sur une frange du salariat, l’Ugict-CGT participe à la construction des solidarités entre les différentes catégories de salariés.
Crédit Photo : alexugalek/stock adobe.com
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