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En chiffres : la mixité des métiers, ce n’est pas gagné

Par Laura Lamassourre Publié le

Alors que certains secteurs peinent à trouver des candidats, de nombreux métiers restent marqués par une forte uniformité de genre. Décryptage.

En chiffres : la mixité des métiers, ce n’est pas gagné
Ah, les clichés... © Hellowork

N’en déplaise aux optimistes, l’égalité de place des hommes et des femmes sur le marché du travail reste toujours à atteindre. A grand renfort de politiques en faveur de l’égalité, l’Etat comme les entreprises peinent à mettre à mal des siècles de différenciation. Salaire, temps de travail, charge mentale, maternité, évolutions hiérarchiques… les travailleuses continuent (et continueront) de réclamer la place qui leur est due dans les entreprises. Dans une période économique incertaine, la mixité des métiers peut être bénéfique à tous. On vous explique les chiffres.

Un métier, un genre

Pour son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre, France Travail a dénombré plus de 2,4 millions de projets de recrutement et révèle (sans grande surprise) que les secteurs de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, de l’industrie ou encore du transport sont particulièrement touchés par le manque de salariés. Or, au regard des données les plus récentes de l’Insee sur les professions par sexe, les écarts d’effectifs hommes et femmes sont encore très importants dans de nombreuses professions des secteurs pénuriques (voir le graphique ci-dessous).

graphique en barres écart de genre dans les professions en France
© Hellowork

On comptait, par exemple, en 2023, 329 200 secrétaires femmes contre 16 300 hommes ou encore 173 100 aides à domicile, aides ménagères, travailleuses familiales contre 11 300 hommes à faire le même métier.

Entre les catégories sociales, une évolution à deux vitesses

Des statistiques qui s’expliquent par de nombreux facteurs. A la fin des années 1980, le ministère du Travail calculait l’indice de ségrégation professionnelle à 56, ce qui signifie que 56 % des femmes devaient changer d’emploi pour atteindre une répartition équitable entre les sexes. En 2011, année la plus récente pour laquelle le gouvernement a fourni des données, cet indice était de 52.

Dans une étude menée pour la Dares et publiée en 2019, Karine Briard interroge le lien entre la ségrégation professionnelle et le travail à temps partiel. La chercheuse évoque une norme de temps complet dans les métiers masculinisés ou mixtes et de temps partiel, dans les métiers féminisés. « Celles-ci peuvent se justifier par la nature des activités exercées, mais aussi résulter de pratiques professionnelles implicites ou d’une gestion de la main-d’œuvre différenciées selon le sexe numériquement dominant dans le métier », peut-on lire dans le résumé de la publication.

graphique écart salaire équivalent temps plein hommes femmes
© Hellowork

Le temps partiel ne touche également pas les catégories sociales de manière homogène : « S’ils exercent un métier à prédominance féminine, les femmes et hommes ouvriers et employés sont plus souvent à temps partiel, choisi ou contraint. Dans ces métiers, les femmes cadres et professions intermédiaires sont, elles, plus souvent à temps partiel par choix et moins souvent à temps partiel contraint, comme leurs homologues masculins. »

Je pense que le syndrome de l’imposteur est très féminin
Suzanne, Senior Manager dans la tech

L’Observatoire des inégalités expliquait la diminution progressive de l’indice de ségrégation, bien que faible, par « une conjonction d’effets, parfois de sens contraire », dans un article sur la mixité des métiers, publié en 2022. Selon l’organisme indépendant, la transformation de la structure des emplois a entravé la mixité. En effet, certains postes, tels que les assistantes maternelles ou ceux liés à l’informatique, ont connu une croissance significative en termes d’effectifs, ces secteurs étant majoritairement occupés par un seul genre. D’autre part, la mixité s’est améliorée dans certains métiers : il y a désormais davantage d’hommes parmi les agents d’entretien et les vendeurs qu’au début des années 1980. Le nombre de femmes cadres dans le secteur bancaire et de l’assurance a aussi augmenté. Enfin, certains métiers, comme ceux des cadres en services administratifs et financiers, deviennent à la fois plus nombreux et plus mixtes, ce qui contribue grandement à la baisse de la ségrégation.

bon à savoir

En 2023, le revenu salarial moyen des femmes dans le privé était inférieur de 22,2 % à celui des hommes. Cette disparité peut être attribuée en partie à la quantité de travail annuel moins importante des femmes, qui sont non seulement moins souvent employées pendant l’année, mais aussi plus souvent à temps partiel. Et, même si elles travaillent autant d’heures que les hommes, leur salaire moyen reste inférieur de 14,2 % (voir graphique plus haut).

De même, note l’Observatoire, ces évolutions ne touchent pas uniformément les catégories sociales. Par conséquent, on observe peu de changement, en bas de l’échelle, depuis 40 ans : « Les employés sont toujours à 75 % des employées et les ouvriers à 80 % des ouvriers. En revanche, la part des femmes a doublé de 21 % à 42 % chez les cadres, ce qui constitue une évolution majeure. »

La mixité : ça s’en va, et ça revient

Les stéréotypes de genre au sein de certaines professions semblent ainsi indéboulonnables alors que d’autres métiers se féminisent sous l’impulsion potentielle de l’accès aux études. En effet, selon les dernières données de l’Insee, parmi les personnes âgées de 25 à 64 ans, les femmes sont plus diplômées que les hommes : 54 % d’entre elles sont diplômées du supérieur, contre 41 % des hommes.

Les métiers de la médecine, par exemple, se sont rapidement féminisés : « Tandis que les générations parties à la retraite entre 2012 et 2025 étaient majoritairement masculines, les générations entrantes depuis 2012, nombreuses car bénéficiant d’un numerus clausus relevé, sont majoritairement féminisées. Ainsi, 50 % des effectifs sont des femmes au 1er janvier 2025, après 41 % au 1er janvier 2012 », constatait récemment la Drees.

A contrario, les hommes se sont peu tournés vers des métiers féminisés ces dernières décennies et ont même quitté des professions autrefois mixtes. L’Observatoire des inégalités cite notamment l’exemple des enseignants et des professions paramédicales : les hommes n’occupent plus que 35 % des postes.

De la légalité des offres d’emploi

Avec pour objectif de prohiber toute forme de discrimination et promouvoir l’égalité des chances entre les candidats à un emploi, la loi a inscrit dans le Code du travail l’interdiction de faire référence à de nombreuses caractéristiques comme l’origine, le sexe, l’orientation sexuelle, le handicap, la religion ou encore les opinions politiques sur les offres d’emploi.

Cette interdiction s’applique à toutes les formes de publicité concernant une embauche, peu importe les caractéristiques du contrat de travail envisagé. Par conséquent, l’offre doit être formulée de manière à indiquer clairement qu’elle s’adresse à la fois aux hommes et aux femmes. C’est pour cela que l’ensemble des offres d’emploi que vous consultez sur Hellowork.fr sont accompagnées de la mention « H/F ».

A ce titre, toutes les opportunités d’emploi dits « masculins » sont ouvertes aux femmes, et inversement. Au mois de septembre, on comptait :

  • Conducteur routier : près de 19 000 offres
  • Secrétaire : plus de 25 000 offres
  • Ingénieur : 53 000 offres
  • Aide à domicile : 25 000 offres
  • Chauffeur livreur coursier : 3 000 offres
  • Maçon : 13 500 offres
  • Agent de sécurité : 22 000 offres
  • Employé administratif : 10 000 offres
  • Technicien de maintenance : 41 500 offres
  • Comptable : 53 000 offres
  • Mécanicien automobile : plus de 12 000 offres
  • Manutentionnaire : 6 300 offres
  • Cariste : 13 300 offres
  • Magasinier : 7 000 offres
  • Cuisinier : 8 400 offres
  • Commis de cuisine : 3 000 offres

Encourager la mixité, c’est aussi montrer que c’est possible. Nous avons ainsi recueilli de nombreux témoignages de femmes qui ont osé se lancer dans un métier ou secteur dominé par les hommes : malgré certaines difficultés, elles sont aujourd’hui fières de leur carrière. Découvrez le portrait de Léa, apprentie mécanicienne auto, ainsi que de nombreux autres articles Hellowork sur la thématique de l’égalité professionnelle.

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