Au resto, des CVs en guise de sets de table

Ce n'est pas la première du genre, mais la démarche, initiée par Pôle Emploi et le Crédit Agricole, reste originale. Dans les faits, 60 profils ont été sélectionnés par Pôle Emploi. Ils sont diffusés depuis lundi dernier dans presque 70 restaurants du Centre Bretagne (Carhaix, Châteauneuf-du-Faou, Huelgoat, Rostrenen, Callac et Maël-Carhaix) sous la forme de 60 000 set de table. Sur chaque set de table sont imprimés plusieurs mini-CVs, avec le prénom du candidat et un rapide descriptif de son expérience et surtout de ses compétences, ainsi qu'une adresse mail pour contacter Pole Emploi. La même opération se déroule à Lamballe, avec 49 profils sélectionnés et 14 000 set de tables distribués. Aucune photo ou nom de famille n’apparaît dans les mini CVs, afin de limiter les risques de discrimination à l'embauche.

Atteindre le marché caché

L'idée est en fait de permettre aux demandeurs d'emploi de s'attaquer au marché caché de l'emploi. Ce marché correspond l'ensemble des offres d'emploi qui ne font pas l'objet d'une diffusion publique. Certains estiment que le marché caché représente 70% des opportunités d'emploi. Le mini CV / set de table permet donc de toucher d'éventuels recruteurs, d'une manière suffisamment originale pour attirer l'attention. Pour Pole Emploi, cette démarche est d'autant plus pertinente. En effet, pour certains types de métiers, les recruteurs ne passent traditionnellement pas par Pôle Emploi. L'organisme se retrouve donc avec des candidats mais très peu d'offres.

Un précédent positif en Bretagne

L'année dernière, ce type d'initiative avait été mise en place, encore du côté de Lamballe, et toujours sous la supervision de Pôle Emploi et du Crédit Agricole. 100 CVs avait été ainsi diffusés tout en générant l’enthousiasme des restaurateurs partenaires. Le retour d'expérience a été plus que positif. 70% des candidats avaient pu trouver un emploi. Un bon point pour le retour à la vie professionnelle, même si la durée de 80% des contrats décrochés ne dépassait pas 6 mois.

> 96% des salariés bretons pensent qu'il fait bon vivre en Bretagne