Pourquoi le CV de Michel Barnier a-t-il été retenu par Emmanuel Macron ?

Un profil senior et polyvalent

Ça ne vous a peut-être pas échappé, Michel Barnier a une carrière politique riche et diversifiée, avec des expériences au niveau territorial, national et européen... ce qui en fait une perle rare dans le vivier de candidats à avoir postulé à Matignon. 

Il a été ministre à plusieurs reprises et sous plusieurs gouvernements (Environnement, Affaires européennes, Affaires étrangères), commissaire européen au marché intérieur et aux services, et a travaillé dans différentes administrations françaises et européennes. Cette expérience variée lui confère une connaissance approfondie de la politique intérieure et européenne. 

Un parcours de vétéran qui lui vaut même d’être surnommé le “Joe Biden français”… bien qu’il ait 8 ans de moins que le futur ex-président américain. Celui qui est entré en politique en 1973 a en tout cas un profil qui contraste avec celui de son prédécesseur, plus jeune de 37 ans !

Expériences à l’étranger 

Michel Barnier est principalement connu pour son rôle de négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit, une expérience significative puisqu’elle s’est étalée sur cinq années, de 2016 à 2021. Certains le voyaient même succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

Si la scène internationale est en général le pré-carré du président de la République et que Michel Barnier aura déjà beaucoup à faire au niveau national, son expérience européenne et sa capacité à rassembler autour d'une vision commune seront des atouts précieux dans la politique intérieure, souvent marquée par des divisions et des débats polarisants.

Capacités de négociation

Son rôle de négociateur en chef pour le Brexit a évidemment mis en lumière ses compétences en gestion de crise… Surtout quand on connaît l’ampleur du cataclysme que représentait le retrait du Royaume-Uni de l’UE. 

Mais Michel Barnier a d’autres faits de négociations à faire valoir dans son CV : il a notamment participé à l'élaboration du traité d’Amsterdam en 1997, une étape importante de la construction européenne. S’il sait établir le dialogue et trouver des compromis auprès de ses homologues politiques, il aussi su participer aux négociations avec des groupes armés (en l'occurrence, irakiens) : ministre des Affaires Étrangères de 2004 à 2005, il prend part à la libération des journalistes otages Christian Chesnot et Georges Malbrunot, puis de Florence Aubenas (même si celle-ci sera officiellement libérée sous le mandat de son successeur). 

Expert du consensus

Gaulliste progressiste, Michel Barnier n’est pas vraiment connu pour déclencher de vives passions, et sait ne pas se mettre les gens à dos. Illustration : il est un des rares politiciens à s’être fait applaudir par les 27 pays membres de l’UE. À Bruxelles, il est connu comme étant capable de s’entendre avec tout le monde, même avec le très provocateur président hongrois Viktor Orban.

Centre d'intérêt : sportif

La carrière politique de Barnier est étroitement liée au sport, et pour cause : c’est sous sa présidence au conseil général de la Savoie qu’Albertville obtient l’organisation des Jeux d’hiver de 1992, dont il co-présidera le comité d'organisation (avec le triple champion olympique de ski alpin Jean-Claude Killy). Une campagne victorieuse dans laquelle il se lance dès 1982, et qui restera comme son premier fait d’arme. Un bel atout dans le CV, de quoi la jouer nostalgique en entretien !