Dans les coulisses de Gentle Mates : quels métiers de l'ombre façonnent le succès d'un club esport ?
Immersion aux côtés des métiers de l'ombre chez Gentle Mates, l’un des clubs esport les plus prometteurs de France, avec Dior, Pierre et Richard.

L'esport, ou « sport électronique », c'est la pratique compétitive de jeux vidéo. Aujourd'hui, il rivalise avec les sports traditionnels : des athlètes surentraînés s’affrontent, des supporters vibrent dans les arènes ou derrière leurs écrans, et chaque partie devient un véritable show. Dans cet écosystème en plein essor, le club Gentle Mates, fondé en 2023 par les créateurs de contenus Squeezie, Gotaga et Brawks, s'est imposé comme l'une des meilleures équipes de France. Derrière les projecteurs et les caméras, une équipe de passionnés travaille sans relâche pour transformer chaque match, chaque live, chaque interaction, en une expérience unique pour les fans. Plongeons dans les coulisses de Gentle Mates à la rencontre de Pierre, Dior et Richard. Une immersion au cœur de l’esport qui va bien au-delà du jeu vidéo.
« On s'amuse toujours plus au travail quand ça découle d'une passion »
Pierre, c'est le directeur de contenu de Gentle Mates. On le surnomme Rizo : c'est son pseudo quand il joue. Depuis septembre 2023, il est chargé de vérifier que toutes les vidéos du club correspondent bien à la vision des trois dirigeants : Squeezie, deuxième youtubeur de France, Gotaga, joueur professionnel français le plus titré sur Call of Duty, et Brawks, un acteur majeur de l'esport français. Ce jour-là, il nous emmène dans la préparation du tournage d'un live horreur.

Un tournage chez Gentle Mates, ça ressemble à quoi ?
Un « live », c'est la diffusion d'une vidéo en direct, qui prend vie sur des plateformes comme Twitch ou Youtube. « On va installer le matériel pour préparer un live sur le thème d'Halloween : micro, ordinateur, caméra… Il faut que tout soit parfait ! », se réjouit Rizo. Que va-t-il se passer concrètement ? Trois personnes joueront à un jeu d'horreur, plongés dans l'obscurité. Rizo a prévu quelques subtilités, comme un membre de l'équipe, déguisé en faucheuse, qui surgit soudainement dans leur dos. Les principaux concernés ne sont évidemment pas au courant. « On sait que certaines personnes ont peur, et leurs réactions sont toujours marrantes. »
Au travail ! Rizo et son équipe réfléchissent à la configuration. Comment créer l'effet de surprise ? Où positionner les caméras ? Quels micros utiliser ? « Il faudrait mettre la table dos à la verrière. C'est parfait pour notre cadre de caméra : on aura les joueurs et on verra les comédiens arriver derrière. Les joueurs porteront un casque pour les isoler du bruit autour », propose-t-il. Au moment de transporter le matériel, Rizo peut s'appuyer sur une particularité intéressante de l'immeuble : « On nous surnomme la luxueuse, et c'est vrai, on a un ascenseur pour transporter le matériel. Attention, ça reste quand même physique ! », rigole-t-il. L'installation, c'est sa partie geek. Rizo adore les caméras, gérer les micros, et tout ce qui gravite autour. Grâce à ses connaissances et à son expérience, il sait exactement quel appareil utiliser pour tel effet ou telle production. Mais quel chemin l’a mené chez Gentle Mates ?
De la télé en ligne à l'esport : le parcours d'un passionné d'audiovisuel
Une fois son bac en poche, Rizo s'est orienté vers une licence art du spectacle et cinéma, suivie d'une licence professionnelle dans l'audiovisuel, enrichie par des stages, des rencontres et du travail associatif sur son temps libre. Il est devenu directeur technique multicaméras pendant sept ans sur une télé en ligne (web TV), avant de poursuivre sa carrière chez Gentle Mates. « J'ai eu pas mal de chance. Je suis passionné d'audiovisuel, de nouveaux médias et d'Internet. Le jeu vidéo coche toutes les cases. Il y a beaucoup d'histoires à raconter et de spectacles à créer », raconte-t-il. Que ce soit pour des tournages, en direct ou enregistrés, Rizo doit s'occuper de la mise en image du club, comme dans un sport traditionnel. Une seule différence : ils sont leurs propres diffuseurs.
Son objectif ? Faire connaître Gentle Mates à un large public. « Je veux qu'on puisse regarder les vidéos en famille, sans que les parents ou la petite sœur aient envie de zapper. Les joueurs de jeux-vidéo sont des athlètes comme les autres : ils s'entraînent sportivement, physiquement et psychologiquement. C'est mon boulot de retranscrire cette partie-là », conclut Rizo.
« Le plus beau moment dans ce métier ? Voir les fans avec le maillot »
Rizo n'est évidemment pas tout seul dans l'équipe. Gentle Mates, c'est une trentaine de collaborateurs, avec une moyenne d'âge d'environ 28 ans, dont Dior, responsable commercial à seulement 25 ans. Son rôle est de gérer les partenariats : il « embarque les marques dans cette aventure, veille à ce qu'elles correspondent bien à nos valeurs » et s'assure qu'elles créent un impact positif chez les fans. À quoi ressemble sa journée, concrètement ?

Dans les coulisses d'une journée avec Dior
Quand Dior arrive au bureau, il commence par vérifier ses nombreux mails. « Je prends mon carnet et mon stylo, encore à l'ancienne, et je me fais une liste des tâches pour ma journée », raconte-t-il. « J'ai aussi plusieurs réunions pour planifier les stratégies avec les partenaires. C'est quasiment la même chose après la pause déjeuner », explique-t-il. À votre avis, dans combien de conversations téléphoniques Dior doit-il interagir ? La réponse est… une trentaine ! Cette dimension relationnelle peut donc être fatigante mentalement. Lorsque Dior rentre chez lui, il prend plaisir à souffler et à se déconnecter totalement de son travail, ce qui lui permet de maintenir un équilibre sain : « Le plus dur à gérer dans ce métier ? La charge mentale ! Il faut prendre le temps de développer ses compétences personnelles, de se déconnecter et de prendre soin de soi pour ne pas se retrouver dans une boucle infernale. » Couper son téléphone, planifier des sessions à la piscine, regarder un film, cuisiner… Dior ne laisse rien au hasard pour préserver son bien-être, et être le plus performant possible dans son secteur.
Esport et business : la compétition sans manette de Dior
Dans un club esport, la vente de produits (maillots…) et les partenariats sont les deux sources de revenus principales. Le responsable commercial est alors très important pour assurer la stabilité de la structure. « Si on atteint nos objectifs commerciaux à la fin de l'année, c'est ce qui peut faire la différence dans les comptes. La rentabilité du club dépend en parti de notre pôle. Il faut faire attention à ce que l'on dit et à ce que l'on fait pour ne pas arriver à un point de non-retour dans les négociations. » La pression est là, mais elle stimule Dior et le pousse à donner le meilleur de lui-même.
Dans l'univers de l'esport, il n'y a pas que les joueurs qui s'affrontent. Une « compétition saine » se joue en coulisses entre les métiers de l'ombre de chaque équipe. Quels partenaires les clubs ont-ils signé ? Lesquels pourraient-ils aller chercher ? Dior scrute chaque mouvement avec attention. Heureusement, car il semblerait qu'il soit bien plus efficace en tant que commercial qu'avec une manette entre les mains !
Une passion d'enfant, un métier dans l'esport
Faut-il être bon aux jeux-vidéo pour rejoindre Gentle Mates ? « J'ai un niveau terriblement nul ! J'ai même été baptisé le joueur le plus nul de toute l'équipe Gentle Mates ! », rigole-t-il. Cela ne l'a pas empêché de faire du gaming sa passion, depuis tout petit. Dior a découvert cet univers à l'âge de six ans, lorsque son père lui a offert une PlayStation et un jeu de foot. Ce n'est que sept ans plus tard qu'il fait ses premiers pas dans l'esport, grâce au jeu Call of Duty. Et pourquoi ne pas lier sa passion à son futur métier ? Dior se lance ensuite dans des études de management commercial et marketing, puis se spécialise en stratégie numérique. Après huit ans d'expériences dans l'esport, il rejoint finalement Gentle Mates en tant que responsable commercial. « Je suis conscient de la chance que j'ai de faire un métier passion, et d'en vivre. Chez Gentle Mates, on vit au quotidien cet esprit familial, ça donne envie de tout donner pour le club », explique-t-il, avant de poursuivre. « Le plus beau moment dans ce métier ? Voir les fans avec le maillot. Il n'y a rien de plus agréable que de les voir s'amuser et profiter. Chacun porte fièrement le maillot, et voir tous les partenaires y apparaître, c'est très gratifiant pour un commercial », conclut-il.
« Il faut être curieux pour devenir un bon product owner »
Le « métier passion », c'est ce qui semble être le dénominateur commun de tous les salariés de Gentle Mates, dont Richard, 25 ans, product owner. C'est au collège qu'il a découvert League of Legends, un jeu dans lequel l'équipe est aujourd'hui engagée. « J'étais très curieux, mais pas au point de m'imaginer travailler dans cet univers », se rappelle-t-il. Après plusieurs stages dans le secteur de la tech et de l'esport, ainsi qu'un diplôme dans ce domaine en poche, Richard a entamé sa première expérience professionnelle chez Gentle Mates, il y a trois mois. Mais un product owner, c'est quoi en fait ?

Derrière l'application mobile, que se cache-t-il ?
Ce terme anglophone peut interpeller, mais il est assez simple à comprendre. Dans une entreprise comme Gentle Mates, on ne se contente pas seulement de diffuser les matchs : tout un écosystème technologique gravite autour, sur lequel travaille Richard. Son rôle est de se tenir informé des nouveaux outils et de les intégrer ou non, de manière intelligente, à la structure. « Il y a une évolution permanente dans ce secteur, il y a donc aussi un enjeu de se former en continu pour être à la hauteur techniquement. Je pense qu'il faut être curieux pour devenir un bon product owner. » Pour améliorer l'application Gentle Mates, Richard veille également à inclure les fonctionnalités que les fans désirent : s’il est fier de voir ses idées se concrétiser, il l’est d’autant plus lorsque les supporters sont satisfaits. Richard a d'ailleurs une particularité : il n'a pas commencé son parcours professionnel dans l'esport. Cette polyvalence lui permet d'enrichir Gentle Mate avec des idées innovantes, provenant d'autres secteurs que le gaming.
Penser différemment pour cultiver sa créativité
Afin d'être performant et innovant, il n'hésite pas à sourcer son inspiration ailleurs, loin de l'univers gaming. « Je m'inspire de secteurs qui n'ont rien à voir ! Si l'on cherche seulement chez nos concurrents, je pense qu'on reste dans une bulle et qu'on n’ira pas bien loin. Il faut être ouvert à tous les environnements », pense-t-il. C'est sa passion pour le club qui le pousse à entretenir sa curiosité et à se lever chaque matin, sans oublier ses relations avec ses nouveaux collègues. « C'est très motivant de travailler avec une équipe jeune et ambitieuse, dans une bonne ambiance. Travailler dans un environnement qui te passionne et où tu as un réel impact, c'est super ! », conclut le jeune product owner.
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