Demander des congés anticipés pour l'été : comment faire ?

Vous avez été embauché il y a quelques semaines et vous souhaitez prendre des vacances dès cet été ? Mais vous êtes là depuis moins d’un an et vous n’avez pas accumulé assez de congés payés… Les congés anticipés sont là pour ça !

Mon employeur peut-il refuser ?

Prendre des congés anticipés est un droit inscrit dans le Code du travail depuis le 1er janvier 2017. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez poser tous les congés que vous avez acquis depuis votre arrivée sans attendre la fin de la période d’acquisition classique. Si vous êtes arrivé dans votre entreprise au 1er avril 2023, vous avez donc la possibilité de poser 7,5 jours (2,5 jours ouvrables X 3) dès début juillet.

Sans cette règle entrée en vigueur en 2017, vous auriez dû attendre le 31 mai 2024 pour pouvoir disposer de tous vos congés payés acquis.

En revanche, notez bien qu’en matière de congés, l’accord de l’employeur est toujours nécessaire ! Il peut toujours refuser une prise de congés s’il justifie sa décision (activité de l’entreprise, ordre des départs en congés déjà fixés, etc.). Mais l’anticipation des congés ne peut plus être un motif de refus de la part de l’employeur – et on ne peut pas vous l’imposer non plus.

Quels arguments pour le convaincre ?

Même si la loi est de votre côté, votre employeur pourrait être réticent à vous laisser prendre des congés anticipés. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer comme la culture d’entreprise ou la complexité de suivre les congés acquis, pris et à prendre au cas par cas (bien que de nombreux logiciels existent).

Rappelez-vous que vous ne pouvez contester la décision de votre employeur que si celle-ci est abusive et sans justification. Mieux vaut donc toujours privilégier le dialogue et la communication, d’autant que vous venez d’arriver dans l’entreprise.

Tentez d’abord de comprendre qui s’oppose à votre prise de congés anticipés et pourquoi : votre manager, le chef d’entreprise ou votre service RH ? Quelles sont leurs véritables raisons ? Si les arguments vous semblent valables, mieux vaut prendre votre mal en patience pour cet été…

Sinon, voici quelques conseils et arguments que vous pourriez utiliser pour convaincre votre employeur :

• Vous avez besoin de vous reposer. C’est le principe même des vacances ! Mettez en avant votre besoin d’équilibre personnel pour être plus performant au travail. D’autant qu’en matière de congés anticipés, on parle en général de couper quelques jours, pas de prendre quatre semaines dès votre arrivée.
• Vous avez des obligations. Si vous venez d’arriver dans l’entreprise, vous aviez peut-être déjà pris une réservation pour cet été… que vous ne souhaitez pas perdre ou ne pouvez pas décaler. C’est compréhensible.
• Montrez-vous flexible. Soyez ouvert à la discussion et prêt à vous adapter : en tant que dernier arrivé, vous ne voyez aucun inconvénient à choisir vos jours en fonction du reste de l’équipe et quand cela arrange tout le monde.
• Optez pour d’autres solutions complémentaires. Si votre employeur ne souhaite pas que vous preniez trop de jours de congés anticipés, vous pouvez aussi proposer de poser quelques RTT en complément, voire des jours de congés sans solde si vous en avez les moyens.
• Offrez une compensation. Vous aimeriez prendre des congés anticipés cet été pour telle ou telle raison mais promis, l’année prochaine ou pendant les fêtes de fin d’année, vous vous engagez à étaler vos congés différemment ou à vous adapter au mieux à l’organisation.
• Tranquillisez votre employeur sur les tâches à venir. Vous ne partirez pas en laissant une masse de travail considérable à vos collègues et vous promettez d’anticiper et de vous organiser pour que tout se passe au mieux pendant votre absence.
• Rassurez-le sur votre engagement. Vous avez juste envie ou besoin de quelques jours de repos mais vous restez pleinement motivé et engagé. Une fois vos congés terminés, vous serez d’autant plus performant que vous serez en pleine forme.
• Evoquez d’autres expériences. Certes, ce n’est pas un argument massue mais vous pouvez tout de même en parler : lors de précédentes expériences, vous avez toujours eu la possibilité de prendre des congés anticipés et tout s’est toujours bien passé.
• Soyez honnête. Quels que soient vos arguments, essayez d’être transparent au maximum tout en vous montrant respectueux. Votre employeur sera forcément plus compréhensif. Et tant pis si vous essuyez un refus, vous n’aurez pas faussé vos rapports dès le début de votre contrat sur un sujet aussi stratégique que la prise de congés.

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