Communication au travail : du bon usage de l'emoji dans les mails et messages

L’usage des emojis dans la sphère professionnelle est-il trop familier ? Peut-on envoyer des emojis sans sourciller à ses collègues ? A son N+1 ? L’utilisation de ces petits émoticônes, mèmes et autres Gifs semble désormais faire partie des us et coutumes de la communication moderne, au point que cela ne paraît plus vraiment choquant d’en envoyer ou d’en recevoir dans un grand nombre de contextes professionnels… mais encore faut-il réussir à en comprendre le sens exact !

Un usage jugé normal et largement répandu

Il semblerait bien que le temps où les emojis, ces petits symboles venus du Japon, n’étaient utilisés que pour envoyer des messages à ses proches est révolu. Depuis la crise sanitaire et la digitalisation toujours plus grande des échanges professionnels, ils ont même gagné du terrain dans le monde du travail.

Les smileys font désormais partie du décor. C’est ce que confirme d’ailleurs un récent sondage réalisé par LiveCarreer et relayé par BDM sur la communication au travail. Pour 76% des sondés, utiliser des emojis dans un mail est ainsi considéré comme acceptable… mais cela reste tout de même plus acceptable dans les petites entreprises (80%) que dans les grandes (59%). Question de proximité ? Dans le cadre d’une messagerie instantanée, où les échanges sont moins formels, leur utilisation à outrance est également jugée normale par 72% des professionnels interrogés. Mais ne pas utiliser d’emojis n’est pas une tare non plus : 78% des sondés trouvent leur absence tout à fait normale. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui détestent ça !

Chez les plus jeunes, ne pas utiliser d’emojis peut cependant être mal vu. Près de 36% des répondants âgés de moins de 25 ans considèrent leur non-utilisation comme inacceptable dans les messageries instantanées, contre seulement 16% pour les plus de 40 ans. Nos chères petites têtes jaunes restent donc encore un marqueur générationnel, mais seulement à la marge.

Et quid des Gifs et des mèmes, autres formes de communication imagée très prisées des internautes ? Les trois quart des personnes interrogées déclarent prendre du plaisir à les utiliser au travail et un peu moins de quatre sondés sur cinq les voient comme une bonne façon de se détendre ou une manière de faire du lien avec les autres employés. Mais dans le même temps, 77% considèrent les Gifs ou les mèmes comme une perte de temps. L’un n’empêche pas l’autre ! Et si vous n’étiez pas encore au courant, sachez que les Gifs seraient désormais considérés comme… ringards. (Rassurez-vous, nous n’étions pas au courant non plus et nous en tirons donc toutes les conséquences qui s’imposent)

Humaniser et nuancer les messages… et si les emojis étaient plus utiles qu’on ne le pense ?

Zoomers, boomers… Peu importe, huit employés sur dix avouent aimer utiliser les emojis pour communiquer au travail. Pourquoi ? Car ils les aident à mieux expliciter le ton d’un message qu’ils envoient ou reçoivent. Et c’est bien là tout l’intérêt de cette nouvelle forme de ponctuation. Depuis l’essor du travail hybride, on voit moins souvent ses collègues en chair et en os sur son lieu de travail. On communique de plus en plus avec eux en ligne (parfois même quand ils sont présents). Or les emojis et les Gifs servent avant tout à incarner l’émotion dans un échange ou à rajouter du contexte. D'après un sondage d'OpinionWay pour Slack publié l’année dernière, 70% des sondés estiment que les emojis ou les Gifs rendent les communications en ligne plus humaines et renforcent le sentiment de proximité ou de convivialité !

Et ce n’est pas anodin. D’ailleurs, toujours selon le même sondage, 55% des professionnels constatent que les emojis rendent la communication plus efficace. Les deux tiers estiment qu’ils rendent les échanges plus productifs et 63% indiquent qu’un message sans emoji donne un sentiment d’inachevé. En ligne on va plus vite, avec des emojis, on va plus loin ? Dans tous les cas, ne craignez plus qu’un simple smiley vous fasse perdre en crédibilité ou professionnalisme, il vous fera surtout gagner en humanité.

Pour autant, on a déjà tous ressenti ce doute existentiel au moment d’envoyer tel ou tel emoji à telle ou telle personne. Le bon usage de cette communication dépend en effet souvent du contexte : l’interlocuteur, son âge, le niveau de proximité avec lui et bien sûr, son échelon hiérarchique ! Les trois quart des professionnels interrogés jugent par exemple inapproprié d’envoyer des smileys à un manager.

D’autant qu’un même emoji peut signifier différentes choses selon notre interlocuteur et la conversation… C’est là tout le risque : la mauvaise interprétation. Bientôt du coaching en emojis pour apprendre à mieux communiquer dans sa vie professionnelle ? Dans le doute, et pour éviter tout quiproquo, mieux vaut prendre le risque de paraître un peu froid que d’être mal interprété. Tout dépend également du type de message que vous vous apprêtez à envoyer. Pour féliciter quelqu’un ou faire une blague, un smiley ne choquera pas grand monde. Mais quand il s’agit d’une mauvaise nouvelle ou d’une conversation désagréable, c’est autre chose… Pareil pour une explication complexe ou une construction intellectuelle plus poussée, l’emoji ne remplace pas (encore) les mots. Rappelez-vous que l’émoji sert à transmettre de l’émotion dans une conversation. Et pour cela, quoi de mieux qu’une bonne conversation orale « à l’ancienne » ?

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