Comment refuser une proposition d'embauche sans se griller ?

"Je travaille dans mon entreprise depuis plusieurs années. J'ai fait le tour de mon périmètre et, le contexte étant favorable, je me suis mis en veille pendant un moment jusqu'à tomber sur une offre intéressante", explique Nicolas*, cadre dans une société de services. Il refait CV et lettre de motivation et commence le processus classique du recrutement. Il reçoit un premier coup de fil de l'employeur, avant d'être invité à un entretien physique et reçoit finalement une proposition ferme. "Lors de l'entretien, j'avais quelques doutes : si je partais, mon salaire resterait identique et le poste exactement le même. Forcément, je me demandais si quitter mon entreprise en valait vraiment la chandelle". Ces réflexions l'amène à refuser le poste. Il envoie donc un mail à l'employeur. "Après coup, je ne suis pas certain que c'était la meilleure façon de faire. J'ai expliqué les raisons de mon refus mais, bizarrement, même si j'étais en position de force, j'avais l'impression d'être coupable".

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Expliquer ses choix en toute franchise

Le monde du travail étant petit, les salariés ont toujours peur qu'un employeur "pourrisse" leur carrière. Il faut déjà commencer par relativiser leur pouvoir de nuisance. Et bien comprendre que si le poste ne semble pas si intéressant, il est préférable de rester au chaud jusqu'à trouver le job de ses rêves. Ensuite, il faut se faire un peu violence et téléphoner à l'entreprise pour justifier son choix.Si vous êtes vraiment timide, vous pouvez envoyer un mail mais il faudra être précis et très transparent. En effet, si l'offre ne vous plaît pas, ce n'est pas de votre faute. Il n'y a donc aucun mal à expliquer les raisons pour lesquelles vous refusez l'offre : salaire trop peu élevé, missions finalement pas suffisamment intéressantes, contre-proposition de votre employeur actuel, etc. Votre franchise est votre meilleur atout et, si vous avez marqué des points lors de l'entretien, l'employeur pensera peut-être à vous lorsqu'une offre plus proche de vos aspirations se présentera.

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"Après avoir appelé l'employeur, je me suis senti soulagé"

Marc* était freelance depuis quelques années. Son entreprise marchait bien mais il souhaitait, "si une offre intéressante se présentait à lui", retourner au salariat. Il a donc mis à jour son compte LinkedIn et republier son CV sur différents jobboards. Professionnel reconnu dans un secteur porteur, il a très vite eu différentes propositions. Finalement, deux postes sortent du lot. Pour le premier, il échange au téléphone et se rend dans les locaux de l'entreprise. "Au départ, l'offre me semblait intéressante, il y avait une forme de flou intrigante jusqu'à ce que cela me semble surtout très risqué".

Dans le même temps, Marc était en contact avec une autre entreprise qui lui fait une proposition de poste plus intéressante. Il envoie donc un mail au premier employeur en expliquant préférer aller travailler dans une autre entreprise. Mais, là encore, les choses ne se passent pas comme prévu... Alors qu'il informe ses clients qu'il compte arrêter son activité de freelance pour intégrer une entreprise, son plus gros partenaire lui fait une contre-offre. "Je ne pouvais vraiment pas dire non à leur proposition..." Il avait déjà signé une promesse d'embauche, "ce qui n'a guère de valeur juridique", mais rappelle très rapidement le premier employeur. "Il était surpris et tombait un peu des nues. Il m'a dit que ça l'embêtait de reprendre le processus de recrutement, de republier une offre, etc. Mais je ne crois pas que ma démarche m'ait 'grillé'. Au contraire, je pense que ma franchise a joué en ma faveur. D'ailleurs après mon coup de fil, je me suis senti soulagé".

La morale de cette histoire ? En déclinant des offres d'emploi, Marc a obtenu des propositions de poste plus intéressantes. Sur le marché de l'emploi, il faut donc apprendre à se faire confiance, ne pas avoir peur de dire "non", toujours viser le meilleur et rester courtois, en toute occasion. Ça marche, la preuve !

* Les prénoms ont été modifiés

Crédit photo Istock