Votre collègue est maniaque du contrôle ? Nos conseils pour gérer la situation

« J’aurais pas fait comme ça », « Pourquoi tu n’essaierais pas ça ? » « Qu’est-ce que tu fais ? » « Fait pas ça », etc. Cela vous dit quelque chose ? On a probablement déjà tous entendu ce type de phrase (très) agaçante dans notre vie personnelle ou en entreprise. De qui émanent-elles ? Ce sont généralement des personnes qui souhaitent tout contrôler, aussi surnommées « control freaks » en VO. Des profils déjà difficiles à gérer quand il s’agit de votre moitié ou votre beau-père, mais encore plus de votre supérieur hiérarchique ou d’un membre de votre équipe.

A moins qu’on les aide à déterrer les racines de leurs pulsions – et cela pourrait prendre du temps et de l’énergie –, les control freaks auront grand mal à lâcher prise. La vie au travail est suffisamment intense, pour que vous vous rajoutiez le défi de changer votre collègue excessivement autoritaire. Voici donc nos conseils pour apprendre à gérer cette situation quasi inévitable dans le monde du travail.

Allez, prenez une grande inspiration et desserrez votre mâchoire. On va vous prouver que vous pouvez à minima tolérer ce collègue irritant, voire réussir à travailler en toute intelligence à ses côtés.

Comment reconnaître un collègue qui veut tout contrôler ?

Il y a des signes qui ne trompent pas. Que votre collègue ou manager possède une ou plusieurs de ses caractéristiques, il y a de grande chance qu’il soit (légèrement) dans le contrôle :

Indice n ° 1 : Il se rend indispensable

Pour un control freak, il est impensable de ne pas être nécessaire. Manager, il n’encouragera pas, voire freinera, l’indépendance de ses collaborateurs, les micro-managera. Ce collègue tiendra à être impliqué à chaque étape d’un projet et à être en copie de tous les mails. Il ne sait pas déléguer et imposera son approbation pour absolument tout.

La raison ? Ce type de personnalité, plutôt pessimiste, a tendance à obséder vis-à-vis de ce qu’elle ne peut pas contrôler et imagine absolument tous les pires scénarios possibles.

Indice n °2 : Il ne vous fait pas confiance

Votre collègue vous rappelle sans cesse l’échéance de votre projet, insiste pour vérifier toutes vos tâches, vous rédige des instructions complètes, etc. ? Quand on délègue, c’est qu’on a confiance en les compétences de ses collègues. Impossible pour une personne qui souhaite tout contrôler, car elle est persuadée qu’elle sait mieux faire que les autres. Un comportement particulièrement problématique et toxique de la part d’un responsable d’équipe, car il provoque un sentiment de frustration assez important chez les personnes à son contact, voire une perte de confiance en soi.

Indice n°3 : Il n’est pas à l’écoute

Puisqu’elle sait mieux que les autres, une personne obsédée par le contrôle aura des tendances à l’arrogance. Un trait de caractère qui ne s’adapte pas au travail d’équipe. Fermé aux suggestions et aux nouvelles idées, ce salarié n’est pas à l’écoute et aura tendance à ignorer vos sollicitations et celles de vos collègues. C’est d’ailleurs pour cela que, la majorité du temps, il préfère travailler seul (et il a probablement raison).

Les maniaques du contrôle adorent fixer les règles et vérifier qu’elles soient appliquées par les autres. Il sera également rare de les voir admettre une erreur, cette dernière étant vécue comme une faiblesse.

Indice n°4 : Il est indécis

Quand on veut absolument tout contrôler, la prise de décision peut s’en voir affectée. En effet, vous l’avez probablement remarqué, votre collègue en question vérifie et revérifie chaque aspect, même mineur, avant de prendre une décision. Un comportement frustrant pour ses collègues, en particulier s’il les manage, et qui rend absolument toute tâche très longue.

Indice n°5 : Il n’inspire pas la créativité

Autocentré, le control freak ne vous incitera pas à donner le meilleur de vous-même, à tester de nouvelles choses ou encore à développer vos compétences, qu’elles soient humaines ou techniques. Tatillon et étouffant, il ne vous poussera donc pas à la créativité. Malheureusement, ce projet sur lequel vous avez beaucoup travaillé risque de finir dans un tiroir.

Comment travailler avec ce collègue qui veut tout contrôler ?

A défaut d’éclairer votre collègue sur son problème, nous vous proposons d’apprendre à travailler un peu plus sereinement à son contact :

1. Acceptez ses probables bonnes intentions

A moins qu’il se soit déjà ouvertement plaint d’être entouré d’incapables, votre collègue ne se comporte probablement pas volontairement de cette manière. En pointant chaque détail de votre projet, il se mêle de tout et vous semble pédant, oui. Ah qu’est-ce qu’il vous agace ! Mais au fond, est-ce qu’il ne veut juste pas bien faire ?

Si on ne vous pousse pas à lui taper sur l’épaule et le féliciter pour son investissement, peut-être pouvez-vous accepter au moins un peu son dévouement à votre travail ? La pilule passera probablement mieux la prochaine fois qu’il vous dira : « J’aurais pas fait comme ça » !

2. Posez-lui des questions

Encore une fois, assis à votre bureau, vous sentez le souffle de votre collègue dans votre nuque. Encore une fois, il épie votre travail. Insupportable, n’est-ce pas ? Rester professionnel, cela veut évidemment dire de ne pas l’envoyer balader en lui demandant de vous lâcher la grappe. En revanche, la prochaine fois qu’il vous dira « Tu devrais reformuler cette phrase » ou « Cette couleur n’est pas adaptée », retournez ses phrases passives-agressives à son égard. Par exemple : « Je n’ai pas encore terminé, mais merci, je serais ravi d’en entendre plus sur la manière dont tu ferais ». Alors évidemment, ne lâchez pas ce genre de réflexion à votre manager mais s’il s’agit d’un collègue à votre niveau hiérarchique, il sera certainement surpris par votre franchise. Avec un peu de chance, vous pourrez même engager un échange instructif sur le sujet !

3. Exprimez vos opinions

Vous n’avez pas à justifier vos choix ni à obtenir l’aval de votre collègue de même niveau pour remplir vos missions. Vous êtes aussi qualifié, donc n’hésitez pas à exprimer votre désaccord avec ses directives. Le laisser prendre cet ascendant risquerait de profondément altérer votre confiance en vous et ouvrirait la porte à des remarques de plus en plus fréquentes et intrusives. Tracez des limites !

Le sujet devient plus délicat s’il s’agit de votre supérieur hiérarchique. Bien sûr, il vous est toujours possible d’exprimer vos idées et vos opinions. Cependant, il sera important de justifier tel ou tel choix, telle méthode critiquée. Si vous êtes sûr de vous, votre responsable devrait être à l’écoute et apprécier votre échange. S’il reste sur ses positions, vous êtes probablement face à un manager toxique.

4. Evitez les conflits

Aussi frustrantes que soient ces situations, elles ne se règleront pas en s’énervant. D’une part parce que c’est rarement constructif et, d’autre part, car cela risquerait de peser sur votre ambiance d’équipe.

Si votre collègue refuse d’entamer le dialogue, prenez l’air et éloignez-vous des tensions. Il ne vous restera plus ensuite qu’à potentiellement suivre notre dernier conseil, ci-dessous.

5. Faites part du problème à votre hiérarchie

Evoquer le sujet avec un supérieur, les salariés chargés des ressources humaines, votre CSE ou un syndicat ne fera pas de vous un « rapporteur ». La situation cause peut-être de l’anxiété, voire du mal-être au travail.

Il n’est pas du ressort d’un salarié de résoudre ce type de problème, mais bien des différentes hiérarchies de l’entreprise, qu’il concerne un collègue ou votre manager direct. Compte tenu de la fonction du salarié, choisissez bien, en revanche, votre interlocuteur. Dans le cas d’un manager control freak, il est de meilleur ton de vous tourner vers votre CSE, par exemple.