Coffee badging, l'étrange tendance que les amoureux du télétravail risquent de détester
C’est bien connu, tout le monde se rend au bureau pour le (délicieux) café !

A mi-chemin entre le télétravail et le présentiel, le coffee badging témoigne du lent et difficile retour au bureau des employés américains. Mais de cette pratique étonnante pourrait émerger une nouvelle forme de flexibilité. Explications.
Goûter à l’ambiance du bureau…
Le principe du coffee badging est assez simple : venir prendre un café et discuter avec ses collègues sur son lieu de travail… alors que vous êtes censé être en télétravail. Vous restez quelques heures dans les locaux puis repartez travailler chez vous. D’où le mot coffee badging, qu’on pourrait traduire par « café badge », qui exprime ce sentiment de venir au bureau pour recevoir son badge imaginaire de bon élève (ça marche aussi avec les gommettes).
Une tendance étrange à première vue, qui présente tout de même certains avantages comme l’explique Business Insider : « Cette pratique permet aux employés de voir leurs collègues, mais aussi d’économiser du temps en évitant les heures de pointe et de l'argent en évitant les déjeuners coûteux. »
Mais alors pourquoi ne pas tout simplement rester en télétravail ? Car les employeurs américains veulent faire revenir leurs salariés en présentiel ! Comme nous vous en parlions il y a quelques jours, l’ère du return to office (RTO) a débuté aux Etats-Unis et les entreprises battent le rappel des troupes en imposant deux jours ou trois jours, voire plus, de présence obligatoire par semaine.
Le coffee badging apparaît donc comme un petit acte de résistance astucieux pour les salariés épris de flexibilité et un bon compromis pour tout le monde. Les travailleurs en question se présentent bel et bien au bureau lors des jours de présence obligatoire mais ils n’y restent pas toute la journée. Ils prennent un petit café, se racontent leur weekend, font des petites réunions de travail, se tiennent au courant des dossiers en cours… puis repartent se concentrer dans leur bulle de travail, chez eux. Un arrangement de plus en plus répandu outre-Atlantique, dans lequel tout le monde semble trouver son compte. Pour l’instant.
… Ou faire acte de présence ?
Sur le papier, la pratique du coffee badging semblerait donc presque sympathique. D’ailleurs, dans un sondage Owl Labs sur le sujet paru en juin dernier, 8% des travailleurs hybrides interrogés se disaient intéressés par l’idée de tester cette pratique (58% le pratiquaient déjà). Car ceux qui ont déjà connu le full remote (100% en télétravail) pourront sans doute vous le confirmer : le contact humain, même de temps en temps, est essentiel pour garder le moral et la motivation mais aussi pour le partage d’idées, l’apprentissage ou la créativité.
En l’occurrence, le coffee badging est surtout un bon moyen de reprendre en douceur l’habitude de se rendre sur son lieu de travail dans un contexte de RTO et, par la même occasion, (re)découvrir qu’un open space a certains avantages. C’est ce qu’explique Frank Weishaupt à CNBC, PDG de Owl Labs : les personnes interrogées dans le cadre de son enquête ont déclaré apprécier se rendre au bureau pour rencontrer leurs collègues, retrouver leurs amis de travail et participer à des réunions.
Pourtant, il observe également une autre dérive dans le concept du coffee badging, ceux qui utilisent cette pratique pour « montrer leur visage de la manière la plus traditionnelle dont nous avions l’habitude de travailler ». Oui, le fameux présentéisme que l’on connaît si bien en France !
En d’autres termes, certains viennent au bureau alors qu’ils n’ont rien de spécial à y faire si ce n’est se montrer, voir et être vu. C’est également l’avis de Liz Villani, fondatrice de #BeYourselfAtWork, qui considère auprès de Stylist UK qu’il s’agit là de « présentéisme dans sa forme la plus fugace » :
« Si les gens utilisent le coffee badging uniquement pour cocher la case de la présence physique au bureau et ne font aucun effort pour interagir avec leurs collègues, il s'agit d'une perte de temps et d'opportunités considérable. »
Elle pointe même du doigt le risque de créer un fossé entre les employés en présentiel et les coffee badgers : « Ceux qui ‘badgent’ régulièrement risquent également de devenir une sous-culture impopulaire parmi les employés de bureau. L’absurdité d’un tel comportement ne fera alors que s’accentuer et les collègues les plus engagés commenceront à avoir une opinion négative des coffee badgers. » Liz Vilani estime au contraire que les travailleurs devraient se jeter à corps perdu dans le travail de bureau car, selon elle, « être entouré de ses collègues est l’un des meilleurs moyens de s’épanouir dans son travail. »
Pour Frank Weishaupt, tout n’est pas à jeter dans cette tendance car elle va selon lui dans le sens d’une plus grande flexibilité pour les travailleurs : « La norme a été établie autour de la flexibilité en termes de lieu de travail, et maintenant la norme commence à devenir la flexibilité en termes de moment de travail. La traditionnelle journée de travail de 8 heures au bureau ne semble plus du tout d'actualité. »
Crédits photo : (JLco) Julia Amaral/stock.adobe.com
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