Les travailleurs chiliens vont passer à la semaine de 40h, une mesure historique sur le continent

Comme quoi, il n’y a pas qu’en France qu’on s’interroge sur le temps de travail ! Ce 11 avril, le parlement chilien a officiellement adopté la loi de réduction du temps de travail, faisant du Chili l’un des pays les plus en pointe du continent sur ces questions.

Une mise en œuvre progressive

C’était l’une des promesses de campagne du président de gauche Gabriel Boric, adoptée à une large majorité au Congrès ce mardi après plus de six ans de navette parlementaire. La loi sur la réduction du temps de travail devrait officiellement être promulguée le 1er mai, date ô combien symbolique dans ce pays très fortement marqué par les politiques néolibérales depuis les années 70.

La réduction du temps de travail sera mise en place de manière progressive : 44h cette année, 42h dans trois ans, puis une généralisation des 40h d’ici cinq ans. Les entreprises chiliennes sont néanmoins autorisées à anticiper dès aujourd’hui en diminuant la durée de travail hebdomadaire. En juin 2022, le ministère du Travail avait d’ailleurs crée un label spécifique pour les entreprises appliquant déjà la semaine de 40h. Plus de 500 PME l’ont obtenu à ce jour.

Une mesure historique en Amérique du Sud

Le Chili est le troisième pays d’Amérique du Sud après l’Equateur et le Venezuela à atteindre la barre symbolique des 40h de travail hebdomadaire, moyenne des pays de l’OCDE, sur un continent où la majorité des salariés travaillent plutôt 48h par semaine.

La ministre du Travail Jeannette Jara s’est ainsi félicitée d’un changement majeur pour la vie de nombreux Chiliens : « C'est un grand jour pour les personnes qui passent leur vie dans le bus et qui quittent toujours leurs enfants endormis parce qu'ils partent très tôt le matin ou rentrent très tard le soir. C'est un projet qui va énormément contribuer à notre qualité de vie à tous. »

La loi prévoit également la possibilité pour les employeurs de concentrer la semaine de travail sur quatre jours ou de mettre en place des horaires décalés pour les parents afin qu'ils puissent s’occuper de leurs enfants. A l’inverse, certaines professions comme les routiers ont obtenu une dérogation pour être autorisés à faire plus d’heures en échange de jours de récupération.

Cinq millions de travailleurs du secteur privé devraient être impactés immédiatement par la nouvelle loi, dans un pays où près d’un quart des travailleurs sont sans contrat de travail.

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