Changer de métier et de domaine d’activité : les secteurs où se reconvertir

Depuis plusieurs mois, la ministre du travail Muriel Pénicaud s’est attelée à la réforme de la formation afin d’encourager la mobilité et le changement de métier. Des choix de carrière qui, entre 2010 et 2015, ont concerné 22 % des travailleurs, soit plus d’un actif sur cinq ! Ceux qui ont changé de domaine professionnel sont un peu moins nombreux (16 %), comme le rapporte une étude du service statistique du ministère du travail, qui brosse le portrait des individus ayant changé de poste, voire de secteur d’activité.

Les 20-29 ans se lancent plus facilement dans le changement

Perte d’un emploi, manque de perspective d'évolution interne, envie de percer dans sa passion… Les raisons qui nous font nous remettre sur le marché du travail sont nombreuses. Sur les 14 000 Français, âgés de 20 à 50 ans et en emploi, qui ont participé à l’enquête, ce sont principalement les jeunes adultes âgés de 20 à 29 ans qui ont tout plaqué pour recommencer à zéro, ou presque. Ils ont changé de métier deux fois plus souvent entre 2010 et 2015 que les 40-50 ans, par exemple.

Par ailleurs, les travailleurs envisagent davantage un virage professionnel quand ils sont en CDD et en intérim (28 %) que ceux qui sont en CDI (23 %), ou occupent une fonction d’indépendant/employeur (16%). Bons derniers sur le podium de ceux qui changent de métier ou de domaine professionnel, on retrouve les fonctionnaires (9 %).

Électricité et électronique : le courant passe facilement avec d’autres domaines

Vers quels métiers et quels secteurs se réorientent les actifs qui osent le changement ? « Les mobilités sont plus fréquentes lorsque le métier exercé initialement requiert des compétences transférables dans d'autres domaines », explique la Dares. C’est le cas dans l’électricité-électronique et l’artisanat, où plus d’un tiers des personnes changent non seulement de métier mais aussi de domaine professionnel tous les cinq ans au moins. Les compétences requises dans l’électricité et l’électronique sont facilement transférables et utiles dans de nombreux autres métiers : câblage, contrôle... Et inversement. Ceux qui en partent se reconvertissent dans des carrières très différentes : maintenance, BTP, mécanique, métallerie-métallurgie…

Dans le commerce, on se vend à d’autres employeurs, pas dans la banque

Les personnes travaillant dans le commerce ont, elles aussi, tendance à changer de métier plus que la moyenne, et surtout de secteur professionnel. Ce qui n’est pas le cas dans la banque-assurance où les salariés sont nombreux à évoluer et briguer d’autres postes, mais en interne.

En revanche, dans les domaines professionnels et les métiers où l’accès est réglementé ou se fait par concours, la mobilité est plus limitée. C’est le cas de l’éducation, de la santé, de l’action sociale, culturelle et sportive... Rien d’étonnant, donc, dans le fait que les enseignants, les infirmiers, les médecins ou encore les professionnels du droit soient moins de 4 % à avoir changé de métier.

L’industrie : quand on y est, on y reste

Enfin, certains domaines attirent particulièrement, notamment celui des ingénieurs et cadres de l’industrie : la part de ceux qui ont quitté ce domaine depuis 2010 (26 %) est nettement inférieure à la part de ceux qui l’ont rejoint en 2015 (39 %).

Une mobilité plutôt bénéfique

Quant à ceux qui font le choix de changer de métier, ils sont plutôt convaincus du bénéfice de cette décision. Quatre personnes sur dix qui ont un nouvel emploi appartiennent à un groupe social plus élevé qu’auparavant, et « les personnes qui changent de métier perçoivent davantage une amélioration de leurs conditions de travail » que celles qui n’ont pas changé de place, analyse la Dares.