La question du jour : « J’ai changé d’avis depuis ma démission, que faire ? »
En théorie, vous ne pouvez pas vous rétracter, à quelques exceptions près !

Un de vos projets professionnels les plus importants de l’année venait de tomber à l’eau. Cela faisait des semaines que vous alliez à reculons au travail, vous n’en pouviez plus de vos missions et votre manager vous agaçait depuis quelques jours. Alors, lundi, sous le coup de l’énervement, vous avez décidé de poser votre démission.
Sauf qu’aujourd’hui la colère est retombée et vous réalisez que vous avez fait une grave erreur ! Finalement, vous avez changé d’avis et ne souhaitez plus démissionner. Vous aimeriez bien appuyer sur le bouton « reset », mais dans la vraie vie ce n’est pas si simple… Que faire ?
Un salarié peut-il revenir sur sa démission ?
En théorie non ! Lorsqu’un salarié démissionne, il n’a pas la possibilité de se rétracter.
« Le salarié qui a manifesté sa volonté claire et non équivoque de démissionner ne peut pas revenir sur cette démission », peut-on lire sur le site du Gouvernement. L’employeur est donc tout à fait en droit de refuser que vous réintégriez les effectifs.
La rétractation possible, dans certains cas
Néanmoins, dans certaines situations, le salarié peut décider de se raviser. C’est le cas si le choix de démissionner a été pris de manière confuse, ambiguë, sous la contrainte, ou si le salarié n’était pas en pleine possession de ses moyens.
La loi stipule qu’un salarié peut revenir sur sa démission si celle-ci a été décidée :
- Sous le coup de l’émotion. Exemples : si vous avez rédigé votre lettre de démission dans un élan de colère, suite à une dispute avec un votre manager, ou à cause de problèmes personnels.
- Sous l’emprise de troubles. Exemples : si vous souffrez de bipolarité, que vous avez fait une dépression nerveuse, ou que vous avez eu une crise de panique.
- Suite à des pressions de l’employeur. Exemples : dans le cas d’une menace de licenciement pour faute grave, d’intimidations, ou si votre employeur vous a obligé à démissionner en vous menaçant de représailles.
- Si l’employeur est en faute et que ce manquement est le motif de la démission du salarié. Exemples : si votre employeur a refusé de vous verser votre salaire, ou de sécuriser votre poste de travail par exemple.
Ainsi, si vous avez fait le choix de démissionner pour un autre poste, que cette décision était mûrement réfléchie et prise en conscience, mais que finalement ce poste vous échappe, il sera difficile de retrouver votre ancien bureau. Notons tout de même que si vous étiez un « super élément » aux yeux de votre ancien employeur et que l’entente était cordiale, des accords peuvent être trouvés à l’amiable pour vous permettre de revenir au travail.
Quelle procédure faut-il que je suive pour me rétracter ?
Si l’argument indiqué est l’un des motifs cités ci-dessus (émotion, troubles psychiques, menaces ou faute de l’employeur), il convient au salarié d’informer son employeur de son souhait de se rétracter par écrit. Si ce dernier accepte, vous serez alors réintégré à l’équipe et votre contrat se poursuivra comme s’il n’avait jamais été interrompu. Mais s’il refuse, alors que la démission était litigieuse, forcée, ou prise sous l’effet de la contrainte, de l’émotion, ou d’une faiblesse mentale, alors vous pourrez alors saisir le conseil de prud’hommes (juridiction civile qui traite des litiges entre salariés et employeurs). Il vous faudra alors apporter des preuves de ce que vous avancez : certificat médical, témoignages de vos collègues ou supérieures hiérarchiques, mails et courriers reçus (d’où l’importance de toujours garder des preuves écrites des échanges avec vos référents RH, collègues et dirigeants).
Quelle qualification juridique est la plus adaptée dans ma situation ?
À ce stade, deux options s’offriront à vous :
- La demande de la nullité de la démission
- Sa requalification en prise d’acte
Vous pouvez, tout d’abord saisir le conseil de prud’hommes afin de demander la nullité de la démission pour « vice de consentement ». Ce terme désigne le fait que vous avez signé cette lettre sans l’intégrité totale de votre consentement, sous un excès de colère ou suite à une menace de votre employeur par exemple. Ce sera ensuite au tribunal de juger l’affaire. S’il vous donne raison, vous pourrez retourner au travail.
Autrement, si votre décision de démission était liée à un comportement fautif de votre employeur (salaires impayés, ou refus de sécurisation du poste de travail), vous aurez la possibilité de demander la requalification de la démission en prise d’acte. Dans ce cas-là, si le tribunal approuve cette qualification, vous ne retournerez pas au travail. En revanche, vous pourrez obtenir des indemnités de licenciement et faire valoir vos droits au chômage. Si vous arrivez jusque-là, vous devrez choisir l’une des deux procédures, vous ne pourrez pas cumuler les deux.
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