La catégorie socioprofessionnelle joue plus que jamais sur la fécondité des femmes

Dis-moi combien tu as d'enfants, je te dirai à quelle CSP tu appartiens. Une étude menée en 2016 par l'Insee, et publiée mardi 27 août, fait le point sur la fécondité des Françaises en fonction de leur groupe social. Des résultats sans véritable surprise : plus les femmes appartiennent à un groupe social élevé, plus leur fécondité est faible et tardive. L'inverse est tout aussi vrai : les femmes sans profession enregistrent la plus forte fécondité.

1,64 enfant par femme cadre

Dans le détail, ce sont les employées qui sont les plus fécondes avec en moyenne 1,91 enfant par femme, suivies par les ouvrières (1,76), celles exerçant une profession intermédiaire (1,75), les artisanes, commerçantes et cheffes d'entreprise (1,70) et enfin les cadres (1,64). Les femmes qui n'ont jamais travaillé ont, elles, eu en moyenne 2,57 enfants.

Des enfants après 30 ans chez les cadres

Autre information, les ouvrières et les employés sont les mères les plus jeunes : en 2016, elles avaient en moyenne 30 ans à la naissance de leurs enfants, soit 0,4 an de moins que les artisanes ou commerçantes et 1,3 an de moins que les professions intermédiaires.

Les femmes cadres sont, à l'inverse, celle dont la fécondité est la plus basse avant 30 ans et donc la plus élevée après cet âge. "Même en couple, les femmes cadres ont moins d'enfants avant 30 ans", note Fabienne Daguet, l'auteure de l'étude. Des "différences (...) en partie dues à la durée des études" et au fait que les femmes cadres sont plus enclines "à vouloir consolider leur situation professionnelle avant de se mettre en couple pour fonder une famille", poursuit-t-elle.

Selon l'Insee, les couples qui font le plus d'enfants sont constitués d'une femme employée avec un conjoint ouvrier ou artisan. Mais les "femmes cadres ayant un conjoint cadre sont un peu plus fécondes en 2016 que celles ayant un conjoint exerçant une profession intermédiaire".

Dernier point intéressant qui concerne les hommes, si ces derniers ont également un niveau de fécondité qui varie en fonction de leur appartenance sociale, contrairement aux femmes, ceux qui n'ont jamais occupé d'emploi ont la plus faible fécondité : 1,4 enfant par homme.