Carrière : les femmes accèdent toujours plus difficilement aux étages supérieurs

"Sept ans après avoir quitté le système éducatif, la proportion de femmes diminue à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des professions : elles représentent près de 55 % des sortants de l'enseignement supérieur en 2020 mais seulement 40 % des managers en 2017", commente le Céreq dans une étude publié jeudi 23 janvier.

Moins nombreuses aux postes de management, les femmes - quand ils y accèdent - doivent aussi attendre plus longtemps que les hommes : "le délai moyen avant d'occuper pour la première fois ce type de fonction est de 15,3 mois pour les hommes et 17,9 mois pour les femmes". Le Céreq a calculé qu'à expériences professionnelles, connaissances de l'employeur ou encore diplômes équivalents, les hommes ont 1,75 fois plus de chance d'accéder à un emploi de cadre hiérarchique que les femmes.

Un tremplin vers de hautes responsabilités

L'accès à la fonction de manager n'est pas interprétée de la même façon par les hommes et les femmes. Pour les hommes, c'est avant tout un moyen d'accéder à des fonctions plus hautes encore ensuite (un tiers d'entre eux contre un quart des femmes). Plus intéressant leur "assurance et conviction d'être à leur place peut également se lire à travers la forte majorité qui déclare n'avoir bénéficié d'aucun appui pour accéder au poste qu'ils occupent au moment de l'enquête". Soit qu'ils aient moins conscience d'avoir sollicité leur réseau, soit qu'ils sont persuadés d'y être arrivés par eux-mêmes... Qu'importe, il semble plus normal aux hommes qu'aux femmes de grimper les échelons, ce qui "traduit la même asymétrie genrée dans l'accès aux fonctions managériales".

Des écarts de salaire injustifiés

Quand ils deviennent managers, les hommes comme les femmes touchent la même rémunération. Mais sept ans après leur sortie du système éducatif, on s'aperçoit que les hommes touchent 9 % de plus que les femmes et ce, à conditions d'emploi identiques. Elles sont globalement moins présentes parmi les plus hauts salaires : alors qu'elles constituent 38 % des managers à temps plein, elles représentent 49 % des managers les moins bien payés... Dans le secteur privé, l'écart de salaire médian homme-femme est ainsi d'environ 300 euros.