Canicule : ces mesures prises par nos voisins européens pour protéger leurs travailleurs

Après un été très contrasté, le mercure s’est affolé ces dernières semaines sur bon nombre de départements français. Avec un record de 43,2°C mesuré par Météo France à Carcassonne mi-août !

Si le code du Travail français oblige les entreprises à mettre en place « une organisation et des moyens adaptés » pour protéger leurs salariés, leurs obligations se limitent principalement à leur fournir de l’eau et à ventiler les locaux durant les pics de chaleurs.

Certains pays européens vont plus loin et déploient des mesures spécifiques pour contrer les effets du réchauffement climatique :

Le recours du chômage partiel obligatoire (Italie)

Dès que le thermomètre affiche plus de 35°C, les entreprises italiennes doivent suspendre quelques heures le travail de leurs collaborateurs exposés au soleil. Des indemnités de chômage partiel sont versées à ces derniers par la sécurité sociale nationale. Une réglementation en place depuis déjà quelques années dans le pays.

Une journée continue pour finir plus tôt (Espagne)

Depuis mai 2023 en Espagne, les entreprises ont l’obligation d’adapter les conditions de travail de leurs salariés si le territoire est placé en alerte « orange » ou « rouge » par l’agence météorologique du pays. Elles peuvent par exemple réduire le temps de travail ou les dispenser de certaines tâches aux heures les plus chaudes.

Ceux qui travaillent dans le BTP peuvent quant à eux travailler en continu et sans pause pour terminer la journée avant 15 heures en vertu d’accords spécifiques.

Des pauses plus fréquentes en cas d’effort physique (Chypre)

Sur l’île de Chypre, les travailleurs portant des charges lourdes en extérieur bénéficient de temps de repos supplémentaires durant la canicule. Leur durée est calculée en fonction de la température… mais aussi du taux d’humidité ambiant !

Dans les cas extrêmes, le travailleur alterne entre 50% de temps de travail et 50% de temps de récupération ou de changement de tâche.

Une température maximale pour travailler (Lettonie et Grèce)

Bien que situé plus au Nord que les pays cités précédemment, la Lettonie réglemente également le travail en cas d’épisode caniculaire, mais aussi lors des grands froids. La température maximale pour travailler dans une pièce fermée est fixée à 28°C en cas d’effort physique faible, 27°C si l’activité physique est modérée et 26°C si l’effort est intense. L’humidité de l’air ne doit par ailleurs pas dépasser 70%.

En Grèce, certaines conventions collectives ont également fixé des seuils de températures maximales. Dans le secteur de la construction navale, par exemple, le travail est suspendu au-delà de 36°C entre 14h et 18h.

A quand des réglementations similaires en France ?

Si de telles mesures ne sont (pour l’instant) pas envisagées par le gouvernement, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a ouvert la porte à une meilleure pris en compte des conditions climatiques au travail, lors d’une interview diffusée récemment sur BFMTV.

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