57 % des cadres envisageraient de quitter le salariat pour d'autres formes d'emploi

Courageux mais pas téméraires. Si la majorité (57 %) des cadres envisagent de quitter, un jour, le salariat classique cela ne se ferait que sous certaines conditions, selon la dernière enquête de l'Apec. Celle-ci révèle à la fois un attrait pour l'entrepreneuriat ainsi qu'une solution pour certains de quitter une situation professionnelle insatisfaisante : 69 % d'entre eux évoquent en effet une déception par rapport à leur emploi. De même, les cadres âgés de moins de 40 ans et, assez logiquement, ceux sans emploi se déclarent davantage prêts à quitter le salariat.

Dans tous les cas, les "prérequis permettant d'y songer concrètement sont principalement de deux ordres. Ils concernent d'une part l'existence d'un projet solide et motivant, et d'autre part la garantie de revenus suffisants et réguliers". Des critères déterminants pour que les cadres envisagent de nouvelles formes d'emploi même si d'autres aspects de la vie professionnelle leur semblent importants : comme faire du bon travail (61 %), se sentir utiles à l'entreprise (52 %) ou exercer un métier qui a du sens (51 %). Enfin, les cadres disent vouloir continuer à apprendre de nouvelles choses (56 %).

Le micro-entrepreneuriat, meilleure option pour concilier vie pro - vie perso

Le succès du statut de micro-entrepreneur n'a pas échappé aux cadres. C'est la forme d'emploi alternative au salariat classique qu'ils connaissent le mieux et celle qui leur semble la plus adaptée (84 % des moins de 35 ans) "en termes d'organisation du temps de travail et de choix des missions, ainsi que par l'autonomie" qu'elle offre "dans la conduite des projets", analyse l'Apec. Le pendant au micro-entrepreneuriat est la moindre sécurité financière et le volet administratif. Sur ce dernier point, le portage salarial et les coopératives d'activité et d'emploi (CAE) sont perçus comme un bonne manière de s'en décharger même si les cadres ne sont pas toujours prêts à payer pour ce service...

Un complément au salariat

Les cadres prêts à se diriger vers une forme d'emploi alternative l'envisagent le plus souvent suite à une rupture de parcours. 54 % pensent qu'ils se jetteraient à l'eau après un licenciement économique, une période d'inactivité ou de chômage. "Plus conscients de leurs plus fortes difficultés pour retrouver un emploi salarié en cas de chômage, les cadres en emploi âgés de plus de 45 ans sont aussi ceux qui envisagent le plus un recours aux formes d'emploi alternatives comme un choix contraint (71 % d'entre eux)", analyse l'Apec.

L'intérêt des cadres pour les nouvelles formes de travail est réel et traduit l'envie de connaître plusieurs vies professionnelles, à l'image des actifs d'aujourd'hui. Pour autant, seuls 16 % d'entre eux seraient réellement prêts à sauter le pas "avec certitude", un scénario jugé "probable" pour 40% d'entre eux. Ceux qui y ont davantage réfléchi disposent d'ailleurs d'un filet de sécurité pour tester la viabilité de leur projet. Mais de là à abandonner le confort du salariat...

Crédit photo Getty Olivier Le Moal