Comment les cadres français perçoivent-ils l'IA ? Entre opportunités à saisir et craintes à surmonter

Tout le monde ne parle plus que d’elle depuis quelques mois… elle pourrait même transformer le monde du travail et vous mettre au chômage. Qui ça ? L’IA bien sûr ! Mais si vous en avez entendu parler en tant que salarié, l’utilisez-vous au quotidien dans votre travail ? Y voyez-vous un quelconque intérêt ? Possédez-vous des connaissances sur le sujet ? Etes-vous formé ? Toutes ces questions, l’Apec les a posées aux cadres des entreprises françaises dans une enquête en ligne réalisée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes.

Un outil jugé utile auquel les cadres se frottent de plus en plus

L’intelligence artificielle n’est plus un concept flou pour une large majorité des cadres : ils sont désormais 75% à savoir en quoi consistent précisément ces nouveaux outils et à quoi ils servent, c’est 12 points de plus qu’en 2023. Une connaissance qui s’est diffusée à toutes les classes d’âge et toutes les tailles d’entreprises, précise l’étude.

Si les cadres appréhendent mieux ChatGPT, DALL-E, Midjourney et tous les autres, c’est tout simplement grâce à leur expérience personnelle. Le nombre d’entre eux à avoir déjà testé l’IA au travail a doublé un an, passant de 19% l’année dernière à 41% aujourd’hui. Preuve que les outils d’intelligence artificielle suscitent intérêt et curiosité chez cette population de travailleurs.

Mais sont-ils conquis ? Un tiers d’entre eux déclarent y voir une opportunité professionnelle (+ 12 points sur un an), notamment en vue d’améliorer leurs performances : 90 % pensent pouvoir gagner en productivité, 82 % améliorer la qualité de leur travail, 62 % y voient l’occasion de réaliser des tâches qu’ils n’auraient pas su faire et 79 % l’utilisent pour générer de nouvelles idées. « Les cadres ont pris conscience de l’opportunité que représente l’intelligence artificielle pour leur métier », précise Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

Les entreprises ne s’y trompent pas puisqu’un quart d’entre elles incitent ses cadres à avoir recours à l’IA. Ces dernières ont d’ailleurs un « rôle déterminant à jouer » précise Gilles Gateau : « Pour faire preuve de pédagogie autour de ces outils, accompagner leur bonne appropriation et faire monter en compétences leurs collaborateurs et collaboratrices. »

Un désir de formation mais des craintes sur ses dangers

Si l’usage de l’IA progresse chez les cadres, elle reste pour l’instant à l’état d’expérimentation pour la plupart d’entre eux. Sur les 41% de professionnels à l’avoir testée dans un cadre professionnel, seuls 10% d’entre eux l’utilisent régulièrement.

En effet, si de plus en plus de cadres voient dans l’intelligence artificielle une opportunité, ils restent encore nombreux à la considérer comme une menace et ce, quel que soit leur âge ! Peur de se faire remplacer ? Les cadres citent plutôt deux risques majeurs selon eux : la fiabilité de l’information donnée par l’IA et son utilisation malveillante (42% de répondants). L’impact sur l’emploi n’est citée qu’en troisième position (29%).

Mais la faible régularité dans les usages s’explique aussi sans doute par… le manque de formation ! Les travailleurs cadres sont ainsi nombreux à souhaiter bénéficier d’une première formation sur le sujet : 53%. Pourtant, seuls 12% d’entre eux ont bénéficié d’au moins une formation professionnelle sur ce type d’outil au cours des douze derniers mois.