Les cadres au chômage sont-ils privilégiés ?

589 000 demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle emploi fin juin 2022. Bénéficiant d’un marché de l’emploi dynamique, les cadres connaissent le quasi plein emploi avec un taux de chômage de 4,1% contre 7,9% pour l’ensemble des actifs. Mais certaines populations de cadres restent quand même plus fragilisées, notamment les femmes et les séniors.

Les cadres demandeurs d’emploi globalement mieux indemnisés

Selon l’étude, les demandeurs d’emploi cadres indemnisés perçoivent en moyenne avant leur inscription à Pôle emploi un salaire de 3 900 euros net mensuel soit près de 1 700 euros de plus que les autres demandeurs d’emploi (2 200 euros net mensuel en moyenne). Parmi les demandeurs d’emploi cadres, 55% d'entre eux percevaient un salaire supérieur à 3 000 euros, tandis qu’ils n’étaient que 17% des non-cadres à percevoir un salaire supérieur ou égal à 3000 euros.

En conséquence, le niveau d’allocation des demandeurs d’emploi cadres est supérieur à celui des autres demandeurs d’emploi. L’allocation chômage moyenne d’un cadre est proche de 2 200 euros net mensuel, soit 900 euros de plus que les autres demandeurs d’emploi (1 250 euros en moyenne).

La sortie des demandeurs d’emploi cadres est globalement plus rapide que celle des autres demandeurs d’emploi. Ainsi, 51% des demandeurs d’emploi cadres inscrits entre juin 2020 et septembre 2021 ont accédé à un emploi temporaire ou durable dans les 6 mois suivant leur inscription à Pôle emploi, contre 43% des autres demandeurs d’emploi.

Plus de formation et de reconversion pendant leur période d’inactivité

Les cadres obtiennent plus facilement des ruptures conventionnelles lorsqu’ils quittent leur emploi. 18% des cadres inscrits à Pôle Emploi en juin 2022 ont bénéficié de ce type de rupture de contrat de travail plus avantageuse financièrement pour les salariés. Ainsi, 26% des demandeurs d’emploi en catégorie ABC ont profité de leur période de chômage pour se former.

Les formations visées par les demandeurs d’emploi cadres sont davantage orientées vers le perfectionnement et l’élargissement de compétences (22% contre 16% pour les autres demandeurs d’emploi) ou la création d’entreprise (8% contre 5%).

Mais des inégalités persistent au sein des cadres

Malgré ce contexte favorable aux demandeurs d’emploi cadres, quelques ombres au tableau demeurent. Comme dans les autres catégories de salariés, les femmes et les plus de 55 ans sont fragilisés sur le marché de l’emploi. Parmi les 95 000 demandeurs d’emploi cadres de longue durée, 39% sont âgés de 55 ans et plus.

Plus d’un tiers des cadres seniors sans emploi sont chômeurs de longue durée, et 20% sont chômeurs de très longue durée (supérieure à 2 ans en catégorie A sur 27 mois). « Les cadres seniors rencontrent en effet de plus grandes difficultés à retrouver un emploi pour cause de fermeture des entreprises à leur candidature. En outre, ils ont souvent besoin de temps pour faire le deuil de leur ancien emploi et reconstruire un projet professionnel » souligne l’étude.

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