Faut-il parler d'un burnout en entretien d'embauche ?

Ce n’est peut-être pas le premier sujet dont on a envie de parler en entretien… Mais est-ce une raison d’en avoir honte ? Non.

Est-ce une bonne idée de l’évoquer en entretien ?

C’est la première question que beaucoup de candidats passés par un burnout se posent : faut-il en parler ou non ? Cela va-t-il me desservir ? Faire peur au recruteur ?

La réponse est oui, vous devez en parler. Et non, cela ne sera pas perçu comme un aveu de faiblesse et ne devrait en aucun cas faire peur à qui que ce soit. C’est même censé être tout le contraire – sinon, fuyez loin de cette entreprise.

D’une part, prenez conscience que le burnout est malheureusement de plus en plus répandu dans la société française. Selon une étude réalisée par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine en 2022, près de 34% des salariés seraient en burnout, dont 13% en burnout sévère, l’équivalent de 2,5 millions de personnes. Inutile d’en faire un tabou, c’est une problématique qui nous concerne toutes et tous, recruteurs compris.

D’autre part, un burnout laisse en général un vide sur un CV car les arrêts maladie pour cette pathologie durent souvent plusieurs mois. Ce trou dans votre carrière risque d’intriguer les recruteurs qui ne manqueront pas de vous poser une question à ce sujet. Inutile de mentir, vous n’aurez de toute façon pas l’air naturel.

Comment parler de son burnout au recruteur ?

Parlez-en avec calme et confiance en vous : c’était une épreuve difficile, certes, mais vous avez beaucoup appris sur vous-même ! C’est notamment l’avis de Christelle Bausson, fondatrice du blog spécialisé My Happy Burnout (ça ne s’invente pas) et elle aussi passée par là. Comme elle l’explique dans son article, parler de son burnout en entretien peut même devenir une réelle opportunité. A condition toutefois d’avoir effectué un travail sur soi-même et d’avoir compris les mécanismes qui ont conduit à cet épuisement professionnel. Une fois ces enseignements tirés, preuve s’il en est que votre burnout est bel et bien derrière vous, vous aurez la capacité d’assumer cette période de votre vie avec confiance face à des recruteurs :

« Apprendre à se connaitre, cela donne une force et une confiance incroyables. Et lorsque l’on a confiance, on ne peut pas nous arrêter. Cela s’entend, cela se voit, cela se sent (…) Et c’est pour ça qu’il faut en parler durant un entretien de recrutement. Vous avez une chance incroyable par rapport aux autres ! Si, si, je n’exagère pas. Alors, assumez cette période de recul et d’apprentissage sur qui vous êtes. »

Votre confiance et de votre sérénité au moment d’évoquer cette question devraient déjà en soi rassurer le recruteur. Mais veillez à toujours rester positif et tourné vers l’avenir. Evitez la rancœur ou la vengeance envers votre ancienne entreprise ou précèdent manager, cela risquerait de vous nuire. Vous avez digéré cet épisode ! Evoquez plutôt ce que vous en avez tiré pour la suite de votre carrière et ce que cela vous a appris sur vous-même.

Si vous ne le souhaitez pas, vous n’êtes absolument pas obligé de rentrer dans le détail et de vous étendre sur la question.

Ne vous précipitez pas !

Vous sentez que c’est beaucoup trop douloureux d’en (re)parler ? Cela vous semble impossible d’évoquer votre burnout en entretien comme si ce n’était qu’un simple élément de votre passé ou de votre histoire professionnelle ? Il est peut-être trop tôt pour vous !

Prenez garde aux risques de rechute : il y a 30 à 40% de récidive après un burnout. Soyez bien sûr d’avoir le recul nécessaire sur cette mésaventure avant de vous lancer dans un nouveau job prenant…

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