Pourquoi vous énervez peut-être vos collègues sans le savoir

Vous posez souvent des questions à vos collègues sans prendre le temps de vraiment écouter la réponse ? Vous avez l’impression que votre vie personnelle n’a pas de secrets pour vos voisins de bureau mais vous connaissez peu de choses sur eux ? Il est possible que vous pratiquiez du boomerasking, un mélange de deux mots anglais, « boomerang » et « asking ».  Rien à voir avec l’âge et le concept de « boomer ». On vous explique en quoi consiste cette mauvaise habitude souvent jugée énervante.

Êtes-vous un boomerasker ?

« Tu as prévu quoi de beau pour tes vacances ? », demandez-vous à votre collègue, mais à peine vous a-t-il brièvement répondu que vous vous empressez de détailler votre programme, semaine après semaine. Et, qui pourrait vous reprocher de partager votre enthousiasme avec ce voisin de bureau que vous voyez tous les jours ? Le problème, c’est que vous avez posé sciemment la question pour évoquer votre situation personnelle. Et, là il se pourrait que le boomerasking vous guette…

En effet, votre intérêt pour les futures vacances de votre collègue ne semble être qu’un prétexte pour ramener le sujet à vous en vantant sûrement les atouts de votre prochaine destination. La preuve, vous écoutez à peine son projet de voyage. D’ailleurs vous ne vous souvenez même plus de ce dont il vous a parlé.  Aïe.. vous voilà pris en flagrant délit d’égocentrisme ! Rassurez-vous, le boomerasking est très répandu et vous n’êtes sûrement pas le seul à avoir cette mauvaise habitude.

Parler de soi est un excellent moyen de s’attirer l’admiration ou du moins, la sympathie de notre interlocuteur. Aussi, il y a sûrement beaucoup de boomeraskers au sein de votre entreprise qui cherchent juste un peu de reconnaissance mais qui provoquent souvent le rejet de la part de leurs interlocuteurs.

Ce concept de boomerasking a été très sérieusement étudié et analysé par une professeure en psychologie à Harvard, Alison Wood Brooks qui détaille ce phénomène dans les colonnes du Wall Street journal.

Comment s’améliorer ?

Bonne nouvelle, après la lecture de cet article, si vous avez pris conscience que vous pratiquiez le boomerasking occasionnellement, vous êtes déjà en bonne voie pour ne pas le reproduire.

Pour éviter de trop énerver vos collègues, il convient tout simplement de mieux les écouter. Evitez de renchérir sur des anecdotes personnelles quand l’un d’eux se confie à vous. Par exemple, si votre camarade vous glisse cette confidence : « Je ne sais pas ce que j’ai, je suis fatigué en ce moment », surtout ne répondez pas en partageant les raisons de votre propre fatigue. Essayez de tenir la conversation en lui posant directement deux autres questions : « ah mince, tu penses que c’est lié à quoi ? » « Tu as essayé des techniques pour mieux dormir ? » Vous avez compris, plus vous mettrez votre interlocuteur au centre de la conversation, plus vous vous éloignerez du profil de boomerasker énervant.

Autre solution, plus radicale : si vous aimez partager de nombreuses anecdotes avec vos collègues, allez-y franchement, sans prendre la peine de leur poser une question. De toute façon, la réponse ne vous intéresse pas puisque vous avez vraiment envie de raconter votre rencontre fortuite avec cet ex-collègue dans la rue. « Il a fait semblant de ne pas me reconnaître » vous exclamez-vous. « Mais non ! ohlala quel malotru » répondront sans doute en chœur vos collègues. Vous voyez que vous suscitez encore de l’intérêt, adorable boomerasker que vous êtes !