Entreprise : comment anticiper le décès d'un homme-clé ?

20 janvier 1995, Bernard Dumon, accompagné de l'ensemble de l'équipe dirigeante de l'entreprise sucrière Saint-Louis, meurt dans un accident d'avion au-dessus de l'aéroport du Bourget. Max de la Giraudière, DG du même groupe, fait également parti des victimes. Cet accident a été catastrophique pour le groupe. Dès le lendemain du drame, la "jurisprudence Saint-Louis" impose aux entreprises de taille importante et aux grands groupes que leurs homme-clés voyagent dans des avions différents. Étonnamment, il n'existe aucun texte de loi qui interdise de voyager dans un même bus ou voiture lors d'un séminaire d'entreprise par exemple.

Un fait-divers qui rappelle l'importance pour les dirigeants d'entreprise de penser à l'avenir de leur société. Selon une étude du cabinet Fidal, 15 % des disparitions d'entreprises sont la conséquence d'une transmission non préparée et un tiers d'entre elles sont contraintes de réduire leur activité lors de la disparition d'un collaborateur jugé indispensable.

Qui sont les hommes-clés en entreprise ?

Les assureurs proposent des assurances "homme-clés" pour éviter la faillite des entreprises sans successeur désigné, et pallier l'absence de ceux sans qui l'entreprise ne pourrait survivre. Est considérée comme homme-clé toute personne ayant un savoir-faire, une technique, une expertise la rendant indispensable dans la société. C'est par exemple le cas pour le chef d'entreprise qui a fondé sa société, cette dernière reposant logiquement sur sa présence. C'est le cas par ailleurs d'un chef étoilé, d'un grand couturier ou d'un avocat associé. Certains collaborateurs sont également indispensables, comme un commercial plus performant que la moyenne, le "nez" chez un parfumeur ou encore un chercheur dans un laboratoire...

Comment fonctionne l'assurance homme-clé ?

Cette assurance est censée assurer les conséquences financières du décès d'un homme-clé. Elle prend en charge la perte d'exploitation, le remboursement des prêts bancaires ou encore les frais de réorganisation. L'assurance sert également à trouver un remplaçant, à maintenir l'image de l'entreprise ainsi qu'à conserver la confiance des partenaires, clients et investisseurs.

Ainsi lorsqu'il décède subitement à l'âge de 52 ans, Bernard Loiseau aurait pu laisser un groupe à l'agonie. Mais en ayant souscrit à l'assurance homme-clé, il a permis d'encaisser la baisse du chiffre d'affaires et de payer les créanciers.

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